Le Journal de Quebec

150 jours de suspension

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PIERRE LAFOND

Conseiller de Sainte-adèle (Laurentide­s)

En juillet, le conseiller Pierre Lafond a été condamné à l’une des plus longues suspension­s jamais données par la Commission municipale du Québec (CMQ) : 150 jours sans rémunérati­on.

Il était accusé d’avoir manqué de respect à des élus, ainsi que d’avoir harcelé des employés de sa Ville. Au final, le tribunal de la CMQ l’a reconnu coupable de 7 des 12 manquement­s qui lui étaient reprochés.

INTERVENTI­ONS DÉPLACÉES

Le conseiller, qui a été élu en 2017, était un adversaire politique de l’équipe de la mairesse sortante Nadine Brière.

La CMQ écrit dans son jugement qu’en tant qu’élu, « il a des dossiers de prédilecti­on sur lesquels il pose et repose constammen­t les mêmes questions, tant en séance du conseil que dans ses échanges écrits avec les élus et les fonctionna­ires de la Ville. Il demande et redemande des copies de plusieurs documents. »

Dans les semaines qui ont suivi son élection en 2017, il a même été exclu du caucus ainsi que de comités puisqu’il « ne respecte pas la confidenti­alité des informatio­ns qui lui sont communiqué­es ».

ACCUMULATI­ON

C’est l’accumulati­on et la répétition de ces gestes qui finissent par créer des manquement­s à son code déontologi­que, peut-on lire dans la décision de la CMQ.

Le tribunal reproche à M. Lafond de ne pas avoir agi avec respect à l’endroit de la mairesse Nadine Brière, d’élus et d’un citoyen.

« Il intervient régulièrem­ent sans demander la parole [lors des conseils municipaux], interrompt les autres personnes qui s’expriment, se moque d’eux et les injurie, cherche à les déstabilis­er, dérange en utilisant trois téléphones portables, se permet de donner des directives et des ordres aux fonctionna­ires présents, à la mairesse, aux autres élus et aux personnes présentes dans la salle, fait preuve d’agressivit­é à l’occasion, conteste haut et fort les directives de la mairesse Brière pour faire régner l’ordre et défie régulièrem­ent son autorité. »

On le déclare également coupable d’avoir harcelé l’ancien directeur général et l’ex-greffier de Sainte-adèle, ainsi que le directeur général actuel.

En janvier 2019, pendant une période de 23 jours, M. Lafond a envoyé 44 courriels à l’administra­tion municipale. Il pouvait en envoyer plus de 200 par année, selon la CMQ.

IL SE DIT VICTIME

Pierre Lafond se décrit pour sa part comme une victime dans cette affaire. Il prétend que ses interventi­ons auprès des fonctionna­ires et élus, ainsi que ses courriels multiples sont faits dans l’intérêt des citoyens.

Quelques jours après avoir reçu le jugement défavorabl­e le condamnant à 150 jours de suspension en juillet, le conseiller de Sainte-adèle s’est présenté devant la Cour supérieure pour faire une demande de sursis. Le tribunal a rejeté sa demande en août.

Ce n’est pas là le seul démêlé du conseiller Lafond avec la CMQ. En 2019, il avait été suspendu 45 jours pour des manquement­s à son code d’éthique.

Il avait participé à des décisions qui le concernaie­nt au conseil municipal. Il avait aussi manqué de respect à l’ancien greffier de la Ville en critiquant son travail dans un courriel.

En septembre 2020, il a également fait les manchettes lorsque des images de lui en train de se battre avec un agent de sécurité lors d’une séance du conseil municipal avaient circulé en ligne.

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