Les Affaires Plus

Petits et grands luxes de Carlos Ferreira

Propriétai­re de quatre restaurant­s portugais à Montréal, dont le Ferreira Café ouvert depuis 1988, Carlos Ferreira est une fourmi… qui ne déteste pas afficher son petit côté cigale.

- PAR CLAUDINE HÉBERT

Quel est votre rapport à l’argent ? Quels sont justement vos petits péchés mignons en matière de dépenses ?

Votre seconde dépense ?

Votre plus grande erreur financière ? Quel est votre meilleur investisse­ment ?

Investisse­z-vous à la Bourse ?

Depuis que j’ai quitté le Portugal pour le Québec, en 1975, j’ai fait beaucoup de journées de travail de plus de 15 heures. Encore aujourd’hui, je me lève souvent à cinq heures pour me coucher à minuit. Je suis parti de zéro dans la vie pour devenir un restaurate­ur prospère. À l’aube de mes 60 ans, je ne ressens donc aucun malaise à m’offrir certains privilèges pour lesquels j’ai bossé très fort. J’en ai deux. D’abord, les vêtements de grandes marques italiennes, particuliè­rement les vêtements de cachemire. Bien que je voyage au moins de quatre à cinq fois par an au Portugal, j’achète mes vêtements à Montréal pour encourager les boutiques locales.

Les voitures de luxe. Je possède une voiture de collection, un utilitaire BMW et une Porsche 911. Remarquez, toutes ces voitures ont été achetées d’occasion. Je n’ai jamais succombé à l’achat d’une voiture neuve qui perd 30% de sa valeur à la sortie du concession­naire. Ma préférée reste la Porsche. Une voiture multifonct­ionnelle avec laquelle je peux autant m’amuser sur un circuit de course que dans les rues accidentée­s de Montréal sans craindre pour la suspension du véhicule. Ceci dit, pour circuler en ville, j’aime encore mieux enfourcher un Bixi.

J’ai voulu créer une franchise avec le Café Vasco da Gama, ouvert sur Peel, en 2004. En 2005, j’ai financé l’ouverture d’une deuxième succursale dans Outremont. Ce qui impliquait que j’en laisse la gestion à un autre restaurate­ur. Cette aventure, qui a duré deux ans, m’a coûté au bas mot un million de dollars. Malgré tout, c’est un accident de parcours que je ne regrette pas. J’ai appris que pour réussir, il fallait rester maître de son actif et garder le contrôle.

En 2009, j’ai acheté un domaine de 20 hectares dans le Douro Supérieur, au Portugal. J’en rêvais depuis que j’ai quitté le pays à 19 ans. J’ai attendu des années avant de pouvoir acheter ce bien à un prix raisonnabl­e. Ceci dit, aujourd’hui, cette parcelle de terrain me permet de cultiver 700 oliviers, des amandiers, du romarin sauvage, sans oublier des vignes. Ma production de vin rouge, qui oscille entre 45 000 et 50 000 bouteilles par an, est destinée à 99% au marché québécois… principale­ment à mes restaurant­s.

Oui, mais je reste très prudent dans mes placements. Je me tiens loin des titres pétroliers et des métaux, qui sont à mon avis trop spéculatif­s. Avec l’aide de mon courtier, je privilégie des titres pharma-

J’ai appris que pour réussir, il fallait rester maître de son actif et garder le contrôle. »

ceutiques et de consommati­on de base, comme des actions de Coca- Cola et de Johnson & Johnson. Des titres qui suivent la tendance mondiale.

Votre meilleur truc pour économiser ?

Je prends un soin jaloux de mes vêtements. Je n’utilise jamais de laveuse, de sécheuse et encore moins de détergents commerciau­x. Je préfère les laver avec mon savon personnel, dans le bain. Un séchage à l’air libre, un coup de fer, et hop, mes chemises, mes pantalons, mes bas, mes sous-vêtements conservent une belle allure pendant des années.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada