Entrevue avec le nouveau commandant de la BFC Bagotville...
C’est un homme chaleureux et dynamique qui a accueilli l’auteur de ces lignes dans son bureau quelques jours à peine après sa prise de commandement de la 3e Escadre et de la BFC Bagotville.
Le colonel Radiff est un homme d’action et ça se voit dès qu’on entre. La première chose qui surprend c’est qu’il n’y a même pas de chaise derrière son bureau. « Je préfère travailler debout. Je n’aime pas être assis longtemps et comme je dois passer plusieurs heures à mon bureau, c’est plus confortable pour moi » , explique- t- il, installé devant son écran soutenu par un imposant système de leviers et de tablettes surélevées.
Une fois installé autour de la petite table devant son bureau, le nouveau commandant admet qu’il est un peu nerveux à l’idée de donner sa première longue entrevue en français. Il faut dire qu’il n’a pas eu beaucoup l’occasion de pratiquer la langue de Molière depuis sa dernière affectation à Bagotville il y a 10 ans. À voir tous les efforts qu’il met à trouver le mot juste et à retrouver une certaine fluidité en français, on peut parier qu’il en surprendra plusieurs d’ici quelques mois. « C’est important pour moi. Je veux avoir le bon mot pour que mon message soit bien compris » , ajoute le colonel Radiff.
Se décrivant davantage comme un leader que comme un gestionnaire, il compte prendre un peu de temps au cours des prochaines semaines pour « surveiller la plage » , dit- il, traduisant une expression anglophone. « On doit regarder ce qui se passe pour pouvoir déterminer les besoins et discuter avec les différents responsables en place. En tant que meneur, je laisse les spécialistes faire leur travail, il est important de savoir déléguer. Je donne des orientations et des priorités. Je suis là pour travailler pour les gens de Bagotville » , résume le nouveau commandant lorsqu’on l’interroge sur son style de gestion.
Amoureux de plein air, de pêche à la mouche et de randonnée en raquettes, le col Radiff est aussi un adepte de la chasse à l’arc traditionnel. Il a d’ailleurs transmis cette passion du tir à l’arc à toute sa famille. Avec son épouse et ses deux garçons, il compte bien profiter de la nature, des rivières et des parcs de la région en famille au cours des deux prochaines années.
Le mot « famille » est revenu très souvent au cours des quarante- cinq minutes qu’a duré l’entrevue. « Ma famille est incroyable, ma femme est exceptionnelle. Je suis chanceux qu’ils me soutiennent autant. Nous avons déménagé beaucoup depuis que je suis dans les Forces armées canadiennes. Mes fils de 11 et 13 ans sont déjà comme des adultes. Nous avons une famille unie et j’en suis fier » , résume celui qui place les familles des militaires en très haute estime.
« Nous ne pouvons pas accomplir notre mission sans savoir que les membres de nos familles sont bien, qu’ils sont en sécurité et qu’ils ont le soutien nécessaire » , lance le colonel lorsqu’on l’interroge sur ses priorités en tant que commandant. Il est intimement convaincu que les familles des militaires sont partie prenante de l’organisation qu’il commande. « Votre famille peut faire des choses exceptionnelles si elle sait pourquoi elle le fait. Il faut renforcer les liens entre les membres de la communauté » , ajoute le colonel Radiff.
En ce qui concerne le fonctionnement de la base, le commandant affirme que ses prédécesseurs ont mis en place une organisation remarquable et qui a fait ses preuves, il n’a donc pas l’intention de tout transformer.
Conscient que le commandement de la 3e Escadre et de la BFC Bagotville est probablement sa dernière affectation aussi près de l’action, le colonel Radiff compte bien en profiter et garder de la place dans son ho- raire chargé pour prendre place derrière les commandes d’un CF- 18. « Le travail n’arrête jamais, il faut prendre le temps pour voler. Piloter, c’est réconfortant pour moi. En vol, je suis dans ma zone de confort » , affirme celui qui en sera à sa 30e année de service au sein des Forces armées canadiennes l’an prochain.
Ceux qui veulent en savoir davantage sur sa vision et ses orientations en tant que commandant sont invités à lire ou à relire le texte du colonel Radiff paru dans l’édition de juillet.