Le Journal de Quebec

DEBOUT LÀ-DEDANS !

- MICHEL BEAUDRY michel.beaudry@quebecorme­dia.com

Analyser les problèmes des Glorieux sous tous les angles, c’est à la fois intéressan­t et amusant. Toutefois, que vous changiez ou brassiez le DG, le coach ou le gars de la Zamboni, le match se joue sur la glace et aucun de ces joueurs ne devrait avoir besoin d’un stimulant quelconque pour se mettre en marche et jouer et s’impliquer à fond la caisse.

Ce métier, c’est leur choix. Mieux, c’est leur rêve. Ils sont choyés, gâtés et tellement bien payés. Cette fois, pas de doute, la balle est dramatique­ment dans leur camp. Avant chaque match, ils savent très bien ce qui les attend entre les bandes et pas besoin de leur expliquer qu’un moindre relâchemen­t coûtera deux points.

Les joueurs ne sont carrément pas là. Le premier indice révèle tout le reste. Depuis le début de la nouvelle campagne, dans aucun des matchs ils n’ont été premiers sur la rondelle. Leur manque d’intensité, de conviction et d’implicatio­n est criant. Dès que le disque se retrouve le long des rampes, dans les coins, dès qu’il y a une dispute entre deux joueurs, celui des Canadiens sort perdant et c’est là que les matchs se gagnent ou se perdent. Le plus juste résumé du jeu des joueurs de Dominique Ducharme est venu de la voix d’un autre instructeu­r, celui des Sharks de San Jose, Bob Boughner : « Les Canadiens jouent comme des enfants ». C’est fatal et le mot se passe. Ils sont faciles à affronter, ils sont faciles à planter.

DES PROS ?

Oui, on peut invoquer plusieurs raisons, mais ce ne sont pas des excuses. Nous connaisson­s assez notre hockey pour voir tout de suite le manque d’ardeur dans les coins, devant le filet, dans les luttes à un contre un.

Ils ne jouent pas et ne se commettent pas comme des profession­nels. Ils se comportent comme des pleutres, des dégonflés.

À ce chapitre, Dominique Ducharme ne peut pas avancer. Il lui devient impossible de créer, de chercher et d’innover parce que ses hommes ne sont même pas à la case départ. Avant de courir, il faut apprendre à marcher. Comme c’est là, ils titubent. Pas beau à voir.

TROP C’EST COMME…

Je l’ai connu, il avait 18 ans. Marc Bergevin est très intelligen­t, drôle comme un singe et d’une authentici­té émouvante. Un chum, un vrai qui est aussi très près de sa famille. Un homme de coeur pour qui le mot amitié est en acier trempé. Ceux qui ont joué avec lui ne l’oublieront jamais, un coéquipier, un guerrier.

Aujourd’hui, j’ai envie de dire à

Marc : « Va-t’en, le grand. Geoff Molson est impoli et ne te respecte pas. Sors toi-même de ce bourbier. »

Parce qu’il en a bavé depuis son arrivée à Montréal. Il en est même arrivé à se demander s’il avait vraiment besoin de ça dans sa vie alors qu’à Chicago il était hautement apprécié pour ses connaissan­ces, ses relations, ses idées. Il s’est amené ici et il a appris le métier. Il a commis des erreurs comme tous ceux qui sont passés par là et il a sorti plus d’un lapin de son chapeau. J’aurais tant aimé qu’il soit plus près de Serge Savard. Mais il a fait du très bon travail en plus d’avoir absorbé et caché des cas à la Radulov ou à la Pacioretty qui disaient de belles choses en public, mais qui faisaient le contraire back stage. Bergy a fermé sa gueule.

Molson ne te veut plus ? Il ne veut pas te payer ? Va-t’en, Marc. Le proprio va réaliser qu’un bon DG ne se trouve pas comme ça. S’il s’agit d’un homme qui commence dans le métier, lui aussi il passera par les longues étapes de l’apprentiss­age en marchant à tâtons pendant des années. Tout sera encore à recommence­r dans cette organisati­on souvent chancelant­e.

Toi, en quelques mois, tu te trouveras un autre fauteuil de DG dans le circuit et tu viendras faire des offres hostiles à Montréal.

Tu vaux beaucoup plus que ce traitement…

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada