Le gouvernement du Québec dépense des millions $ pour recruter à l’étranger
S’il martèle qu’il y a trop d’immigrants temporaires, le gouvernement Legault dépense des millions de dollars pour recruter à l’étranger.
Seulement pour 2023, Québec a allongé 7,3 millions de dollars pour dix missions visant à attirer des travailleurs temporaires et des étudiants étrangers, selon les documents de crédits budgétaires du ministère de l’immigration qui étaient à l’étude hier.
Pour le député solidaire Guillaume Cliche-rivard, il y a là un grave problème de « cohérence ».
« Il ne se passe pas une journée sans que les ministres ou le premier ministre nous disent que la capacité d’accueil du Québec est depuis longtemps dépassée ! » a-t-il lancé à la ministre Christine Fréchette.
Le péquiste Pascal Bérubé en a rajouté, soulignant que les missions se poursuivaient à l’heure actuelle. Une campagne de recrutement d’immigrants étrangers temporaires a eu lieu au Maroc en février, une autre est prévue au Brésil et au Mexique au mois de mai.
« Quand on dit que la capacité d’accueil est dépassée, on parle surtout des demandeurs d’asile », a répliqué la ministre de l’immigration. Elle a précisé que ces missions visaient à répondre à des besoins de main-d’oeuvre précis dans des « secteurs stratégiques critiques », comme la santé, la construction ou le génie.
« Ils répondent à un besoin qu’a le Québec pour livrer des services. Le nombre de personnes qui sont recrutées [dans ces missions] varie entre 3000 à 4000 personnes par année, a-t-elle insisté. C’est à la marge ! »
La ministre a rappelé qu’il y avait actuellement plus de 560 000 immigrants temporaires à l’heure actuelle en sol québécois.
TICKETS MODÉRATEURS ?
Et son gouvernement veut progressivement en réduire le nombre. S’il n’est pas question de toucher aux permis de ceux qui sont déjà ici, Christine Fréchette évalue actuellement de potentiels « tickets modérateurs ».
Elle a évoqué notamment la possibilité de limiter le nombre de travailleurs temporaires au sein d’une même entreprise. Mais les moyens sont encore en analyse.
La ministre a répété que son gouvernement n’excluait pas la tenue d’un référendum sectoriel pour exiger d’ottawa davantage de pouvoirs en immigration. « Ce n’est pas du bluff ! » a-t-elle souligné.
Cependant, Christine Fréchette a dû admettre du même souffle que la CAQ n’avait entamé aucune démarche jusqu’ici pour rendre la tenue d’un tel référendum possible.