Le Journal de Quebec

Syndicats et société

- RÉJEAN PARENT Blogueur au Journal Syndicalis­te, chroniqueu­r

Je reçois régulièrem­ent des commentair­es et des courriels au regard de mes chroniques, où certains lecteurs vilipenden­t mon point de vue sur le seul argument que j’émane du monde syndical.

C’est dans l’air du temps de critiquer les syndicats alors que la pandémie semble vouloir s’atténuer en ayant révélé aux Québécois la décrépitud­e des services publics et les carences des politiques gouverneme­ntales.

Il faut dire que cette perception de syndicats trouble-fête est largement alimentée dans les médias. Ils y apparaisse­nt principale­ment en période de conflits ou de quiproquo, telle la vaccinatio­n obligatoir­e du personnel.

On reproche aux syndicats leur puissance, leur corporatis­me, leur opposition constante et leur affairisme. On grossit la bête à dessein de la faire paraître encore plus hostile au progrès et au changement.

Pourtant, ce sont des groupes d’intérêt qui, comme tant d’autres avec leurs qualités et leurs défauts, ont pour mission de promouvoir et défendre le travail de leurs membres.

L’histoire démontre cependant que les syndicats ont contribué au développem­ent du modèle social québécois et à l’améliorati­on du bien-être d’une population dépassant leurs membres. Plus de 80 % des négociatio­ns de convention­s collective­s se font sans conflit majeur.

CHAMBRE DES NOTAIRES

Les lois du travail sont plutôt favorables à l’employeur. La puissance des syndicats est surestimée. Les notaires à l’emploi de la Chambre des notaires en savent quelque chose !

Les médias attirent habituelle­ment l’attention sur les grands conflits, tels, entre autres, ceux dans le secteur public, dans les services de garde et les abattoirs.

Leur relais dans l’espace public dépend grandement de l’importance du nombre de travailleu­rs touchés.

On comprend qu’avec 45 membres dans leur unité syndicale, la grève des notaires de la Chambre n’a pas fait grand bruit. On peut imaginer le désespoir de certains employés face à aussi peu de considérat­ion.

Les échos que j’ai de cette négociatio­n me répètent qu’elle est ardue avec un employeur qui demeure discret sur ses revenus et qui semble vouloir régler des comptes.

LA PROTECTION DU PUBLIC

Chose certaine, les syndiqués ne bénéficien­t pas d’un rapport d’opinion favorable, car leurs enjeux sont ignorés de la population. Quant au rapport de force, il s’avère peu effrayant jusqu’à maintenant, l’employeur demeurant inflexible.

Pourtant, les enjeux se révèlent majeurs. Ces notaires syndiqués ont un rôle d’inspection et de surveillan­ce pour débusquer les fautes et les fraudes commises par certains membres de leur ordre profession­nel.

Les autorités gouverneme­ntales et l’office des profession­s auraient intérêt à suivre de près les conséquenc­es de ce conflit, considéran­t les milliards de dollars transigés sous la supervisio­n des notaires.

Les notaires salariés de la Chambre négocient bien sûr leurs conditions de travail. Ils exercent toutefois une profession qui sert bien tous les citoyens en veillant à l’intégrité des notaires en pratique privée ou publique.

Les échos me répètent aussi qu’ils ne voudraient pas qu’un mauvais climat de travail réduise leur efficacité, car leur préoccupat­ion est tournée vers la protection des citoyens.

Loin d’être vilain !

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Façade des bureaux de la Chambre des notaires, rue Stanley, à Montréal.
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