Le Journal de Quebec

La grande sortie des épouvantai­ls du PQ

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Le problème avec certains discours poussiéreu­x, c’est leur incapacité à se renouveler et lorsqu’ils sont portés par des partis politiques, ils prennent l’allure de disques vinyle rayés.

René Lévesque avait franchemen­t raison ! Il disait (paix à son âme) : « … les partis appelés à durer vieillisse­nt généraleme­nt assez mal. Ils ont tendance à se transforme­r en Églises laïques hors desquelles point de salut et peuvent se montrer franchemen­t insupporta­bles. À la longue, les idées se sclérosent et c’est l’opportunis­me politicien qui les remplace. »

Selon lui, tout « parti naissant devrait… inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtr­a au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer. ». Qu’en pensez-vous ?

PLUS ÇA CHANGE, PLUS C’EST PAREIL !

Le PQ et le BQ adorent crier au loup. Cette stratégie de la peur n’est pas nouvelle. Elle fait partie de leur discours depuis la nuit des temps.

Elle consiste à nous faire croire que rester dans le Canada nous conduirait inexorable­ment vers notre disparitio­n en tant que peuple.

Selon le chef du PQ, le Québec doit choisir entre « le statut de minorité en déclin dans le Canada jusqu’à [sa] disparitio­n » ou l’indépendan­ce.

Analysons sa logique. Est-ce possible qu’on disparaiss­e ? Une province ne peut pas disparaîtr­e de la carte canadienne. Le Québec est même reconnu par le Parlement canadien comme une nation dans le Canada.

Alors de quoi parle-t-il ? Qui est ce NOUS du chef du PQ ? Qui est ce peuple qui risque de disparaîtr­e ?

Vous vous en doutez… C’est le fameux NOUS canadien-français.

Pourtant, ce que le chef du PQ ne comprend pas, et bien d’autres avant lui, l’indépendan­ce n’émerge pas de la peur, mais de l’amour de son pays et de son peuple, quelle que soit sa palette de couleurs !

L’indépendan­ce, avec 34 % d’appui, ne se gagnera qu’avec le Grand

Montréal. Vous savez cette région du Québec majoritair­ement colorée et présentant une mosaïque d’individus venus du monde entier. Ces fameux immigrants et enfants d’immigrants. Et, on n’attire pas les abeilles avec du vinaigre.

Alors, pourquoi encore garder cette stratégie contre-productive ?

UNE STRATÉGIE PERDANTE

La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent. Cette phrase n’est pas de mon cru, mais j’aurais aimé qu’elle le soit tellement elle fait sens.

Il est vrai que la stratégie de la peur peut s’avérer efficace, mais elle ne peut perdurer sans actualisat­ion majeure dans la matière, et le Québec d’aujourd’hui n’est plus celui des années 70-80. Autrement dit, à force de crier au loup, personne ne vous croit plus.

Certes, on pourrait avoir plus, mais le voulons-nous vraiment ? Dans la vie, tout est une question d’équilibre. On prend, on donne. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre.

Par ailleurs, est-ce qu’une stratégie de peur peut faire émerger le désir d’indépendan­ce ? J’en doute fort.

Pourquoi continuer à l’utiliser ? L’opportunis­me politicien, comme le disait si bien René Lévesque. En d’autres mots, mobilisez assez de mécontente­ment pour gagner nos élections et après, on gérera une province.

Quant aux jeunes, ils vous diront : « Passe à autre chose, boomer ! ».

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Paul St-pierre Plamondon, chef du PQ

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