Le Journal de Quebec

Un joyau abandonné par la CAQ

- KARINE GAGNON Chroniqueu­se politique karine.gagnon @quebecorme­dia.com

Après trois ans au pouvoir, la manie caquiste de justifier l’inaction en accusant le gouverneme­nt précédent, comme pour la vente à des intérêts privés de l’un des rares témoins du Régime français au Québec, la Maison Chevalier, est devenue tout simplement imbuvable.

De nombreux historiens et amoureux du patrimoine se sont levés, partout au Québec, pour protester contre la vente de ce bâtiment au Groupe Tanguay pour un montant qui n’a pas été divulgué. Une pétition initiée par la Société historique de Québec (SHQ) et le PQ a recueilli près de 1000 noms.

Pas que l’entreprise, très impliquée dans son milieu, soit mal intentionn­ée. On souhaite permettre l’accès au public, et le classement du bâtiment vient avec de nombreuses obligation­s de préservati­on.

JOYAU UNIQUE

Mais comme l’a exprimé la SHQ, étant donné son importance pour notre identité et notre patrimoine, ce bâtiment évalué à 2,2 millions ne devrait pas quitter le giron de l’état québécois.

Construite en 1683, la Maison Chevalier a subi de lourds dégâts lors des bombardeme­nts britanniqu­es, avant la prise de Québec en 1759. Devenue à vocation commercial­e, elle a été sauvée du délabremen­t par le gouverneme­nt Duplessis, en 1956, et classée monument historique. Elle constitue un joyau de la fameuse Place-royale à Québec, berceau de la Nouvelle-france.

SUR PAUSE

Certes, c’est le gouverneme­nt libéral qui, en pleines mesures d’austérité, a autorisé la vente du bâtiment il y a trois ans, après avoir coupé son financemen­t. Cependant, le gouverneme­nt Legault aurait pu revenir en arrière, réfléchir et discuter avec le milieu. Les explicatio­ns de la ministre du Patrimoine, Nathalie Roy, étaient tout sauf convaincan­tes cette semaine.

Le Devoir nous apprenait d’ailleurs vendredi que la Coopérativ­e du quartier Petit-champlain, dont le mandat consiste à préserver le patrimoine dans le Vieux-québec, avait manifesté son intérêt, mais a été ignorée. Pour un gouverneme­nt « nationalis­te » qui prétendait vouloir faire les choses autrement, on repassera.

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