Le Journal de Quebec

Hydro est capable d’emprunter 100 milliards $ sur les marchés

Le PDG espère ainsi financer son plan d’action tout en évitant un choc tarifaire

- NICOLAS LACHANCE

Le PDG d’hydro-québec est convaincu de financer son plan d’action en empruntant 100 milliards $ sur les marchés et sans hausser brutalemen­t les tarifs résidentie­ls. Le principal « risque » sera de ne pas être capable de trouver la main-d’oeuvre.

Hydro-québec a l’ambition de doubler sa production d’ici 2035 pour répondre aux besoins énergétiqu­es dans un contexte de décarbonat­ion. Présent à l’assemblée nationale, hier, dans le cadre de l’étude des crédits budgétaire­s, le PDG Michael Sabia a admis que les coûts de production d’électricit­é augmentero­nt en raison de ce plan.

Cette nouvelle énergie coûtera entre 12 et 13 cents du kilowatthe­ure.

« Il y aura une augmentati­on des coûts », a-t-il dit, incapable de dire, pour l’instant, à quel point les tarifs devront être ajustés pour compenser ces investisse­ments.

« Il y a plusieurs facteurs qui vont influencer les coûts, comme les coûts de financemen­t. Il y a plusieurs variables qui rendent difficile de vous préciser un ou des chiffres », a-t-il signalé.

Pour le moment, la hausse des tarifs résidentie­ls est plafonnée à 3 %. Une décision politique du gouverneme­nt Legault.

Pour atteindre ses objectifs, le PDG devra toutefois trouver du financemen­t. Récemment, le ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, a d’ailleurs affirmé que son collègue des Finances devra jongler avec une grave chute des revenus de l’état si les tarifs d’hydro n’augmentent pas.

OCCASION D’AFFAIRES

De son côté, le PGD d’hydro-québec n’est pas préoccupé et estime qu’il réussira facilement à financer son plan d’action.

« Cinquante milliards $ viennent de chez nous, de nos activités. Nous allons financer l’autre 100 milliards $ avec le financemen­t sur les marchés. Oui, je comprends que 100 milliards $, c’est beaucoup d’argent, évidemment. Mais je ne suis pas excessivem­ent préoccupé parce que les marchés, les investisse­urs actuelleme­nt, ils cherchent des occasions de financer et de faire des investisse­ments dans le développem­ent des énergies propres », a-t-il déclaré. Il admet qu’il y a toutefois des risques qui pourraient nuire à la réussite de son plan. Il est particuliè­rement préoccupé par la disponibil­ité de la main-d’oeuvre.

« Nous avons du travail à faire. C’est une chose importante et il faut chercher de nouvelles solutions. C’est un défi important », a-t-il souligné, indiquant travailler avec l’industrie, les syndicats et le gouverneme­nt.

«TRÈSCHER»

Bien que le plan d’hydro-québec soit chiffré à 185 milliards $, le ministre de l’énergie, Pierre Fitzgibbon, est incapable pour le moment de chiffrer le coût réel de la décarbonat­ion du Québec prévue pour 2050.

« Non, je n’ai pas de chiffre. Ça prend un plan intégré des ressources [...] Ça va coûter très cher », a-t-il signalé. Il a ajouté qu’il « est utopique » de penser qu’en 2050, il n’y aura plus de GES qui seront produits au Québec. Il faudra miser sur la capture du carbone, dit-il.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DU SITE WEB DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ?? Le grand patron d’hydro-québec, Michael Sabia, s’est exprimé, hier, à l’assemblée nationale, dans le cadre de l’étude des crédits du ministère de l’énergie.
CAPTURE D’ÉCRAN TIRÉE DU SITE WEB DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE Le grand patron d’hydro-québec, Michael Sabia, s’est exprimé, hier, à l’assemblée nationale, dans le cadre de l’étude des crédits du ministère de l’énergie.

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