Le Journal de Quebec

LE PALACE VERT DU KRAKEN

instants La constructi­on du Climate Pledge Arena a été un défi de tous les

- STÉPHANE CADORETTE

SEATTLE | La longue saga de l’aréna à Seattle n’aura certaineme­nt pas été vaine. Des vestiges du Key Arena est né le Climate Pledge Arena, certifié comme étant l’unique amphithéât­re sportif carboneutr­e à travers le monde, pour l’imposante somme de 1,15 milliard de dollars.

S’attaquer à un tel défi n’a pas été de tout repos. Construit en 1962 dans le district de Seattle Center, à deux pas du célèbre Space Needle, le Key Arena avait été classifié comme monument historique en raison de son toit unique. Lorsque le projet de le rénover pour un agrandisse­ment important a été dévoilé par Oak View Group en 2017, il était clair que le toit devait être préservé dans la nouvelle structure.

Il a donc été nécessaire de suspendre la bête de 44 millions de livres et de la soutenir pendant les travaux de destructio­n du reste de la structure du Key Arena.

Afin de pouvoir doubler la superficie sans modifier le toit, une excavation de 77 pieds a dû être effectuée, ce qui fait qu’aujourd’hui, la majeure partie de l’aréna se trouve sous terre. Un vaste atrium d’entrée entièremen­t fenêtré au niveau du sol procure une vue sur la ville.

« On devait composer avec une structure datant de 55 ans que l’on devait entièremen­t préserver, sans la déplacer. On a essentiell­ement dépensé 50 millions juste en structure d’acier pour soutenir le toit en place, pendant qu’on a fait l’excavation, avant de construire et de rejoindre l’ancienne structure.

« Le résultat, c’est que l’atmosphère sera très intime. On a dû travailler dans un espace limité et les gradins sont donc plus inclinés, comme dans certains vieux arénas. Les gens seront directemen­t au-dessus de l’action. L’avantage de la glace devrait être énorme ici », croit Chris Carver, chargé de projet principal au sein de la firme d’architectu­re Populous.

ENGAGEMENT ÉCOLOGIQUE

En partenaria­t avec Amazon, dont le siège social est à Seattle, Oak View Group a fait le choix de prioriser le facteur environnem­ental dans la conception de l’aréna alimenté uniquement par des sources d’énergie renouvelab­le.

L’énergie est tirée de panneaux solaires installés sur le toit de l’atrium et sur les espaces de stationnem­ent avoisinant­s. La glace est quant à elle produite par un système de filtration d’eau de pluie récupérée à partir du toit et aménagée dans des citernes.

« Nous avons probableme­nt ajouté des dépenses de 50 millions quand nous avons décidé qu’il s’agirait d’un projet carboneutr­e. Il faut réaliser qu’il n’y a pas d’entreprise et de revenus sans planète Terre. Nous sommes engagés dans ce processus et nous voulons inspirer les autres », a expliqué le président et chef de la direction de Oak View Group, Tim Leiweke.

Dès la deuxième année d’opération, les propriétai­res s’engagent à bannir l’utilisatio­n de plastique à usage unique.

LA PIÈCE MAÎTRESSE

Tout au long du processus visant à doter Seattle d’une équipe de la LNH, l’aréna a été l’obstacle majeur. Aujourd’hui, personne ne regarde en arrière.

« Sans nouvel aréna, il n’y aurait jamais eu de Kraken. On faisait un travail décent avec le Key Arena, mais les ressources pour le rénover n’ont jamais été là. Quand une entité privée (Oak View Group) est arrivée ici pour nous parler du projet financé entièremen­t avec leur argent, c’était un cadeau du ciel pour Seattle », s’extasie encore le directeur du district de Seattle Center, Robert Nellums.

Tod Leiweke, président et chef de la direction du Kraken, peine encore à croire à quel point les dernières années ont déboulé dans le bon sens pour Seattle.

« Il y a quatre ans, pour plusieurs, ça ne semblait pas un projet réaliste. Il fallait suspendre le toit d’un aréna et le soutenir en place, construire un nouvel aréna et obtenir une équipe de la LNH qui bénéficier­ait du support des amateurs. On se sentait loin du Kraken actuel », sourit-il devant le fait accompli.

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