François Legault ne comprend pas l’urgence climatique
Dans son discours cette semaine, François Legault a parlé de la COVID comme de la « bataille de notre vie ». C’est peut-être la sienne. Peut-être celle des plus vieux. Mais ce n’est pas celle de nos enfants et petits-enfants.
S’il vit en 2050 – ce qu’on lui souhaite – l’influent comptable qui nous gouverne aura 93 ans. Ma petite-fille, tout juste 29. Quel âge aurez-vous en 2050 ? Moi, 77. Le même nombre d’années nous sépare de 2050 vers le futur, que de
1992 vers le passé. 1992, c’était hier. 2050, c’est demain.
ON N’A PLUS LE TEMPS DE NIAISER
En 1992, de nombreux climatologues s’attendaient à voir les effets de la crise climatique vécus maintenant, arriver dans quelques décennies.
Aujourd’hui même, la CIA sonne l’alarme en annonçant une amplification des conflits dus à la raréfaction de l’eau et aux mouvements de réfugiés d’ici 2030.
Le Québec ne peut certes pas agir seul pour protéger le climat, mais il doit assumer ses responsabilités. Nous avons tous un rôle à jouer.
Si tous les humains consommaient comme nous le faisons maintenant, il nous faudrait trois à cinq planètes. C’est insoutenable et injuste.
RESPECTER LES LIMITES PLANÉTAIRES
Interdire l’exploitation d’hydrocarbures sur notre territoire et saisir les opportunités d’affaires qui viennent avec l’électrification grâce à nos énergies vertes, c’est formidable. Mais insuffisant.
Pour « faire preuve d’audace, de persévérance et de courage », « se projeter dans l’avenir », « retourner l’ascenseur à nos jeunes » et « être en mode solution », pour reprendre les mots de François Legault, il faut faire passer toutes nos décisions au crible de leurs impacts sur l’environnement et l’équité.
Cela impliquerait de transformer un modèle économique qui carbure à l’exploitation environnementale et sociale.
Sortir de l’obsolescence programmée, appliquer le principe du « pollueur payeur » autant que l’écoconditionnalité, aller vers une économie circulaire, sociale et régénératrice, protéger nos milieux naturels, réduire notre dépendance à l’auto solo, il est là l’avenir, Monsieur Legault. On veut voir votre vrai courage. Le Québec est prêt.