Le Journal de Quebec

Des directeurs d’école quittent le navire

La pandémie a eu raison de plusieurs d’entre eux alors qu’une pénurie se fait déjà sentir dans le réseau

- DAPHNÉE DION-VIENS

À bout de souffle après une année rocamboles­que, des directeurs d’école quittent le navire. Certains tombent au combat, choisissen­t de retourner à l’enseigneme­nt ou démissionn­ent, ce qui risque d’aggraver une pénurie déjà bien réelle à la rentrée, craignent des organisati­ons qui les représente­nt.

« Il y a beaucoup de gens qui nous disent que ça tombe comme des mouches cette année », lance Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt (FQDE).

Selon un sondage interne réalisé par la FQDE, dont les résultats proviennen­t de 32 des 72 centres de services scolaires de la province, au moins une soixantain­e de directions d’école sont en arrêt de travail présenteme­nt, alors que plus d’une vingtaine vont démissionn­er en fin d’année ou retourner à l’enseigneme­nt l’an prochain.

Même si la FQDE n’a pas en main de données comparable­s avec les années précédente­s, M. Prévost est convaincu que ces chiffres sont « beaucoup plus élevés » qu’auparavant.

LA PANDÉMIE

À l’associatio­n québécoise de personnel de directions des écoles (AQPDE), on constate aussi une hausse du nombre de directeurs qui ont décidé de retourner à l’enseigneme­nt ou qui optent pour des congés sabbatique­s, sans toutefois pouvoir chiffrer le phénomène.

La pandémie et la gestion des cas de COVID-19, en plus des nombreux chambardem­ents logistique­s à mettre en place dans le réseau scolaire, en ont poussé plusieurs à bout, indique Nicolas Prévost, ce qui laisse présager qu’encore plus de postes de direction seront vacants à la rentrée.

À la Fédération des centres de services scolaires du Québec, sa porte-parole Caroline Lemieux affirme toutefois qu’il n’y a pas pour l’instant d’indices qui laissent croire que la pandémie a exacerbé la situation.

AUGMENTATI­ON DE SALAIRE

La pénurie se fait sentir depuis déjà quelques années et la Fédération est à la recherche de solutions, ajoute néanmoins Mme Lemieux.

Du côté des associatio­ns de directions d’école, on souligne que les augmentati­ons de salaire récemment consenties aux enseignant­s par Québec n’aident en rien le recrutemen­t.

Un enseignant au maximum de son échelle salariale ne gagnera désormais que quelques centaines de dollars de plus par année s’il obtient un poste de direction adjointe, alors que le nombre de jours travaillés passera de 200 à 260 jours annuelleme­nt.

Après les syndiqués du réseau scolaire, les directions d’école entameront cet automne des négociatio­ns avec Québec concernant leur rémunérati­on et leurs conditions de travail.

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