Le Regroupement québécois des résidences pour aînés Pour le libre choix des aînés et la saine concurrence
En quelque 15 années, le Québec a vu émerger et croître le secteur des résidences privées pour aînés dans toutes les régions. « Le Regroupement reflète cette évolution, précise Yves Desjardins, PDG du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA). Nos membres offrent environ 78 000 places sur les 116 000 unités que compte le Québec. Environ 42 % des unités de nos résidences membres se trouvent à Montréal et en Montérégie, notamment au sein de complexes résidentiels comportant des centaines d’unités. Par contre, plus de 350 résidences membres sur 620 comptent 100 unités et moins, et la très grande majorité se trouve à l’extérieur de la région métropolitaine. »
Nous vivons plus vieux et en meilleure santé que les générations qui nous ont précédés. Mais les changements démographiques indiquent que beaucoup plus de personnes vivent seules de nos jours, notamment parce que les baby-boomers ont eu de moins grosses familles et que leurs enfants habitent souvent loin d’eux. Les retraités d’aujourd’hui sentent donc le besoin de s’entourer et de vivre dans des lieux qui conviennent à leur situation.
ASSURER LA MULTIPLICITÉ DES CHOIX ET LA RENTABILITÉ DES PETITES ENTREPRISES
Le dossier de la viabilité et de la rentabilité des divers types de résidences retient l’attention du RQRA depuis plusieurs années. « Le marché rural est très différent du marché urbain, poursuit Yves Desjardins. Les complexes résidentiels comportant plus d’une centaine d’unités sont construits dans les grandes villes alors qu’ailleurs, ce sont davantage de petites résidences qui répondent aux besoins d’une population moins nombreuse et très attachée à sa région. »
La réglementation de plus en plus exigeante liée au bâtiment, à la sécurité, à la certification des résidences pour aînés, tout comme l’augmentation des coûts d’exploitation, exerce une énorme pression sur plusieurs établissements de petite taille. Entre mars et décembre 2013, environ 100 résidences ont fermé leurs portes, soit l’équivalent de quelque 2 300 places de moins en hébergement pour aînés. M. Desjardins s’interroge : « Doit-on assister à la fermeture des petites résidences et contraindre les gens âgés à quitter leur région pour se loger ? Ce n’est pas une solution. Comment une petite résidence peut-elle couvrir ses frais qui augmentent constamment et maintenir sa santé financière sans hausser les loyers ? Il arrive un moment où la capacité de payer des résidents atteint ses limites. »
Nous croyons que le choix doit revenir à la personne âgée et à sa famille. Les aînés devraient pouvoir choisir les prestataires de services dont ils ont besoin et pouvoir en déduire une certaine portion des coûts en fonction de leurs revenus.
– Yves Desjardins
Le Regroupement a entamé une réflexion afin de proposer au gouvernement du Québec une vision différente de l’hébergement des aînés permettant de respecter leur choix d’un domicile hors du système de santé. « La solution se trouve plus du côté des mesures fiscales comme le crédit d’impôt pour le maintien à domicile des personnes âgées, croit Yves Desjardins. Ce crédit est un bon outil, mais on pourrait l’optimiser afin qu’il serve encore mieux les besoins des aînés et qu’il contribue à la survie des résidences, tout spécialement en région. » Alors que la prestation de services de soutien à domicile des centres locaux de services communautaires (CLSC) ne suffit plus à la tâche, pourquoi ne pas envisager le maintien à domicile sous un autre angle ? « Nous croyons que le choix doit revenir à la personne âgée et à sa famille, conclut Yves Desjardins. Les aînés devraient pouvoir choisir les prestataires de services dont ils ont besoin et pouvoir en déduire une certaine portion des coûts en fonction de leurs revenus. Les résidences privées pour aînés (RPA) offrent déjà des services qui peuvent réduire la demande aux CLSC. Nous pouvons contribuer à la qualité de vie des aînés et offrir des solutions gagnantes pour le secteur public. »