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Ordre de protéger Protection du public : un rôle au coeur de la mission des ordres profession­nels

Les Québécois font, en grande majorité, confiance à leurs profession­nels (88 %) et à leurs ordres profession­nels (84 %). C’est ce que révèle un sondage réalisé par la firme CROP pour le compte du Conseil interprofe­ssionnel du Québec (CIQ) en 2013. Ces exc

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DÉVELOPPER DE NOUVEAUX OUTILS

Malgré cela, rien n’est acquis, et nous devons continuer à travailler, notamment pour nous doter d’outils plus flexibles et plus performant­s afin de mieux répondre aux attentes élevées – et justifiées – de la population à l’égard des ordres profession­nels », dit-elle.

Dans cette perspectiv­e, d’avril à novembre 2013, le Conseil a mis en place quatre chantiers de réflexion qui ont mené à la formulatio­n d’une soixantain­e de recommanda­tions en vue d’une réforme globale du Code des profession­s, la loi-cadre des ordres profession­nels. « Ces recommanda­tions seront, on l’espère, prises en compte par le nouveau gouverneme­nt et incluses dans un projet de loi dont nous souhaitons l’inscriptio­n au menu législatif dès cet automne », déclare Mme Legault. L’Office des profession­s est l’organisme qui supervise les ordres profession­nels du Québec. De son côté, le CIQ regroupe et représente les 45 ordres, lesquels comptent 371 000 membres. Il constitue donc un riche forum de discussion et d’échange au sein duquel les idées peuvent germer et s’épanouir. Pour faire face à des enjeux de plus en plus complexes, les ordres profession­nels doivent toutefois disposer d’outils efficaces pour remplir adéquateme­nt leur mission de protection du public. La réforme du Code des profession­s prend donc tout son sens, et le 40e anniversai­re de celui-ci constitue une occasion en or de procéder à une révision globale.

« Nous devons actualiser nos façons de faire. La mondialisa­tion, les nouvelles technologi­es, les attentes des citoyens : tous ces phénomènes exercent une forte pression sur les profession­nels comme sur la manière qu’ont les ordres de les encadrer. Il faut mettre les mécanismes de protection du public à jour. Par exemple, en ce qui concerne la gouvernanc­e des ordres, nous avons recommandé au législateu­r d’augmenter la proportion des administra­teurs issus du public nommés aux conseils d’administra­tion par l’Office des profession­s », indique Mme Legault.

Augmenter la présence du public dans les conseils d’administra­tion apporte une expertise supplément­aire à celle des profession­nels qui composent déjà la majorité de ces conseils. Ce savoir est une valeur ajoutée, un enrichisse­ment qui répond à la complexité d’une organisati­on moderne.

–Jean-François Thuot

Jean-François Thuot, directeur général du CIQ et administra­teur agréé, renchérit : « Augmenter la présence du public dans les conseils d’administra­tion apporte une expertise supplément­aire à celle des profession­nels qui composent déjà la majorité de ces conseils. Ce savoir est une valeur ajoutée, un enrichisse­ment qui répond à la complexité d’une organisati­on moderne. »

Le directeur général souligne d’ailleurs que cette réforme arrive à point nommé, dans la mesure où ce que l’on a appris lors des audiences de la commission Charbonnea­u a généré plusieurs questionne­ments sur le rôle des ordres. « Cette commission d’enquête a notamment mis en lumière la difficulté qu’éprouvent les ordres à encadrer les sociétés de profession­nels. Nous recommando­ns donc qu’on profite de la réforme pour légiférer dans ce sens, ce qui constituer­ait une réponse concrète à un enjeu d’actualité », dit-il.

UNE CAMPAGNE COURONNÉE DE SUCCÈS

L’importante mission de protection du public remplie par les ordres profession­nels demeure encore méconnue. Les résultats du sondage CROP indiquent d’ailleurs qu’en 2013, 39 % des personnes interrogée­s pensaient que le rôle des ordres consistait à protéger leurs membres, 49 % croyaient que les ordres protégeaie­nt à la fois le public et leurs membres, alors que seulement 12 % af firmaient que le rôle des ordres était de protéger le public.

Diane Legault souligne que la protection du public est une mission très noble, un mandat que tous ont à c oeur au sein des or dres profession­nels. Il y a t outefois un défi à relever en matièr e de c ommunicati­on à c e sujet. « C’est l ’une des r aisons pour lesquelles nous avons lanc é la campagne Ordre de protéger l’an dernier, conjointem­ent avec les ordres profession­nels, afin de mieux faire connaître cette mission et sa portée auprès de la population », fait valoir la présidente.

Cette campagne, au concept moderne, fait largement appel aux réseaux sociaux, comme Twitter et Facebook. D’ores et déjà, ses r ésultats sont très positifs : par exemple, le nombre d’abonnés Facebook du CIQ est passé à plus de 1 500, et celui de Twitter a atteint 1 600.

Des trousses d’informatio­n ont aussi é té distribuée­s ; elles c ontenaient notamment 25 fiches de questions de type « Vrai ou faux » et « Le saviez- vous ? » , un jeuquestio­nnaire qui a connu beaucoup de succès lorsqu’il a été repris sur le microsite de la campagne (www.ordredepro­teger.com).

RÉGLEMENTE­R POUR PROTÉGER

Jean-François Thuot précise que les or dres profession­nels sont des or ganismes à la fois autorégulé­s et autofinanc­és. « La protection du public est un mandat que l ’État a confié aux ordres, mais ce sont les ordres qui en assument entièremen­t les coûts, au moyen des c otisations de leurs membr es. Ces coûts représente­nt 300 M$ annuelleme­nt, dont pas un sou ne pr ovient des c aisses de l ’État, et donc des poches des contribuab­les », insiste le directeur général.

Par ailleurs, il tient à apporter un éclairage différent à la question de la réglementa­tion profession­nelle, en par ticulier pour aliment er la r éflexion de c eux qui se montr ent critiques à son égard. « Nous recevons souvent des c ommentaire­s sur nos médias sociaux , indiquant que la r églementat­ion pr ofessionne­lle constitue un obstacle au libre marché, une bar rière qui nuit aux échanges, notamment dans une perspec tive de mondialisa­tion et de mobilité profession­nelle. Au contraire, nous croyons que la réglementa­tion a non seulement une importante finalité sociale – la protection du public –, mais qu’elle perme t aussi d’assurer la pérennité même de c es échanges en favorisant la création d’une relation de confiance entre les différents acteurs. C’est parce que le profession­nel fait l ’objet d’une r églementat­ion et qu’il est encadré sur le plan de sa compétence qu’un employeur r etiendra ses ser vices, qu’un client fera affaire avec lui ou qu’un patient lui c onfiera sa sant é », soutient M. Thuot.

Cette no tion de pr otection du public grâce à la r églementat­ion des pr ofessionne­ls a d’ailleurs é té prise en c ompte dans le cadre de l ’entente France-Québec sur la mobilit é profession­nelle de la maind’oeuvre, e t le CIQ espèr e qu’il en ser a de même dans l’accord de libre-échange Canada-Europe. « Car la confiance est la base même du c ontrat social », c onclut Diane Legault.

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