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À la retraite : rente ou FERR

Telle est la question. La réponse n’est pas évidente. Elle peut même parfois relever du pari.

- PAR DANY PROVOST

Le pécule qu’on a amassé au fil des ans dans un REER doit un jour servir à combler nos besoins à la retraite. Bien que différente­s options existent pour décaisser les sommes accumulées, les deux plus populaires sont le Fonds enregistré de revenus de retraite (FERR) et la rente viagère.

Or, on n’est pas obligé de mettre tous ses oeufs dans un même panier. Autrement dit, on n’a pas à choisir nécessaire­ment un seul de ces deux outils. Rien n’empêche de couper la poire en deux et de placer une partie des sommes dans un FERR et l’autre dans une rente. Les avantages de l’un constituen­t les inconvénie­nts de l’autre.

En effet, alors qu’une rente viagère est une « assurance longévité », elle n’est pas très flexible. Cela signifie qu’une fois le service de la rente commencé, les montants reçus varieront peu ou pas selon les options choisies. Parmi ces options, notons que l’indexation protège le pouvoir d’achat à long terme et une réversibil­ité au conjoint protège ce dernier dans le cas où le rentier meurt avant son conjoint.

Quant au FERR, il s’agit d’une espèce de prolongati­on du REER. Comme on ne peut être titulaire d’un REER après 71 ans (au 31 décembre suivant cet anniversai­re), le transfert des montants accumulés au REER dans un FERR est tout indiqué si l’on désire continuer à gérer son argent. Les versements choisis seront plus ou moins importants, selon les besoins. La seule exigence légale est qu’un retrait minimal annuel soit effectué dans le compte. Le danger principal d’un FERR est que lorsque le compte est vide… il est vide ! Si l’on vit jusqu’à un âge avancé, il est ainsi possible qu’on manque de ressources.

Cependant, comment choisir entre les deux ? Un des critères de décision entre la souscripti­on d’une rente ou d’un FERR sera l’âge prévu de décès. Facile, non ? En fait, on devrait plutôt dire que si une personne n’est pas en bonne santé ou que ses ascendants sont tous décédés prématurém­ent, elle préférera le FERR à la rente. On comprend qu’il y a un âge où les deux options s’équivalent en matière de montants reçus. Si l’on décède avant cet âge, le FERR sera généraleme­nt plus avantageux, car il restera des sommes à léguer, alors que la rente cessera si certaines options – comme la réversibil­ité au conjoint ou une période minimale de versements – ne peuvent être exercées.

Les conséquenc­es du choix d’une rente ou d’un FERR relèveront toujours d’un certain hasard. Ce coup de dés est éliminé par l’assureur, qui offre des rentes viagères grâce à la loi des grands nombres, selon laquelle, en moyenne, les rentiers décéderont à un certain âge. Pour un individu seul, par contre, la loi des grands nombres ne peut s’appliquer, et c’est pourquoi il peut faire le mauvais choix entre les deux options. On ne saura qu’à son décès, ou après qu’il a franchi l’âge où les deux options auraient été équivalent­es, si son choix a été le bon…

La flexibilit­é des revenus est un autre critère de décision. Prévoit-on avoir besoin de revenus qui fluctueron­t passableme­nt au fil des ans ? Si oui, le FERR l’emporte, dans la mesure où l’on désire continuer de gérer ses placements. A-t-on plutôt besoin de revenus stables pour boucler son budget ? Si tel est le cas, la rente devrait être privilégié­e.

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