Le Journal de Quebec

Le patient gallois

Enfin en santé, Aaron Ramsey trouve la forme

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LONDRES | (AFP) Étincelant contre la Turquie mercredi, le milieu gallois Aaron Ramsey a passé une bonne partie de sa carrière à composer avec les blessures, mais à 30 ans, il croit encore que le meilleur est à venir.

Buteur contre la Turquie (2-0), le milieu offensif de la Juventus a entrouvert la porte des huitièmes de finale de l’euro aux Dragons gallois.

Il s’est engouffré dans une brèche qu’il avait été le seul à identifier, pour réceptionn­er une ouverture parfaite de Gareth Bale et ouvrir le score.

« Aaron voit les choses avant n’importe qui d’autre. Il joue dans le futur », a analysé Osian Roberts, sélectionn­eur adjoint pendant l’euro-2016.

Dans ce match, il est le joueur gallois qui a touché le plus de ballons (67), dont neuf dans la surface adverse. Il en a aussi récupéré sept dans les 35 derniers mètres de son équipe.

Lors de son remplaceme­nt (85e), « on a presque dû aller le porter depuis l’autre bout du terrain, tellement il avait donné », avait plaisanté le sélectionn­eur Robert Page.

Sa prestation XXL a rassuré sur son état de forme, grande inconnue côté gallois avant le tournoi.

« Aaron n’a pas joué le nombre de minutes que l’on aurait souhaité en Italie, donc nous devons prendre cela en compte », avait expliqué Page avant le match amical contre la France au début juin, dont Ramsey n’a disputé que la dernière demi-heure.

COMPLIMENT­É PAR PIRLO

À l’euro-2016, son but et ses quatre passes décisives avaient porté le pays de Galles en demi-finales, mais les dernières saisons du numéro 10 ont été marquées par de nombreuses blessures musculaire­s.

Avec la Juve, il n’a débuté que 24 matches de championna­t en deux saisons, une situation aussi frustrante pour lui que pour ses entraîneur­s.

« Je ne savais pas que c’était un joueur aussi bon et aussi intelligen­t », avait ainsi révélé Andrea Pirlo en décembre – un compliment de taille venant d’un tel ex-milieu de terrain –, « malheureus­ement, nous ne l’avons eu que très rarement à 100 % ».

Ramsey et les blessures, c’est l’histoire d’une lutte incessante, commencée par une fracture tibia-péroné avec Arsenal lorsque sa carrière décollait à peine, à 19 ans.

Il avait été éloigné neuf mois des terrains et il avait mis des années à surmonter ce traumatism­e, malgré le soutien sans faille d’arsène Wenger, alors entraîneur d’arsenal.

En dépit de ses 64 buts en 369 matches, dont deux décisifs lors des finales de Coupe d’angleterre 2014 et 2017, il avait quitté Londres libre en 2019 pour la Juve.

ENTRE ABSENCES ET FULGURANCE­S

La sélection galloise aussi a vécu au rythme de ses absences et de ses fulgurance­s.

Depuis l’euro-2016, Ramsey n’a joué que 19 des 44 matches de la sélection, mais il a inscrit les deux buts contre la Hongrie qui ont envoyé les Gallois à l’euro.

Éphémère plus jeune capitaine des Dragons en 2011, sous les ordres de Gary Speed, il a aussi été très affecté par le suicide de ce dernier quelques mois plus tard.

Si le brassard est alors passé au plus expériment­é Ashley Williams, Ramsey a toujours répondu présent.

« Nous avons deux personnali­tés totalement différente­s, mais, à sa façon, il est tout autant un leader que moi, avait expliqué Williams à la BBC. Il mène par sa façon de jouer, si on peut dire, par l’audace de son jeu ».

En sélection, il vient désormais avec une équipe médicale personnell­e.

« Nous lui avons réservé un traitement légèrement différent et on en récolte les fruits », s’était félicité Page après la victoire face à la Turquie.

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PHOTO AFP Le milieu de terrain Aaron Ramsey en a mis plein la vue face à la Turquie et il devra faire de même aujourd’hui si le Pays de Galles espère venir à bout de l’italie.

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