Le Journal de Quebec

Des critiques sur la COVID

- DOMINIQUE CAMBRON-GOULET Bureau d’enquête

La gestion des risques associés à la COVID-19 par Amazon a été largement critiquée au Canada, comme aux États-unis.

Le manque de communicat­ion avec les employés a notamment fait l’objet de reproches.

« Nous étions en contact avec des collègues qui avaient contracté le virus et qui étaient absents du travail. Mais quand nous avons dit cela à nos supérieurs, ils ont nié qu’il y avait des cas », se souvient Sean*, employé à New York, à propos du printemps 2020.

Des travailleu­rs de son centre de distributi­on ont organisé une grève puisqu’ils ne sentaient pas bien protégés. Certains des protestata­ires ont été congédiés.

Moi-même, à Lachine, j’apprends par texto, après mon quart de travail, que deux collègues ont contracté la COVID-19.

Le message fait état de « cas confirmés supplément­aires », mais je n’avais jamais été informé de cas auparavant. Trois jours plus tard, un message indique qu’un troisième employé a été infecté.

C’est aussi en questionna­nt mon collègue Enrique* sur son absence que j’apprends qu’il a dû s’isoler 14 jours après que sa conjointe a contracté le virus.

SUIVIS PAR LES CAMÉRAS

À mon arrivée à Lachine, fin octobre, plusieurs mesures sanitaires sont en place comme la prise de températur­e et les masques obligatoir­es.

De plus, le gérant Joseph* nous explique que « 400 caméras » aident à lutter contre la COVID, en comptabili­sant les fois où des employés restent trop longtemps à moins de six pieds l’un de l’autre.

Un logiciel fait le relevé quotidien de ces écarts de conduite.

Des écrans situés dans les corridors et la salle de repos me permettent aussi de savoir, à l’aide d’un cercle vert m’entourant, si je suis assez loin de mes collègues.

Mais la présence de ces caméras ne garantit pas une bonne conduite. Dans le vestiaire, il y a une proximité parfois malaisante.

Plusieurs employés ne portent pas leur masque sur leur nez et ça inquiète quelques-uns de mes collègues. Certains vont même jusqu’à l’écrire au tableau des commentair­es pour alerter l’employeur.

Les inspecteur­s de la Commission des normes de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail n’ont visité Amazon qu’avant son ouverture, a-t-on appris après une demande d’accès à l’informatio­n.

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