Kyïv évacue deux hôpitaux en urgence
Les établissements pourraient être bombardés
KYÏV | (AFP) La mairie de Kyïv a annoncé hier l’évacuation d’urgence de deux hôpitaux de la capitale ukrainienne, dont un établissement pédiatrique, par crainte de frappes russes sur ces infrastructures.
« La ville commence à évacuer d’urgence deux hôpitaux, dont un hôpital pour enfants, […] car une vidéo est abondamment partagée dans des médias en ligne annonçant de facto une attaque ennemie sur ces installations médicales », a annoncé la mairie sur Telegram.
La vidéo en question prétend que deux hôpitaux situés dans la rue Bogatyrska, en périphérie nord de la capitale, accueillent des militaires qui « se cachent derrière les enfants malades ».
Ces « terroristes […] recevront tous la punition qu’ils méritent », martèle un homme dans la vidéo. Le service ukrainien de la BBC l’a identifié comme étant le chef du KGB du Bélarus Ivan Tertel, s’exprimant au cours d’une assemblée nationale dans ce pays allié de la Russie, dirigé d’une main de fer par Alexandre Loukachenko.
« C’est un mensonge absolu et une provocation de l’ennemi, qui essaie de l’utiliser pour frapper les infrastructures sociales de la capitale », a rétorqué la mairie de Kyïv.
Des journalistes de L’AFP sur place ont vu une dizaine d’ambulances attendant des malades devant l’hôpital pédiatrique en vue de leur évacuation.
RISQUER LA VIE DES GENS
Un enfant sur un brancard connecté à du matériel médical a été placé dans une ambulance qui a quitté les lieux. Certains patients partaient de cet hôpital tous seuls, selon un photographe de L’AFP sur place.
« Nous faisons tout pour transférer les patients vers d’autres établissements médicaux. Encore quelques heures et je pense que nous aurons bientôt terminé », a dit sur place le maire de Kyïv, Vitali Klitschko.
L’évacuation est un processus « compliqué mais nous ne pouvons pas risquer la vie des gens », a-t-il ajouté.
Depuis le début de l’invasion russe de l’ukraine en février 2022, au moins 1682 attaques contre des centres de santé y ont été recensées, selon des chiffres fournis début avril par l’organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ces frappes ont fait au moins 128 morts et 288 blessés parmi le personnel médical et les patients, a souligné L’OMS, qui a déploré « une escalade inquiétante » au cours des premiers mois de cette année avec près d’une attaque par jour entre janvier et mars.