Haro sur l’intimidation dans nos écoles
Avec le décès d’une jeune fille causé indirectement par une intimidation acharnée, la question est revenue au plus fort de l’actualité au cours des dernières semaines et il est bon de rappeler que dans nos écoles, des programmes existent pour contrer ce fléau.
Tant dans les écoles francophones publiques que catholiques, les responsables ont agi énergiquement. Jean-François Thi- bodeau, directeur responsable de la sécurité et du bien-être des élèves au sein du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) affirme que chacune des écoles suit un plan établi à partir d’un guide.
s, mais on s’attaquait à l’origine à des problèmes complexes. Par exemple, on n’intervient pas de la même façon avec un élève intimidé qu’avec l’intimidateur. Parfois, voire souvent, ceux qui intimident ne réalisent pas, n’ont pas conscience qu’ils font du tort. De plus, il y a tout un parcours chez l’élève intimid t tenir compte », mentionne M. Thibodeau.
S’inspirant de pratiques réussies et validées par des recherches, le Conseil scolaire a établi tout un plan de prévention et d’intervention. « Au-delà de la prévention, il faut travailler et enseigner les habiletés sociales avec les jeunes et, surtout, oeuvrer dans un climat scolaire positif. Aussi, chaque cas doit toujours être rapporté à la direction. Il faut ensuite enquêter et déterminer si l’on parle d’intimidation ou non », explique M. Thibodeau. Celui-ci indique que tout le personnel de l’école, qu’ils soient enseignants, membres de la direction ou surveillants, ont reçu une formation.
« Mais certaines écoles peuvent également utiliser des élèves ambassadeurs », précise M. Thibodeau. Ce dernier indique que ce plan n’est pas suivi qu’en début d’année, mais qu’il fait enseigner des comportements positifs tout le long de l’année. « Et il va de soi que nous comptons sur des travailleurs sociaux dans les écoles », affirme Jean-François Thibodeau qui soutient que le CEPEO a été le premier à s’occuper à temps plein du bien-être de l’élève.
Engagement des jeunes
Sandra Barette, leader en santé mentale et travailleuse sociale en chef au Conseil scolaire du district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO), explique de son côté que la tendance est l’engagement des élèves. « On parle ici de l’intimidation comme étant une problématique sociale. Il faut savoir que dans une situation d’intimidation, les parents et le personnel de l’école doivent être prévenus, c’est la loi, un suivi avec les élèves doit être fait. Mais ce n’est pas simple de bien identifier une situation d’intimidation. S’agit-il d’intimidation, d’une farce ?
Mme Barette rappelle que le ministère de l’Éducation a instauré, il y a quelques années, « l’école tolérante ». À la base, il y a des exigences ministérielles évidentes. Selon les spécialistes, dans 85 % des cas d’intimidation, il y a des témoins. Il faut donc trouver le moyen d’engager les jeunes, selon Mme Barette. « Si le personnel de l’école a un rôle à jouer, les élèves aussi. La loi du silence, c’est cela qu’il faut faire disparaître », soutient-elle.
Il existe tout un processus afin de mettre un terme à une situation d’intimidation. Il faut d’abord que l’élève intimidé s’éloigne ou qu’un camarade l’éloigne (engagement). « La force vient des témoins », soutient-elle. Si la responsabilité sociale enseignée aux enfants ne suffit pas, l’adulte est appelé à intervenir et les adultes sont outillés pour le faire.
Autre point déterminant pour Mme Barette, c’est qu’il faut enrayer le mal à la racine. Dès le tout jeune âge de l’enfant, il faut intervenir afin qu’une situation d’intimidation ne devienne récurrente auprès d’un élève intimidé. Il arrive que des élèves du secondaire se fassent intimider depuis les premières années du primaire », fait remarquer Sandra Barette.
Chaque école catholique et publique intervient contre l’intimidation, c’est connu, mais on ne le rappellera jamais assez.