Girard songe à hausser l’impôt sur le gain en capital
Avis aux propriétaires d’un chalet, d’un plex ou d’une résidence secondaire : le gouvernement Legault envisage d’emboîter le pas du fédéral et d’augmenter l’impôt sur les gains en capital, ce qui lui permettrait de récolter trois milliards $ sur cinq ans.
Aux prises avec un trou historique dans les coffres de l’état, le ministre québécois des
Finances analyse actuellement la voie empruntée par
Ottawa pour éponger le déficit.
« Le Québec a toujours été harmonisé au niveau des règles du gain de capital, c’est pour des raisons de cohésion fiscale entre les deux régimes, a fait savoir Eric Girard, hier. On va prendre le temps d’analyser ça de la bonne façon et je n’exclus rien. »
Il promet d’informer les Québécois de sa décision d’ici la fin de la semaine.
PLAIDOYER POUR LA SIMPLICITÉ
Mais déjà, le grand argentier du Québec évalue la cagnotte à « trois milliards $ sur cinq ans » pour le trésor public.
Eric Girard reconnaît qu’il s’agit d’une forme de hausse d’impôt, mais plaide pour la simplicité.
« Il faut comprendre que l’impôt des corporations, c’est compliqué ! a-t-il renchéri. Alors pour des raisons de cohésion fiscale, le Québec a toujours été harmonisé. ».
Rappelons que le gain en capital est le profit tiré de la vente d’un chalet, d’un plex, d’une résidence secondaire ou d’actions.
Actuellement, les contribuables québécois paient de l’impôt sur la moitié des gains qu’ils font de la vente d’un bien dont la valeur a augmenté, à l’exception de leur résidence principale.
Le tout récent budget fédéral prévoit que l’impôt sur le gain en capital s’appliquera désormais à 66 % du profit réalisé pour les transactions de plus de 250 000 $. Cette mesure entrera en vigueur le 25 juin.
Signe que la mesure fait son chemin au gouvernement, les députés de l’assemblée nationale ont adopté à l’unanimité hier une motion du solidaire Haroun Bouazzi afin d’étudier un rehaussement de l’imposition du gain en capital « avec considération pour la classe moyenne et les agriculteurs ».
UN BUDGET « DÉPENSIER »
Par ailleurs, s’il voit d’un bon oeil certaines mesures du budget Freeland, comme les sommes dédiées à l’intelligence artificielle ou à la bonification du régime d’accès à la propriété, le ministre québécois des Finances n’a pas hésité à le qualifier de « dépensier ».
« Mais il n’y a pas de transferts en maind’oeuvre, pas d’argent au niveau du transport en commun, c’est très décevant », a-t-il dit. Les sommes allouées au logement sont aussi insuffisantes, juge Eric Girard.