Le Journal de Quebec

Forcé de rembourser six jours de travail

-

Maire de Déléage (Outaouais)

RAYMOND MORIN

Le maire de Déléage, Raymond Morin, a été forcé, en juin 2018, de rembourser son salaire et les allocation­s reçus pendant six jours, pour avoir participé en conseil municipal aux discussion­s concernant la fin du mandat d’une firme d’avocats, alors qu’il avait un intérêt indirect dans la question.

En audience devant la Commission municipale du Québec, M. Morin a reconnu son erreur ; il a affirmé que son intention était de réduire les frais d’avocats de la municipali­té et non de s’avantager personnell­ement.

MULTIPLES DEMANDES

L’année suivante, quatre des six conseiller­s municipaux de cette petite municipali­té de l’outaouais ont fait une sortie publique pour réclamer sa démission et la mise sous tutelle de la municipali­té, reprochant au maire son ingérence et lui attribuant la responsabi­lité du roulement de personnel élevé.

La même année, la municipali­té a même demandé à la Direction régionale de l’outaouais du ministère des Affaires municipale­s de l’« accompagne­r » dans ses actions, mandat qui a pris fin le 1er avril dernier.

En mars dernier, le conseil municipal a également adopté à l’unanimité une résolution visant à restreindr­e les pouvoirs du maire Morin, alléguant que de « nouvelles procédures de travail devaient être implantées [...] pour améliorer le climat de travail et résoudre les problèmes de gestion ».

La résolution demandait notamment au maire de ne plus se présenter à l’hôtel de ville ou dans les édifices municipaux, à l’exception de ses deux rencontres hebdomadai­res avec la directrice générale. Toujours selon la résolution, il ne lui était plus permis de communique­r avec les employés de la municipali­té, d’intervenir dans des dossiers juridiques ou de « remettre des contrats au nom de la municipali­té sans le consenteme­nt par résolution du conseil municipal ».

Le maire Morin a contesté cette résolution. Finalement, une entente entérinée en Cour supérieure est survenue entre le maire et la municipali­té en avril, annulant la résolution, mais convenant d’actions de part et d’autre, notamment que le maire ne donnerait plus de contrat sans résolution et qu’il s’abstiendra­it de donner des ordres au personnel.

Cela n’a toutefois pas mis fin aux problèmes dans la municipali­té. Le 6 juillet dernier, le conseil municipal a adopté une résolution mandatant une firme d’avocats pour entamer des démarches juridiques, puisque « le maire ne respecte pas les termes de l’entente, ce qui constitue un outrage au tribunal ».

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada