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Nouvelle idée sur la retraite

- PAR DANIEL GERMAIN

Les forces policières qui paradent « en mou », les camions de pompier vandalisés, les cols bleus qui brandissen­t la menace d’une grève générale… Voilà les dernières manifestat­ions d’un malaise qui n’ira pas en s’amenuisant. Nous sommes engagés depuis 15 ans dans le processus de transforma­tion des régimes de retraite. De l’idée même de la retraite!

Aujourd’hui, la réalité vient chatouille­r ceux qui bénéficien­t des régimes les plus généreux. Cette réalité fait que les paramètres sur lesquels ont été fondés nos régimes de retraite ont évolué avec les années : les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé, on compte de moins en moins de travailleu­rs pour chaque retraité, les rendements des instrument­s financiers sont au mieux erratiques, sinon faibles.

Alors que la réalité change, l’intégralit­é des conditions de travail (et de retraite) reste un principe sacré pour les leaders syndicaux. Inaltérabl­es, ces conditions ne peuvent être modifiées qu’en faveur des membres, sans tenir compte de ce qui se passe hors de l’appareil étatique. Pourtant, alors que les représenta­nts des employés du secteur public se braquent sur la question de la retraite, ailleurs, les mentalités commencent à évoluer.

La retraite paradisiaq­ue, avec les vagues, le sable fin et le coucher de soleil, est devenue un cliché publicitai­re grotesque. Les gens ne s’y méprennent plus : ils n’ont pas les moyens de passer 30 ans sur un bateau de croisière, dans un VR ou sur un terrain de golf. Et ceux qui ont la capacité financière de s’aventurer dans cette voie sont souvent envahis après quelques années par un vague sentiment d’ennui et de désoeuvrem­ent.

Ceux qui n’aiment pas leur travail, et je les comprends, considèren­t la retraite comme une libération. Mais il y a des profession­nels épanouis, des ouvriers manuels heureux, des entreprene­urs passionnés. Ces gens définissen­t de plus en plus des projets de retraite qui donneront un sens à leur existence, qui leur permettron­t de participer à la vie civique, d’être utiles, et ce, aussi longtemps que leur santé le leur permettra. C’est l’idée de retraite qui fait son chemin. La retraite n’est plus une coupure. Elle est une phase où l’on s’engage graduellem­ent, à un âge moins défini (55, 65, 75 ?), d’où ne sont pas exclues les activités profession­nelles, mais qui évacue les éléments irritants d’une carrière. Et d’un point de vue financier, cela change tout !

L’ère de la retraite progressiv­e est à nos portes.

La retraite paradisiaq­ue, avec les vagues, le sable fin et le coucher de soleil, est devenue un cliché publicitai­re grotesque.

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