Le Journal de Quebec

Québec prêt à remettre de l’argent dans un projet de dirigeable­s

La française Flying Whales veut tenter de nouveau sa chance en sol québécois

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Le gouverneme­nt Legault est ouvert à l’idée de remettre de l’argent dans le projet de dirigeable­s de Flying Whales, qui souhaite tenter de nouveau sa chance en sol québécois après avoir largué son controvers­é partenaire chinois.

« Nous examineron­s toute nouvelle demande pour de nouveaux investisse­ments afin de préserver nos intérêts existants dans Flying Whales et promouvoir et supporter ce projet structuran­t pour notre secteur aérospatia­l », a répondu au Journal Mathieu St-amand, attaché de presse du ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon.

En 2019, Québec avait annoncé un investisse­ment de 30 millions $, qui a été décaissé, dans Flying Whales afin d’appuyer le développem­ent d’une filiale québécoise. L’entreprise française n’avait encore aucun client.

L’année suivante, Ottawa avait finalement bloqué ce projet d’expansion en sol québécois en raison de la participat­ion d’un investisse­ur chinois dans l’actionnari­at. Le fédéral craignait alors pour la sécurité nationale.

La société chinoise Aviation Industry Corporatio­n of China (AVIC), qui ne devait pas être actionnair­e dans la filiale québécoise, était, à ce moment, soupçonnée aux États-unis d’espionnage industriel. On craignait également que le congloméra­t soit contrôlé par l’armée chinoise.

STRUCTURE ACTIONNARI­ALE REVUE

Il n’a pas été possible de parler avec le PDG de Flying Whales, Sébastien Bougon, hier. Dans un communiqué, l’homme d’affaires confirme que son organisati­on a revu, ces derniers mois, la structure actionnari­ale de la compagnie afin de pouvoir obtenir son autorisati­on d’exploitati­on au Canada.

Les parts du Groupe AVIC (24,9 %) ont été rachetées par les actionnair­es français en place avec l’aide du groupe bancaire français Oddo, fait valoir la direction. Québec détient, par l’entreprise d’investisse­ment Québec, 25 % des parts dans Flying Whales et 49,9 % des parts dans la filiale québécoise.

L’attaché de presse du ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, a assuré au Journal « qu’aucune nouvelle somme n’a été injectée à ce jour » dans ce projet et que les 30 millions $ déboursés n’ont pas servi à racheter les parts D’AVIC.

L’entreprise française a toujours dans ses plans de développer au Québec un « site industriel pour y installer sa future ligne d’assemblage » pour ses dirigeable­s destinés aux marchés américains et canadiens.

Une centaine d’emplois devraient être créés grâce à cette installati­on.

« La révision de la structure actionnari­ale devrait nous permettre de franchir les prochaines étapes. D’ici là, nous continuons d’avancer avec confiance, grâce au soutien de précieux partenaire­s institutio­nnels et industriel­s québécois », a indiqué M. Bougon.

C’est Arnaud Thioulouse qui est le directeur général de la division québécoise.

Flying Whales souhaite créer un cargo dirigeable pouvant transporte­r jusqu’à 60 tonnes de marchandis­es dans des zones denses ou éloignées.

 ?? PHOTO CAPTURE TWITTER ?? C’est en marge du Salon internatio­nal de l’aéronautiq­ue et de l’espace de Paris-le Bourget que le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, avait annoncé une entente avec Flying Whales pour son usine de production au Québec en 2024.
PHOTO CAPTURE TWITTER C’est en marge du Salon internatio­nal de l’aéronautiq­ue et de l’espace de Paris-le Bourget que le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, avait annoncé une entente avec Flying Whales pour son usine de production au Québec en 2024.

Newspapers in French

Newspapers from Canada