Un pressé de la route puni sévèrement
Le chauffard est condamné à 30 mois de taule
Un juge a décidé de punir sévèrement un chauffard pressé qui a tué un cycliste à une traverse de piétons à Longueuil, pour dénoncer l’impatience sur la route.
Mohammad Ali Mahmoodi a été condamné, hier matin, à une peine de 30 mois de détention pour avoir causé la mort de René Tremblay. La tragédie est survenue le 23 juillet 2020.
« Puisque l’impatience au volant est à la portée de tous, la peine doit envoyer un message aux utilisateurs de la route qu’une telle conduite peut être sévèrement réprimée, même pour les gens sans histoire », a déclaré le juge Dominique Dudemaine.
Le magistrat a ainsi penché pour les arguments du ministère public, qui suggérait une sentence de 30 mois en insistant sur l’importance de dénoncer le comportement des automobilistes téméraires qui se croient les « rois sur la route ».
Le jour du drame, il s’est retrouvé coincé dans un groupe de véhicules qui roulaient au ralenti à l’approche d’une traverse de piétons. Il a alors accéléré et s’est faufilé entre les voitures, en roulant à haute vitesse sur la ligne médiane.
Au même moment, le cycliste René Tremblay venait de se faire céder le passage par d’autres automobilistes immobilisés.
JUSTE LUI À BLÂMER
Lorsqu’il a traversé le boulevard, le cycliste a été happé de plein fouet avant d’être projeté dans les airs et de s’effondrer au sol.
Mohammad Ali Mahmoodi a toujours nié sa responsabilité dans cette tragédie.
Selon lui, il s’agit d’un simple accident. Il a notamment blâmé la Ville pour la signalisation déficiente ainsi que la victime elle-même. Des arguments que le juge n’a pas acceptés.
« Contrairement à ce qu’affirme l’accusé, il ne s’agit pas d’un accident. Par définition, un accident est un élément aléatoire, fortuit et imprévisible. L’accusé, ici, n’a que lui à blâmer », a insisté le magistrat.
L’accusé espérait pouvoir purger sa peine à domicile, mais le magistrat a jugé que la gravité du crime exigeait un effet dissuasif. Il sera aussi interdit à l’accusé de conduire pendant cinq ans.
Son avocat, Me Mario Lavigne, entend aussi en appeler de la sentence. Il compte demander à ce que son client soit libéré dans l’attente d’une décision de la Cour d’appel, a-t-il confirmé.