Bond de 15 % en deux ans du nombre de victimes de fraude
Les corps policiers exhortent les gens à porter plainte lorsqu’ils sont arnaqués
La police a besoin d’aide en raison du bond de 15 % des victimes de fraude au Québec en deux ans. Si la majorité des 37 000 Québécois touchés sont à Montréal, à Québec, dans les Laurentides et en Montérégie, la Mauricie se démarque avec 64 % plus de cas.
« Et c’est juste la pointe de l’iceberg », avertit l’inspectrice en chef des crimes financiers de la Sûreté du Québec (SQ), Isabelle Boudreault, qui a demandé aux Québécois, hier, de dénoncer davantage le crime.
La fraude du faux représentant et celle des grands-parents étaient au centre du débat dans le QG de la SQ, à Montréal. Une dizaine de chefs de police sont venus présenter une vidéo de sensibilisation réalisée avec le Mouvement Desjardins.
Malgré la violence et la honte vécue, nous dit-on, les victimes doivent dénoncer davantage la fraude, car on n’en connaît que 5 %. Le Centre antifraude du Canada estime les « données noires » de la fraude à95%.
Au Québec, c’est avec leur carte débit ou de crédit que les gens se font le plus avoir. Les ordinateurs et le vol d’identité complètent le podium.
SOMBRES DONNÉES
« La fraude du faux représentant est un fléau », a tenu à dire le chef de la lutte contre les crimes financiers de Desjardins, Mark Bouchard, hier.
Les signaux sont au rouge pour ce type de fraude, a déjà rapporté Le Journal. Option consommateur reçoit 10 fois plus de témoignages de victimes en 2024.
Les criminels n’ont aucun mal à soutirer les informations bancaires de ces victimes, illustre la vidéo présentée hier.
Il a été impossible d’aller plus loin que les « données noires », hier. Mark Bouchard de chez Desjardins n’était pas autorisé à parler des fraudes vécues par ses 7,7 millions de clients.
LA POLICE DÉPASSÉE
Si le portrait présenté hier est incomplet, il est déjà coûteux. Les victimes au pays ont déjà perdu 120 millions $ en 2024, estime le Centre antifraude.
« Nos chiffres sont très conservateurs », a rappelé le chef de la police de Longueuil, Patrick Bélanger.
Et les fraudeurs ne manquent pas d’imagination, a ajouté sa collègue de la SQ responsable des enquêtes aux crimes économiques.
Que le montant soit petit ou gros, que la honte soit présente ou non, toutes les raisons sont bonnes de dénoncer. C’était le message des autorités, qui se sont avouées dépassées par le phénomène.
« ET C’EST JUSTE LA POINTE DE L’ICEBERG »
– Isabelle Boudreault, inspectrice à la SQ