De décrocheuse à femme d’affaires
Elle veut livrer un témoignage d’espoir pour les jeunes
Une ex-décrocheuse scolaire, qui dirige aujourd’hui une entreprise florissante de produits pour enfants de 0 à 6 ans, veut inspirer les jeunes et les inviter à ne pas baisser les bras devant les épreuves.
Le parcours d’annabel Doyon, de Québec, est tout sauf un long fleuve tranquille. Enfant du Ritalin à six ans, on lui a diagnostiqué très tôt un TDAH.
« J’ai été médicamentée jeune. J’ai pris du Ritalin. C’était toujours de peine et de misère qu’on réussissait à me faire passer mes années scolaires », relate la fondatrice de Jululu. « Moins j’aimais l’école, plus je faisais des mauvais coups. [...] Le primaire avait été difficile. Le secondaire était difficile. Je me faisais écoeurer. Je n’avais pas confiance en moi », partage la jeune femme mère de deux enfants.
CAISSIÈRE
Tout ce qu’elle avait en tête à cette époque, c’était de faire le party avec ses amies. Ses présences en classe étaient de plus en plus dispersées.
À 14 ans, elle a décroché complètement pour devenir caissière dans un dépanneur. À la fin de l’été, lorsqu’elle a vu ses amies reprendre le chemin de l’école, le réveil a été brutal pour Annabel, qui n’était pas heureuse dans ce nouveau rôle. Dès qu’elle a pu, à 16 ans, elle a intégré la formation aux adultes à l’école Boudreau de Québec, où elle a fini sa 5e secondaire avec succès.
LÂCHER PRISE
Fière de ses réalisations, Annabel a par ailleurs perdu 115 livres depuis le début de la pandémie. Récemment, elle a participé à l’émission Dans l’oeil du dragon, à Radio-canada, où elle a ému les investisseurs avec son parcours atypique.
Fondée en 2015, l’entreprise Jululu se spécialise dans la vente d’articles pour enfants de 0 à 6 ans fabriqués en silicone qui vont des attache-suces aux bavoirs de dentition, en passant par les moules à pops.
Les produits sont offerts dans une cinquantaine de points de vente au Québec et en ligne.
Au cours de la dernière année, Jululu a enregistré une augmentation de 127 % de son chiffre d’affaires qui a atteint les 625 000 $, avec trois employés et autant de sous-traitants à l’externe.
Pour les jeunes qui ont de la difficulté à rester motivés avec la pandémie, Annabel y va d’un conseil : « Faire confiance au cours des choses. »
« Si on avait continué à me pousser à aller à l’école, ça m’aurait probablement tannée encore plus et j’aurais encore moins raccroché. Il faut se laisser le droit d’échouer et probablement d’abandonner pour mieux recommencer. Ce n’est pas parce qu’on ne prend pas le chemin classique qu’on ne réussira pas pour autant », dit-elle.