La lutte contre la rage est engagée
La rage est toujours présente en Ontario et la maladie inquiète les autorités sanitaires ainsi que le Bureau de santé de l’est de l’Ontario. C’est pourquoi chaque année, des campagnes de sensibilisation s’organisent à travers le pays pour informer la population et leur rappeler les différentes règles à suivre.
Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments, en 2016, 288 cas de rage ont été signalés dans la province del’Ontario. En tout, 29 chauves-souris, un bovin, un chat, un lama, un renard roux, 171 ratons laveurs et 84 mouffettes ont été diagnostiqués.
Dernièrement, aucun cas de rage n’a été signalé dans la région de Prescott et Russell, mais en 2015, un raton laveur avait testé positif à cette maladie mortelle. « Il y a toujours un risque potentiel », a expliqué Linda Cléroux, gestionnaire du programme Maladies infectieuses, du Bureau de santé de l’est de L’Ontario. « En 2015, un raton laveur avait eu la rage au sud de Cornwall. Dernièrement, nous n’avons pas eu de cas, grâce aux campagnes de sensibilisation que nous faisons auprès du public. »
Les rapports du ministère de la Santé et du ministère des Ressources naturelles indiquent que des dépistages de la rage chez certains animaux sauvages, y compris les ratons laveurs et les mouffettes, sont positifs dans le sud de l’Ontario. Plusieurs cas ont aussi été recensés au Québec et plus précisément à la frontière américaine.
La rage est une infection virale qui affecte les tissus nerveux. Elle est transmise par la salive, les morsures et le sang d’animaux domestiques, tels que le chien et le chat, mais aussi des animaux sauvages malades. La rage se manifeste par une détérioration du système nerveux central. En l’absence de traitement, il s’ensuit l’apparition d’une démence, de mousse à la bouche et l›issue est souvent fatale.
« En 10 à 14 jours, l’animal va décéder, a déclaré Myriam Pouliot, vétérinaire à l’hôpi- tal vétérinaire de Lachute depuis 15 ans. L’animal qui a la rage va beaucoup saliver, être confus et va attaquer tout ce qui bouge, il va devenir fou, en quelque sorte. Il n’a plus peur de rien et sera comme cela durant les 10 jours avant qu’il décède. Le délai mortel va être le même pour un adulte contaminé par la rage », a ajouté Mme Pouliot. Dans plusieurs cas, surtout chez les animaux sauvages, il faudra une autopsie pour diagnostiquer la maladie.
« Nous n’avons pas eu de cas de rage depuis plusieurs années à la clinique vétérinaire, mais si nous sommes confrontés à un animal contaminé, il sera mis en quarantaine et nous allons le manipuler avec beaucoup de précautions, en mettant des gants et en portant des masques et une blouse médicale, a précisé la jeune vétérinaire. Les mammifères les plus exposés sont les chats, les chiens, les ratons laveurs et les chauves-souris. »
La rage peut être transmise aux humains par la morsure ou l’égratignure d’un animal enragé, ou si leur salive entre en contact avec les tissus mous des yeux, du nez ou de la bouche. « Heureusement qu’un traitement préventif peut être administré pour prévenir la mort, s’il est pris immédiatement après l’exposition, a expliqué Mme Cléroux. C’est pourquoi il est très important de signaler sans tarder un cas de morsure au Bureau de santé de l’est de l’Ontario. »
Précautions
Tout d’abord, le Bureau de santé de l’est de l’Ontario prévient les personnes de ne pas s’approcher et flatter les animaux sauvages, ce qui évite des expositions potentielles à la maladie. Une vaccination de l’animal de compagnie, c’est-à-dire des chats et des chiens, est très fortement recommandée. Même les animaux qui ne vont pas à l’extérieur doivent être vaccinés contre la rage puisqu’ils peuvent se faire mordre par les chauves-souris qui pénètrent dans les maisons.
« Le vaccin contre la rage est efficace à 100 %, a indiqué Mme Pouliot. Il peut être fait pour tous les mammifères. Par exemple, pour un chien, un premier vaccin est réalisé à l’âge de trois ou quatre mois, ensuite au bout d’un an, et renouvelable tous les trois ans, selon le type vaccin utilisé. Pour les chats, le vaccin se donne tous les ans. Avec cela on évite vraiment le pire », a conclu Mme Pouliot, vétérinaire depuis 2002 à l’hôpital vétérinaire de Lachute.