Le réseau de Trump risque d’accentuer la division
TRUTH Social sera lancé aux É.-U. au début de 2022
WASHINGTON | (AFP) L’annonce de la création d’un réseau social estampillé Donald Trump est un signe supplémentaire que l’ex-président républicain se prépare à une nouvelle candidature. Elle risque aussi d’accentuer les divisions de la société américaine.
La notion infondée que les démocrates ont volé la présidence au républicain en 2020 devrait prendre une place de choix sur la nouvelle plateforme annoncée mercredi par le milliardaire, TRUTH Social. Celle-ci devrait attirer nombre de conservateurs convaincus par les thèses sur une fraude électorale massive qui ont mené à l’assaut contre le Capitole du 6 janvier.
C’est sur ce socle de sympathisants, désormais majoritaires au sein du parti républicain, que l’ancien président compte pour se lancer dans une éventuelle nouvelle campagne en 2024 en vue d’un retour à la Maison-blanche. À ce jour, Donald Trump n’a fait qu’esquisser ses intentions, sans jamais les confirmer.
LUTTE CONTRE LA DÉSINFORMATION
Sa nouvelle plateforme TRUTH Social sera lancée début 2022 dans un paysage de l’information lui aussi fracturé, qu’il s’agisse de réseaux sociaux ou de médias traditionnels.
Là où les Américains pouvaient autrefois se mettre d’accord sur un ensemble partagé de faits et de valeurs, désormais deux camps irréconciliables s’observent en chiens de faïence, chacun armé de sa propre version de la réalité, amplifiée par son média préféré.
Le journaliste d’investigation Carl Bernstein, dont l’enquête avec Bob Woodward sur l’affaire du Watergate avait amené à la démission du président Richard Nixon, a appelé les médias et les politiciens à s’atteler davantage à la lutte contre la désinformation, qui morcelle le pays.
« La division qui nous sépare et nous polarise dans ce pays est vicieuse. Elle est profonde », affirme-t-il. « Elle est emplie de haine et de colère. Et la majorité de cette haine et de cette colère reposent sur de grands mensonges », a ajouté le journaliste de 77 ans.
La division reste un héritage marquant de l’ère Trump. Plus de 81 millions de personnes ont voté pour Joe Biden en 2020, un record, mais les 74 millions qui ont voté pour Trump représentent également le deuxième plus haut total pour un candidat.