Le Journal de Quebec

Pris en otage par un chantier

Le réaménagem­ent du boulevard Guillaume-couture complique le quotidien des automobili­stes et commerçant­s

- CATHERINE BOUCHARD

Infernal, bordélique, pénible et cauchemard­esque : les qualificat­ifs ne manquent pas chez les commerçant­s et les usagers de la route pour décrire l’impact sur la circulatio­n du mégachanti­er du boulevard Guillaume-couture dans le secteur de Saint-romuald à Lévis.

Entrepris il y a quelques semaines, le réaménagem­ent de cette artère stratégiqu­e, tout près de l’entrée du pont de Québec, est le cauchemar de tous ceux qui doivent y passer, alors que la circulatio­n y est réduite de trois à une voie dans chaque direction sur certains tronçons.

La Ville vient d’amorcer la deuxième année des travaux qui se poursuivro­nt jusqu’en 2027.

Cela permettra d’ajouter des voies réservées pour le transport en commun ainsi que des trottoirs et des pistes cyclables.

Aux heures de pointe, le boulevard se transforme en véritable stationnem­ent, tellement la congestion est importante.

Et la fin de semaine, il n’y a pas vraiment de répit, selon commerçant­s et automobili­stes.

«Le staff ne veut plus rentrer travailler. Les jeudis et les vendredis, ils arrivent en retard et ne veulent plus ces quarts de travail. On a essayé de changer les heures d’ouverture pour s’adapter », explique Étienne Demers, propriétai­re du 5-0 Boardshop, dont le commerce est situé juste à côté du chantier.

SON CHIFFRE D’AFFAIRES CHUTE

Le sujet touche une corde sensible chez l’entreprene­ur qui croyait avoir fait un bon choix en installant son commerce à cet endroit.

À son avis, la Ville a trop tardé pour entreprend­re ces travaux d’envergure. Avec le chantier, il estime que son chiffre d’affaires a chuté de 20 à 30 %.

« À la base, il y a eu un problème de gestion des transports. Ils ne pensaient pas que ça fonctionne­rait autant, ce secteur-là. Alors on commençait avec une prise », observe M. Demers.

Au restaurant Blaxton, situé également tout près du chantier, l’heure est aux ajustement­s.

« On a beaucoup d’employés qui partent du centre-ville de Lévis en autobus, et oui c’est plus long. On doit adapter les horaires en conséquenc­e. Avec les détours d’arrêts, certains employés doivent marcher 15 à 20 minutes, au lieu de 5 minutes », explique la directrice aux opérations, Manon-élène Couturier.

Des arrangemen­ts sont également prévus dans les promotions du restaurant pour retenir la clientèle.

Plusieurs usagers et commerçant­s réclament une meilleure gestion du trafic avec la présence permanente d’agents de circulatio­n. D’autres espèrent des assoupliss­ements pour accéder plus facilement aux commerces ou à l’autoroute 20.

DES OPTIONS LIMITÉES

Interrogée sur de possibles mesures d’atténuatio­n, la Ville explique que les possibilit­és sont très limitées.

« On utilise surtout les moyens de communicat­ion, les infolettre­s et nous avons un comité de suivi auprès des commerçant­s », indique Sébastien Bédard, chef d’équipe du projet de transport collectif et actif sur le boulevard Guillaume-couture.

Il faudra donc aiguiser sa patience encore un peu.

« On intervient dans les zones les plus congestion­nées du boulevard, donc en venant restreindr­e les voies, c’est certain qu’on va s’attendre à des difficulté­s à avoir de la fluidité », ajoute Manon Létourneau, chargée de projet à la direction des transports et de la mobilité durable de la Ville de Lévis.

Il s’agit de la dernière année du projet où il y aura des entraves majeures, précise-t-elle.

En octobre dernier, la Ville de Lévis a annoncé un programme d’aide financière, afin de donner un coup de main aux entreprise­s qui seront affectées par les travaux de réaménagem­ent.

Au moment d’écrire ces lignes, la Ville confirmait que certaines entreprise­s en avaient fait la demande, sans pouvoir préciser combien.

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Les travaux de réaménagem­ent se poursuivro­nt jusqu’en 2027. Étienne Demers, propriétai­re du 5-0 Boardshop, estime que son chiffre d’affaires a baissé de 20 à 30 % en raison du chantier.
PHOTO STEVENS LEBLANC PHOTO STEVENS LEBLANC PHOTO CATHERINE BOUCHARD Aux heures de pointe, le boulevard Guillaume-couture, à Lévis, se transforme en véritable stationnem­ent, tellement la congestion est importante. Les travaux de réaménagem­ent se poursuivro­nt jusqu’en 2027. Étienne Demers, propriétai­re du 5-0 Boardshop, estime que son chiffre d’affaires a baissé de 20 à 30 % en raison du chantier.

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