300 itinérants évacués d’un campement clandestin
Depuis un an, les autorités procèdent à des relocalisations pour préparer le terrain
VITRY-SUR-SEINE | (AFP) À 100 jours des Jeux olympiques, le plus grand campement d’itinérants de France – qui a abrité jusqu’à 450 migrants, en situation régulière pour la plupart selon les associations – a été évacué hier matin dans la banlieue sud de Paris.
Dès 8 h heure locale (14 h au Québec), quelque 250 membres des forces de l’ordre ont été déployés sur les lieux pour procéder à l’évacuation de ce campement occupé depuis mai 2021. L’opération qui s’est déroulée dans le calme s’est achevée vers 14 h (20 h au Québec).
Prévenus que leur expulsion était imminente, une partie des sans-abri qui avaient trouvé refuge dans cette entreprise désaffectée de Vitry-sur-seine avaient quitté les lieux les jours précédents.
Ils étaient encore 300, hier matin, rassemblés dans la cour, une valise à la main pour transporter les effets de toute leur vie en France.
Parmi eux, une majorité d’hommes seuls, mais aussi des femmes accompagnées d’enfants. Ils ont expliqué vivre depuis plusieurs années pour certains dans ces locaux insalubres, faute de trouver un logement dans le parc privé ou parce qu’ils sont en attente d’un logement social.
Hier, ils se sont vu proposer par les autorités des relogements provisoires en Île-defrance ou en région, comme à Bordeaux ou à Orléans, à l’issue d’un rapide diagnostic de leur situation familiale et administrative.
Selon l’association United Migrants, qui leur apporte régulièrement son aide, 80 % d’entre eux sont en situation régulière en France.
LE FUTUR VILLAGE TOUCHÉ
À Vitry-sur-seine, derrière les vitres miroir du bâtiment de plusieurs étages, les occupants avaient installé des lits et des matelas par terre jusque sous les escaliers et dans les couloirs faute de place. Le long de murs décrépis pendent des fils électriques, tandis que des douches rudimentaires fonctionnent à l’eau froide.
Selon Paul Alauzy, qui travaille pour Médecins du monde, cette nouvelle évacuation est liée aux Jeux olympiques.
« Cela fait un an qu’on assiste à des expulsions et les squats évacués restent toujours vides », dit-il à L’AFP.
À cent jours des JO, « on expulse [des squats] des Tchadiens, des Soudanais, des Érythréens, des Ivoiriens, des Guinéens qui ont des papiers : des gens en CDI, mais à qui on ne veut pas louer d’appartements. La seule solution reste le squat » puisque ces personnes travaillent en Île-de-france, ajoute-t-il.
Autrefois siège d’une entreprise d’autobus, le bâtiment de Vitry-sur-seine a été progressivement investi par des personnes délogées d’autres squats d’île-de-france.
Il y a un an, les autorités avaient évacué l’ancien siège désaffecté d’unibéton sur L’île-saint-denis (Seine-saint-denis), à proximité du futur village des athlètes de JO de Paris où vivaient 500 migrants.
En juillet, 150 autres personnes qui avaient trouvé refuge dans une maison de retraite abandonnée à Thiais (Val-demarne) avaient également été expulsées.