La communauté Widjikiene est sur le point de voir le jour
VICKY CHARBONNEAU
La chef Rachel Papineau lance l’appel à tous les Autochtones de la région de Glengarry-Prescott-Russell et Carleton pour se joindre à l’officialisation de la nouvelle communauté Widjikiene qui aura lieu dimanche prochain à Embrun, en présence de représentants de la Confédération des Peuples Autochtones du Canada.
Loin de vouloir s’approprier un territoire, la Chef Papineau, résidente de Séguinbourg, cherche plutôt à développer un sentiment d’appartenance. « Nous, on est hors-réserve, alors on n’appartient pas à une autre réserve et on paye des taxes comme tout le monde », a fait valoir la Chef Papineau. « Ce n’est pas d’avoir des affaires gratuites, nous voulons être reconnus et respectés comme Autochtones. »
Pour l’instant, la communauté regroupe essentiellement une soixantaine de membres de la famille de la Chef Papineau, dispersés de Grenville à Hawkesbury, en passant par Greely, Ottawa et Kanata.
Une fois formalisée, en plus d’accueillir de nouveaux membres, la communauté entreprendra des démarches afin de mettre sur pied un fonds communautaire destiné à s’assister les uns les autres. « S’entraider, pour moi, c’est ça une communauté. »
Widjikiene aura également son propre aîné, une denrée rare pour une communauté hors-réserve. Ce guide spirituel enseignera les rudiments traditionnels aux membres de la future communauté.
La cérémonie de formalisation se déroulera à la salle des Chevaliers de Colomb d’Embrun, le 30 avril à 13 h, et réunira notamment le Grand Chef Guillaume Carle, de la Confédération des Peuples Autochtones du Canada et la Chef de la communauté Mikinak de Beauharnois, Lise Brisebois, dit Canard Blanc.
La Confédération des Peuples Autochtones du Canada est le premier gouvernement autochtone hors-réserve national qui a pour but de représenter les droits fondamentaux et la culture des peuples autochtones du Canada.
À la suite de la décision de la Cour suprême en septembre dernier, de statuer les Métis et Amérindiens sans statut comme des « Indiens » sous la responsabilité du gouvernement fédéral, elle soutient que le moment est opportun pour vérifier ses racines et rejoindre la communauté.
Pour joindre la communauté Widjikiene, il faut prouver que l’on est de descendance amérindienne. On peut utiliser un arbre généalogique ou un test d’ADN.