Le Journal de Quebec

Un secret de Polichinel­le

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Les plastiques souples qui ne s’étirent pas se retrouvent majoritair­ement au dépotoir, mais Éco Entreprise­s Québec et RECYC-QUÉBEC ne vous le diront pas, ce qui ajoute encore plus à la confusion.

Sur le site web de RECYC-QUÉBEC, la référence en la matière, on ne fait pas de distinctio­n entre les sacs qui s’étirent (et peuvent être recyclés) et ceux qui ne s’étirent pas. On peut facilement croire que tous les emballages de plastique souples numérotés de 1 à 7 peuvent être placés dans le bac et seront donc recyclés.

Quand on demande directemen­t à Éco Entreprise­s Québec, l’organisme désigné par le gouverneme­nt pour gérer la collecte sélective, si les emballages de plastique qui ne s’étirent pas sont recyclable­s à l’heure actuelle, difficile d’avoir une réponse claire.

« Actuelleme­nt, les débouchés ne sont pas matures, mentionne Geneviève Dionne, directrice écoconcept­ion et économie circulaire. Mais ce n’est pas parce que les débouchés ne sont pas matures qu’il ne faut pas les déposer dans le bac. Pour être capable de développer une filière mature, ça prend un gisement », dit-elle.

Une simple visite sur les sites web ou pages Facebook des 23 centres de tri du Québec confirme que ce type d’emballages n’est pas accepté dans une majorité d’entre eux.

Le spécialist­e en gestion des matières résiduelle­s Grégory Pratte, qui a travaillé neuf ans en centre de tri, parle d’un « secret de Polichinel­le ».

RÉFORME ATTENDUE

Pourquoi est-ce si compliqué d’avoir l’heure juste ? En partie parce qu’éco Entreprise­s Québec s’apprête à réformer la collecte sélective.

À compter du 1er janvier 2025, les pratiques de tous les centres de tri vont s’harmoniser et tout ce qui est un contenant, un imprimé ou un emballage, étirable ou non, devra être déposé dans le bac bleu.

Les emballages difficilem­ent recyclable­s à l’heure actuelle seront-ils effectivem­ent recyclés à compter de cette date ? À ce stade-ci, rien ne nous permet de le croire.

« On est en train de transforme­r les pratiques, fait valoir Geneviève Dionne. Nous, notre objectif c’est de ne rien mettre à l’enfouissem­ent, donc c’est de trouver des façons de valoriser des emballages qui vont être difficiles à recycler en regardant d’autres formes de valorisati­on », dit-elle.

Mais, pour l’heure et jusqu’à preuve du contraire, ils prennent majoritair­ement la direction du dépotoir.

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GENEVIÈVE DIONNE Éco Entreprise­s Québec

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