Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Qu’est-ce qui se passe avec moi?

Mon conjoint et moi on est ensemble depuis seize ans et on a deux enfants. On a toujours vécu en ville, mais l’expérience récente de télétravai­l pendant un an et demi fut éprouvante pour nous deux. D’abord parce que nous sommes des sportifs qui avons été privés de ce qui sert à nous libérer l’esprit, et ensuite parce que notre logement, même s’il compte sept pièces, nous semblait bien étroit certains jours.

La pandémie nous a mis face à une décision cruciale que nous entendions prendre il y a déjà trois ans, mais que nous avions toujours repoussée pour des raisons financière­s ou des raisons de logistique de travail, soit celle d’acheter une maison en banlieue.

Pas besoin de vous dire qu’avec la pandémie et son confinemen­t, l’idée de vivre dans un lieu plus proche de la nature où les enfants seraient en sécurité dans notre jardin et où nous pourrions être à notre aise pour travailler à domicile quand ce serait nécessaire est revenue en force.

Depuis quelques mois nous sommes donc à la recherche d’un lieu qui serait idéal pour nous, en même temps que d’un lieu qui est dans nos moyens. Élevée dans une famille où les sous étaient minutieuse­ment comptés, je ne vous cacherai pas que je ne suis pas du genre à jeter mon dévolu sur une résidence luxueuse qui nous ferait prendre des risques financiers.

Depuis le temps que mon conjoint et moi sommes ensemble, on peut dire qu’on se connaît et qu’on est capable de se faire confiance. On est de plus sur la même longueur d’onde quant aux endroits où on souhaitera­it habiter. Comme je suis celle qui gagne le plus gros salaire, je devrais donc être celle qui se sent le plus à l’aise avec la prise de décision.

Mais je ne sais pas trop pourquoi, je ne parviens pas à me fixer sur aucune des maisons qu’on visite. Quand j’y parviens, souvent après des tonnes de vérificati­ons sur les défauts que je lui trouve et avec l’effervesce­nce actuelle du marché, la maison est déjà vendue.

Mon conjoint commence à me trouver pas mal empêcheuse de tourner en rond comme il dit. On aurait souhaité être dans la maison de nos rêves cet été, mais ça a ben l’air que ça sera pas le cas. Et je sais que ma valse- hésitation en est la principale responsabl­e.

Cette décision m’obsède. J’en perd le sommeil, une chose qui ne m’était jamais arrivé. Dites-moi ce qui se passe avec moi! Est-ce que vous croyez que dans le fond, je ne suis pas prête à devenir propriétai­re? Rendue à 36 ans quand même, il serait temps pour moi de l’être.

Inquiète d’elle-même

Il n’y a pas d’âge précis pour être prêt à s’engager de la sorte. Ça dépend des personnes et ça dépend des situations de vie personnell­e. Je vais tenter d’explorer quelques pistes avec vous. D’abord cette idée de trouver « la maison de nos rêves » est une sorte de piège qui peut vous porter à ne voir que les défauts des maisons que vous visitez au lieu de voir les qualités qu’elles recèlent. L’idéal pourrait arriver plus tard, après une étape intermédia­ire largement suffisante pour vos besoins actuels.

Vu vos antécédent­s familiaux, estce que l’engagement à long terme que représente l’achat d’une maison ne serait pas une entrave à votre retenue excessive pour prendre une décision semblable?

Louer un logement donne l’opportunit­é de partir quand on veut, acheter son lieu d’habitation ça rend les attaches plus solides. On se sent donc moins libre. Enfin, devenir propriétai­re c’est devenir adulte, c’est prendre racine quelque part et en quelque sorte, quitter définitive­ment sa jeunesse.

J’espère avoir touché chez-vous certaines cordes sensibles avec mon questionne­ment et vous avoir permis de faire le tri dans vos pensées pour faciliter votre décision.

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