Le Journal de Quebec

UN BRIN DE MONTRÉAL CHEZ LE KRAKEN

L’homme d’affaires Mitch Garber se plaît dans le groupe de propriétai­res

- STÉPHANE CADORETTE

SEATTLE | Sur l’une des trois glaces du complexe d’entraîneme­nt du Kraken, un petit attaquant énergique se démarque. Montréalai­s, il a clairement le hockey dans le sang. À 57 ans, son flair risque d’être plus utile dans les bureaux que sur la patinoire. Voilà qui tombe bien puisque Mitch Garber s’apprête à vivre une saison exceptionn­elle dans le groupe de propriétai­res de la nouvelle équipe de Seattle.

Si Garber patine avec autant d’aisance dans cette incursion au sein de la LNH qu’il l’a fait sur la glace dans son petit groupe avant de se lancer à la rencontre du Journal, ça promet pour le Kraken !

Visiblemen­t en grande forme après s’être adonné au sport qu’il chérit depuis son enfance, l’homme d’affaires ne cache pas sa fébrilité quant à ce nouveau défi parmi plusieurs autres dans sa vie profession­nelle.

« Il faut que je me pince. Je suis sur la glace d’entraîneme­nt du Kraken. Je vois le logo au centre et je vois les sourires de tous les employés, tant sur le côté hockey que marketing ou aréna.

« Ça fait seulement quelques années que je me retrouve dans les cercles où peuvent potentiell­ement graviter les propriétai­res d’équipes sportives. C’est tout nouveau et je me sens comme un enfant émerveillé. Je n’aurais jamais cru que ça arriverait et en toute humilité, je suis chanceux d’avoir eu cette opportunit­é », a-t-il confié.

UN BON CONTACT

Comment donc ce Montréalai­s en estil venu à faire sa place parmi le groupe de propriétai­res du Kraken, à l’autre bout du continent, dans une ville où il n’avait jamais mis les pieds avant de sauter dans l’aventure en 2019 ?

De belles choses risquent de se produire lorsque l’on brasse des affaires depuis 2008 avec le copropriét­aire majoritair­e du Kraken, David Bonderman.

« Quand la franchise lui a été accordée, il m’a demandé de l’accompagne­r dans l’investisse­ment. Quand on me demande si je veux faire partie du groupe de propriétai­res, on n’a pas à me le demander deux fois » a lancé Mitch Garber en riant.

« Je ne peux pas parler de rêve parce que je n’ai jamais cru que j’aurais un jour assez d’argent pour participer. C’est très récent pour moi parce que j’ai fait mon argent de 40 à 57 ans. »

UNE OCCASION EN OR

Depuis qu’il s’est joint au groupe de propriétai­res, le Québécois a le sentiment de vivre l’une de ses plus stimulante­s expérience­s dans le monde des affaires. Pour le mordu de hockey qu’il a toujours été, l’occasion était trop belle.

« J’ai vu ce que c’était de bâtir un aréna et une organisati­on sportive profession­nelle, puis d’embaucher Ron Francis [le directeur général] et que lui embauche à son tour toute une équipe. Tout ça me fascine. Ce sont vraiment des affaires dans lesquelles j’aime participer. Ce sera une équipe rentable et un aréna rentable », a-t-il assuré.

Ses passages devenus fréquents à Seattle lui laissent croire que le marché s’embrasera rapidement pour le Kraken.

« Je vois beaucoup de similitude­s entre Seattle et le Québec. Les gens ici, comme chez nous, aiment le plein air, les montagnes et les lacs. Il y a une mentalité sportive et ils adorent leurs équipes. Le hockey ne sera pas une religion comme à Montréal, mais c’est déjà très impression­nant », a-t-il fait valoir.

BATTRE LE CANADIEN !

Le jeune Montréalai­s qu’il était dans les années 1970 a vécu la gloire avec le Canadien, son équipe depuis toujours. Il assure toutefois qu’il ne ressentira aucun pincement en soutenant le Kraken quand le Tricolore s’amènera à Seattle mardi.

« J’ai tout vécu avec le Canadien et maintenant je commence une autre loyauté. Je veux maintenant battre le Canadien !

« Le Kraken, c’est ma compagnie. Il y a des gens dans l’organisati­on qui vont gagner leur vie, si on gagne, que ça va bien et qu’on vend des commandite­s. Si on perd et qu’on ne fait pas les séries pendant 10 ans, ça va coûter des emplois. Ça devient plus que du hockey », a-t-il affirmé.

« C’est quand même une source de fierté pour moi de savoir que les gens de Seattle pourront voir le Canadien de Montréal », a conclu Mitch Garber.

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patinant sur la glace du centre d’entraîneme­nt du Kraken.
PHOTO STÉPHANE CADORETTE Mitch Garber se fait plaisir en patinant sur la glace du centre d’entraîneme­nt du Kraken.

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