La députée Samson dans l’engrenage
À écouter Claire Samson expliquer sa décision de siéger pour le Parti conservateur du Québec, vendredi, on peut se demander jusqu’à quel point la députée réalise l’engrenage qu’elle contribue à mettre en place.
Son geste fait en sorte de donner une voix à l’assemblée nationale et de la visibilité à un chef, Éric Duhaime, qui pendant sa carrière médiatique a tenu des propos troublants sur toutes sortes de sujets. C’est préoccupant. (En toute transparence, je dois confesser ici que je fais actuellement l’objet d’une poursuite en diffamation de la part d’éric Duhaime.)
On peut aussi se questionner sur la motivation et les fondements de la démarche de l’ex-élue caquiste, alors qu’elle dit ne pas avoir l’intention de se présenter à nouveau en 2022.
Bien qu’elle le nie, la députée a sans doute voulu régler certains comptes avec la CAQ et son chef, et retrouver une tribune qu’elle estimait avoir perdue depuis l’arrivée au pouvoir du parti.
ÉLECTEURS DÉÇUS
Pour Thierry Giasson, directeur et chercheur principal du Groupe de recherche en communication politique à l’université Laval, le geste de Mme Samson soulève également des questions par rapport à la loyauté, aux motivations des électeurs lorsqu’ils votent, et à la reconnaissance par l’élu des raisons pour lesquelles il a été élu.
« Quand on regarde les études – et il existe une littérature assez abondante qui démontre ça –, on constate que la part d’attractivité ou la notoriété du candidat local ont en général un impact à la marge », dit-il.
Ainsi, les électeurs vont d’abord s’identifier au chef, explique M. Giasson, et avant de voter pour un candidat, ils votent pour un parti, des propositions et la campagne que fait le parti.
ÉLECTEURS DÉÇUS
Le passage de Claire Samson au PCQ suscitera par conséquent la déception chez un grand nombre d’électeurs dans la circonscription d’iberville.
« Je serais curieux de savoir à quel point tous deux se connaissent vraiment, soulève M. Giasson. Il faudra voir aussi comment évoluera leur relation, et la place que prendra M. Duhaime. »