Le Reflet (The News)

LE MARCHÉ DE L’IMMOBILIER, UN DOMAINE QUI BOUILLONNE

- STEPHEN JEFFERY stephen.jeffery@eap.on.ca

Les prix de l’immobilier ont flambé dans toute la région en cette ère de COVID-19, les citadins recherchan­t un environnem­ent plus confortabl­e tout en travaillan­t à domicile.

Les maisons des quartiers ouest de Prescott-Russell se sont vendues à des dizaines de milliers de dollars au-dessus du prix demandé, car la forte demande, la faible offre et la faible capacité de constructi­on avaient fait grimper les prix depuis la fin juin. Cette hausse a été en partie attribuée à la vigueur similaire du marché des vendeurs d’Ottawa.

«Les zones rurales de la région ont connu une hausse d’intérêt, car les acheteurs cherchent à obtenir plus d’espace et de commodités pour s’adapter au passage au travail à domicile, indique le rapport RE/MAX sur les perspectiv­es d’automne. Dans le sillage de la COVID-19, la saison printanièr­e, généraleme­nt très active sur le marché du logement d’Ottawa, a été reportée à juin 2020.»

Fern Beauchamp, représenta­nt des ventes de Beauchamp Team, a déclaré que certaines parties de la région, comme Russell, Embrun et Limoges, étaient de plus en plus considérée­s comme des banlieues satellites à partir desquelles les résidents pouvaient associer le confort de la vie rurale aux commodités urbaines d’Ottawa. Il a ajouté que la commodité permettrai­t de maintenir l’intérêt des gens au-delà des nouvelles conditions de la pandémie.

«Les gens travaillen­t à la maison maintenant, mais beaucoup d’entre eux travailler­ont de la maison à l’avenir et ne retournero­nt pas au bureau, même une fois la pandémie terminée, a-t-il fait valoir. Maintenant que vous n’avez plus à vous soucier d’aller au travail tous les matins et d’être coincé dans les embouteill­ages, pourquoi ne vivriez-vous pas ici? Ce sera moins cher, il y a plus de place. Les couts entourant votre véhicule ne seront pas aussi élevés qu’en ce moment.»

Selon M. Beauchamp, peu de propriétés ont été répertorié­es depuis le début des fermetures en mars jusqu’à la fin du mois de juin. Soixante présentati­ons et 24 offres ont été faites sur les trois propriétés qu’il a répertorié­es en mai et en juin.

Le nombre d’inscriptio­ns a augmenté au cours de l’été, mais la demande est restée constante pendant cette période. Selon M. Beauchamp, les prix relativeme­nt bas des propriétés par rapport à Ottawa ont attiré les acheteurs de la ville. La situation a même entrainé une hausse des prix dans des quartiers traditionn­ellement négligés, comme Plantagene­t, Saint-Isidore et Curran.

«Quand vous commencez à vendre votre maison en ville pour 450 000 dollars, puis vous venez ici pour acheter, vous vous retrouvez en quelque sorte dans un magasin de bonbons, a-t-il imagé. Vous pouvez acheter une maison unifamilia­le pour moins de 400 000 dollars. »

Cela a créé un marché de vendeurs fort dans la région, mais a rendu la tâche difficile aux acheteurs de premières maisons. La concurrenc­e pour les maisons a été exacerbée par le manque de nouvelles constructi­ons. Les constructe­urs de Clarence-Rockland, par exemple, affichaien­t complet depuis au moins un an, ce qui laissait à ceux qui avaient besoin de déménager rapidement le choix entre des propriétés plus anciennes.

«Habituelle­ment, on demande 400 000 dollars pour obtenir peut-être 395 000 dollars, a déclaré M. Beauchamp. En ce moment, vous demanderie­z 400 000 dollars, en essayant d’obtenir 450 000 dollars pour une maison de ville par exemple. Ce n’est pas un bon moment pour les locataires. Ce n’est certaineme­nt pas un bon moment pour les gens qui veulent s’acheter une première maison.»

On s’attendait à ce que la demande accrue se poursuive au-delà de la pandémie. Malgré la COVID, le Canton de Russell a délivré 21 permis de construire supplément­aires pour des maisons unifamilia­les au cours du premier semestre 2020 par rapport à la même période en 2019.

Les permis de constructi­on pour les immeubles multirésid­entiels ont toutefois diminué, avec seulement 73 permis au cours du premier semestre 2020, contre 147 au cours du premier semestre de l’année précédente.

Dominique Tremblay, directive de développem­ent économique, de l’aménagemen­t du territoire et du bâtiment, a déclaré lors d’une réunion du conseil en octobre que les chiffres s’étaient améliorés à partir de juillet, car les gens continuaie­nt à demander des permis pour de nouveaux développem­ents ou des modificati­ons aux propriétés existantes.

«Nous étions un peu inquiets au début de l’année à cause de la COVID, a-t-elle déclaré. Mais les gens ont beaucoup de temps libre et ils continuent à développer et nous délivrons toujours des permis de construire. Nous pensons que le nombre de permis de construire sera à peu près le même qu’en 2019. C’est bon à voir, compte tenu de la situation dans laquelle nous nous trouvons.»

En attendant, il ne faut pas s’attendre à une chute du marché de logement. M. Beauchamp a déclaré que, tout comme Ottawa, les régions de l’ouest de Prescott-Russell étaient dépendante­s de la croissance et de la stabilité du secteur public.

«Parmi nos acheteurs, on retrouve des fonctionna­ires ainsi que des gens qui oeuvrent dans le domaine médical, des policiers, et des pompiers, a-t-il fait valoir. Le marché ici ne chutera pas à moins d’une réduction dans la fonction publique.»

 ?? —photo Stephen Jeffery ?? The property markets in Clarence-Rockland, Russell, and Limoges have surged during the pandemic.
—photo Stephen Jeffery The property markets in Clarence-Rockland, Russell, and Limoges have surged during the pandemic.

Newspapers in English

Newspapers from Canada