Le Journal de Quebec

Les ex-travailleu­rs d’aveos bientôt fixés

Plus de 150 millions $ de dédommagem­ents sont en jjeu ppour ppréjudice­sj économique­sq et psychologi­ques

- MARTIN JOLICOEUR

Il n’y a jamais eu un tel plan. C’est une suggestion un peu absurde, je dirais. Nous voulions qu’aveos survive. Air Canada a soutenu en 2010 la restructur­ation [d’aveos] pour lui donner le temps de devenir plus concurrent­ielle, réduire ses coûts et améliorer sa performanc­e. »

– Calin Rovinescu, EX-PDG d’air Canada [À propos d’une thèse voulant que le transporte­ur ait délibéréme­nt planifié la débâcle d’aveos].

Le scénario le plus difficile que nous considério­ns à l’époque était une restructur­ation ordonnée qui permettrai­t à Aveos de continuer à servir Air Canada. Nous n’avons pas planifié un arrêt complet en une journée. »

– Michael Rousseau, actuel PDG d’air Canada. Directeur des Finances d’air Canada et membre du CA d’aveos en 2012.

(*) SELON LES PROPOS RAPPORTÉS PAR LA PRESSE.

Le L procès qui oppose Air Canada aux anciensa travailleu­rs d’aveos depuis maintenant trois semaines entame sa dernière ligne droite alors que débutera mardi l’ultime étape des plaidoirie­s.

Devant la juge Marie-christine Hivon de la a Cour supérieure du Québec, les équipes d’avocats de chacune des parties dispoeront de trois jours pour exposer à tour ded rôle leurs arguments et rappeler à sa mémoire ceux qui, de leur avis, devraient être retenus.

Si les plaignants l’emportent, le transporte­ur aérien pourrait avoir à débourser au-delà de 150 M$ de dédommagem­ents aux quelque 2600 anciens salariés – dont 1800 du Québec – qui ont perdu leur emploi à la suite de la fermeture d’aveos, en mars 2012. Leur combat dure donc depuis presque une décennie.

DES VIES BRISÉES

« On ne peut pas prédire ce que sera l’issue de ce procès. Mais quoi qu’il advienne, estime le professeur de gestion et expert en aéronautiq­ue de L’UQAM Mehran Ebrahimi, ces quatre semaines d’audience auront quand même valu la peine. Ne seraitce au moins pour rappeler dans quelle circonstan­ce l’expertise reconnue de Montréal dans la maintenanc­e d’aéronefs a complèteme­nt été bousillée. »

Aveos a fait faillite en 2012 après qu’air Canada, responsabl­e de 90 % de ses revenus, lui eut retiré une bonne partie de ses contrats de maintenanc­e. Ses ex-employés allèguent qu’en agissant de la sorte, Air Canada a fait fi de ses obligation­s, prévues dans sa loi constituan­te de 1988, qui l’obligeait à maintenir des centres de révision et d’entretien à Montréal, Mississaug­a et Winnipeg.

L’action collective, initiée depuis 2017, est menée par un ancien employé d’aveos, Gilbert Mcmullen. Au nom de ses anciens collègues, il réclame une compensati­on pour l’ensemble des préjudices économique­s, psychologi­ques et moraux découlant de la fermeture des centres de révision qu’air Canada avait l’obligation légale de maintenir.

ROVINESCU À LA BARRE

Au cours des trois dernières semaines, des dizaines d’ex-travailleu­rs, de cadres, d’actuaires et d’experts en tout genre sont passés à la barre pour témoigner de leur expérience. Du lot, la vidéoconfé­rence depuis Toronto de l’ex-pdg d’air Canada, Calin Rovinescu, fut particuliè­rement remarquée.

Plus d’une dizaine d’avocats sont impliqués dans ce dossier depuis des semaines. La journée de mardi prochain sera consacrée aux plaidoirie­s des demandeurs, représenté­s par Trudel, Johnston & Lespérance et Jean-françois Bertrand Avocats.

Les deux jours suivants seront réservés aux plaidoirie­s de la défense, représenté­e par le cabinet Stikeman Elliott, et à la réplique des demandeurs.

Si tout se déroule comme prévu, ce procès prendra fin le 28 octobre.

 ?? PHOTO AGENCE QMI ?? En difficulté financière, Aveos a cessé ses activités en mars 2012, reprochant à Air Canada – qui comptait pour 90 % de ses revenus – d’avoir rapidement réduit son volume d’affaires pour confier l’entretien de ses appareils à des sociétés étrangères. Du coup, 2600 emplois sont perdus, dont 1800 au Québec.
PHOTO AGENCE QMI En difficulté financière, Aveos a cessé ses activités en mars 2012, reprochant à Air Canada – qui comptait pour 90 % de ses revenus – d’avoir rapidement réduit son volume d’affaires pour confier l’entretien de ses appareils à des sociétés étrangères. Du coup, 2600 emplois sont perdus, dont 1800 au Québec.
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AGENCE QMI,SÉBASTIEN ST-JEAN Un grouped’ex-travailleu­rs d’aveos accueillan­t avec joie une des nombreuses décisions destribuna­ux en leur faveur, dans leur luttecontr­eair Canada.
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