Le Journal de Quebec

De la difficulté à régler un problème d’alcool

- LOUISE DESCHÂTELE­T T louise.deschatele­ts@quebecorme­dia..co

Je suis à bout de ressources. Pour vous situer, disons que je suis une femme de 43 ans, sans enfant ni amoureux, depuis que le dernier en lice m’a balancée parce qu’il en avait assez de mes crises existentie­lles. C’est un fait que je ne suis pas simple à vivre. Mais qui le serait, après avoir hérité de la détestatio­n de soi-même transmise par une mère qui a fini par mourir d’angoisse, et d’avoir été incapable de se séparer d’un mari alcoolique. Cerise sur le sundae : j’ai aussi hérité de la propension à boire de mon père !

Malgré une apparence physique dans la moyenne, une intelligen­ce de première de classe, une vie profession­nelle plus que correcte, je n’ai jamais réussi à m’aimer. Quand les choses vont bien, on dirait que je fais exprès pour que ça tourne mal.

Avec mon dernier chum, je pensais m’être casée pour la vie, car c’était la première fois que je me rendais aussi loin dans l’engagement avec quelqu’un. Mais il a fallu que je brise notre entente par mon incapacité à me retenir sur la boisson. Et plus d’une fois en plus. Comme il m’avait prévenue à plusieurs reprises qu’il détestait me voir dans cet état, il a décidé de partir.

Me revoilà à la case départ, comme si je n’avais rien appris de toutes mes folies d’avant. Je sais que j’ai perdu gros en perdant celui que je considérai­s comme mon âme soeur. Je suis complèteme­nt désespérée. Je me sens condamnée comme ma mère, malgré les efforts désespérés que j’ai faits pour ne pas lui ressembler.

Ah si je pouvais me débarrasse­r

de mon passé

Si vous preniez les choses une à une, au lieu de voir le portrait de votre vie uniquement sous l’angle de l’échec, peut-être obtiendrie­z-vous un meilleur résultat ? Vous me semblez avoir intégré l’angoisse existentie­lle de votre mère ainsi que la propension à boire de votre père, qui vient probableme­nt calmer celle-ci. Mais ce calme n’est qu’apparent, puisque la démesure dans la consommati­on d’alcool est en elle-même indicatric­e d’une forme d’angoisse intérieure. En même temps que vous devez persister à travailler sur l’abandon de votre consommati­on, grâce aux AA ou à une autre méthode, vous devriez amorcer une thérapie pour débusquer et extirper la douleur logée au fond de vous. Le jour où vous aurez fait la paix avec votre passé, votre futur risque de vous apparaître sous un jour plus lumineux.

Mon fils, qui a quatre ans, était entré à la garderie en septembre 2019 quand la COVID est arrivée dans notre vie. Il y avait donc passé six mois et semblait bien s’y habituer. Mais depuis son retour dans la même garderie, en septembre 2021, on dirait qu’il a régressé. Il a du mal à nous laisser partir moi ou mon conjoint quand on le conduit le matin. Il pleure parfois dans la journée, car il supporte mal certains de ses copains, et on me dit qu’il s’assoit souvent pour jouer seul dans son coin au lieu de se mêler aux autres. Comme avec nous à la maison il semble aussi normal qu’avant, on ne sait pas trop comment lui faire aimer de nouveau sa garderie.

Une maman qui souhaite

bien faire

J’ai lu dernièreme­nt que votre fils n’est pas le seul dans son cas. Plusieurs enfants ont dû réapprivoi­ser le retour en garderie après les longs mois vécus dans le cocon familial 24h/24. Nous-mêmes adultes devons faire un effort pour reprendre notre rythme d’avant. Alors, imaginez ces petits bouts qui venaient à peine d’apprivoise­r un nouveau milieu de vie et qui le perdent pendant presque 18 mois où ils se sont retrouvés collés à plein temps sur leurs parents. Il y a de quoi les perturber, vous avouerez.

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