Le chien de garde de la concurrence manque de dents
Même si le Bureau de la concurrence du Canada enquête en ce moment sur Google et Amazon, le chien de garde manque de dents quand vient le temps de dissuader les entreprises à coup de sanctions et d’amendes criminelles.
« Ces amendes et sanctions ne dissuadent pas efficacement contre les conduites anticoncurrentielles ni n’encouragent la conformité dans le cas des grandes entreprises dans le marché numérique d’aujourd’hui », a déploré Matthew Boswell, à la tête du Bureau fédéral de la concurrence, plus tôt cette semaine devant un parterre d’avocats.
« Aux États-unis, on met intensément l’accent sur le besoin d’accroître la concurrence dans l’économie », a ajouté le commissaire de la concurrence, en pointant un décret exécutif de la Maison-blanche de juillet dernier, visant à promouvoir la concurrence.
ENQUÊTES EN COURS
Amazon fait l’objet d’une enquête pour un potentiel abus de position dominante. Google l’est dans le domaine de l’affichage publicitaire en ligne.
Facebook a conclu un consentement avec le Bureau pour des indications trompeuses quant à la confidentialité.
Or, malgré cela, le commissaire de la concurrence est d’avis qu’il n’a pas les coudées franches pour dompter les géants du web.
« De nombreux pays comparables décident de moderniser leurs lois sur la concurrence et interviennent pour doper l’intensité de la concurrence dans l’ensemble des secteurs, et le Canada devrait suivre leur exemple », a-t-il dit.
Dans son discours devant l’association du Barreau canadien, Matthew Boswell a également relevé « des lacunes dans notre législation contre les cartels, qui signifient que les dispositions sur les complots ne protègent pas les travailleurs contre des ententes flagrantes entre concurrents qui fixent les salaires des employés et restreignent la mobilité d’emploi ».
Hier après-midi, le Bureau de la concurrence a eu une ordonnance judiciaire pour faire progresser l’enquête civile sur la conduite de Google relativement à des activités de publicité en ligne.