CPG : certificat de pauvreté garantie ?
Contrairement à ce que pensent certains, ces produits ne sont pas sans risques. Explications.
En investissant à long terme dans les certificats de placement garanti (CPG) une personne est presque assurée de perdre de son pouvoir d’achat, c’est-àdire d’obtenir un rendement inférieur à l’inf lation. Pourquoi sont-ils si populaires ? Quelles sont les solutions de rechange ?
Plus on avance en âge, plus la protection du capital est importante. Il est normal de vouloir limiter les variations de son portefeuille pour garantir ses revenus futurs. Craintifs des variations importantes des marchés boursiers, plusieurs investisseurs sont tentés par les CPG. Or, un CPG n’est pas sans risque. Bien sûr, comme son nom l’indique, le rendement et le capital d’un CPG sont garantis. Mais la notion de base en investissement est d’épargner aujourd’hui dans le but de consommer plus, plus tard. Investir dans un CPG ne garantit en rien de battre l’effet dévastateur de l’inflation qui, année après année, réduit notre pouvoir d’achat et ainsi notre capacité à pouvoir consommer plus, plus tard.
Depuis 1994, la Banque du Canada cible une inflation de 2% dans une fourchette de 1 à 3 %. La moyenne de l’inflation depuis 5 ans est de 1,64 % et de 1,68 % depuis 10 ans. Au cours des 15 dernières années, l’inflation a grugé 33 % de notre pouvoir d’achat. Or, selon Statistique Canada, à 65 ans, l’espérance de vie est encore de 20 ans. Vaut mieux prévoir le coup !
Actuellement, un CPG de 5 ans rapporte entre 1,5 et 1,8% par année, avant impôt. Après impôt, le rendement actuel des CPG risque d’être inférieur à l’inflation. Les rendements anémiques des CPG actuellement sont le reflet d’une faible croissance économique, des taux d’intérêt historiquement bas et d’un niveau d’inflation récent inférieur à la cible de la Banque du Canada.
Investir dans un CPG de 5 ans ou plus est une bonne façon de se protéger de la déflation (une période d’inflation négative), mais n’aidera pas beaucoup si l’inflation augmente. Plus le terme est long, plus le risque lié à une augmentation de l’inflation est élevé.
Comme pour tout portefeuille, il est préférable de ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier. Au lieu de mettre 100% de son portefeuille dans des CPG, il est probablement préférable d’en investir une portion dans différents types d’actif financier tout en respectant sa tolérance au risque. Ainsi, choisir judicieusement une combinaison d’épargne à intérêts élevés, d’actions et d’obligations est probablement encore la meilleure façon d’obtenir des rendements supérieurs à l’inflation sur une longue période tout en respectant son profil d’investisseur.
Québécois, elle ignorait jusqu’ici l’existence de ce programme fédéral lancé en 1999.
Selon des données de l’Agence du Revenu du Canada (ARC), environ 3 000 Québécois ont effectué des retraits du REEP en 2013. Le total des montants retirés cette année-là était de 19,8 millions de dollars.
Sur le modèle du RAP
À l’instar du Régime d’accession à la propriété (RAP), le REEP permet de piger sans pénalité dans son REER ou dans celui de son conjoint afin de financer un projet d’études à temps plein. Cependant, contrairement au Régime enregistré d’épargneétude (REEE), le REEP ne peut pas servir à financer les études des enfants. Il est ainsi possible de retirer jusqu’à 10 000 dollars par an pour une limite totale de 20 000 dollars sur une période de quatre ans. Et cet argent peut servir à d’autres fins qu’au paiement des frais de scolarité.
Il faudra, comme pour le RAP, rembourser ces montants dans un délai prescrit, soit au plus tard la cinquième année après le premier retrait REEP. Le calendrier de remboursement peut s’échelonner sur un maximum de 10 ans, à raison d’un minimum annuel de 10 % des sommes retirées. « Le REEP est ni plus ni moins un prêt sans intérêt remboursable sur 10 ans », affirme le planificateur financier François Morency.
En bref, les sommes retirées ne sont pas imposables, mais elles doivent être entièrement remboursées. Ceux qui remboursent moins que le minimum exigible verront la différence s’ajouter à leurs revenus imposables. De plus, le montant désigné à titre de remboursement ne peut jamais être considéré comme une cotisation au REER.
Conditions d’admissibilité
Cependant, ne « REEP » pas qui veut. Pour participer, il faut que votre conjoint ou vous-même déteniez un REER. Vous devrez également être inscrit à temps plein à un programme de formation admissible d’un établissement d’enseignement agréé. La plupart des collèges et des universités le sont. Cette formation post- secondaire doit avoir une durée minimum de trois mois consécutifs pendant lesquels l’étudiant consacrera au moins 10 heures par semaine aux cours et aux travaux, sans compter les heures d’études.
À la Faculté d’éducation permanente de l’Université de Montréal (FEP), la majorité des 15 000 étudiants travaillent à temps plein ou à temps partiel. « Plus de 70% d’entre eux étudient à temps partiel et ne satisfont donc pas aux conditions d’admissibilité du REEP », constate Catherine Gascon, conseillère en communication à la FEP. Les étudiants à temps plein qui en bénéficient le font en remplissant le formulaire RC96 de l’ARC, qu’ils remettent ensuite à l’émetteur de leur REER.
Défiscaliser ou non le REER
Les travailleurs qui choisissent de retourner aux études à temps plein toucheront généralement moins de revenus imposables pendant cette période. « Ils seront donc tentés de défiscaliser leur REER sans recourir au REEP. Ils profiteront ainsi d’une tranche d’imposition inférieure lors du retrait, alors qu’ils étaient assujettis à une tranche supérieure lorsqu’ils contribuaient à leur REER. Les écarts entre les tranches d’imposition constituent donc un élément important dans la prise de décision », explique Gaétan Veillette, planificateur financier chez Groupe Investors.
Prenons l’exemple de Martin, qui a touché un revenu imposable de 75 000 dollars de janvier à août 2014. Son taux marginal d’imposition était à ce moment-là de 38,37 %. En septembre, il a entrepris un programme d’étude à temps plein de deux ans. En choisissant de sortir 10 000 dollars de son REER pour financer son projet sans faire un REEP, il aurait alors eu un revenu imposable de 85 000 dollars avec un taux marginal d’imposition de 42,37% sur la tranche excédant 82 985 dollars.
« Pour éviter de payer trop d’impôt, il serait dans son cas plus judicieux d’utiliser le REEP à l’automne, au moment d’entamer ses études. Toutefois, l’année suivante, s’il est toujours étudiant à temps plein et qu’il ne gagne pas de revenus, il sera préférable pour lui de défiscaliser son REER, sans utiliser le REEP », explique Gaétan Veillette. Le retrait du REER serait donc son seul revenu imposable, et l’impôt à payer serait bien moindre, voire nul.
À cause de l’augmentation de la valeur des maisons, les acquéreurs doivent aussi disposer d’une mise de fonds de plus en plus importante. Dans une société où l’hyperconsommation semble être la principale source de bonheur, amasser un pécule devient, pour de nombreux jeunes, un rêve impossible. À l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ), on constate une érosion des premiers acheteurs. Alors qu’en 2011, ils constituaient 48 % de la clientèle des habitations neuves, en 2013, ce pourcentage a chuté à 37%, une baisse de 11% en deux ans.
« Les premiers acheteurs sont de moins en moins au rendez-vous. Pour nous, il ne fait pas de doute que c’est la mise de fonds qui cause ce ralentissement », affirme François-William Simard, directeur des communications de l’APCHQ. L’Association réclame une intervention gouvernementale afin de faire mousser l’accès à la propriété chez les jeunes, comme l’obtention de prêts sans intérêts et des REER intergénérationnels, transférables aux enfants.
Pourtant, est-ce vraiment nécessaire ? La situation des premiers acheteurs est-elle si mauvaise ? Karl et Noémie pensent le contraire, et ne considèrent pas que les propriétés sont hors de prix. Et les indices abondent dans le même sens. La stagnation récente des prix de l’immobilier combinée à l’augmentation des revenus des ménages a eu une incidence positive sur l’Indice d’abordabilité Desjardins, qui se situait à 142,6 au 3e trimestre de 2014, ce qui le place près de sa moyenne historique. « La hausse des prix depuis le début des années 2000 a été largement compensée par une baisse substantielle des taux d’intérêt. Ce qui veut dire qu’il n’est pas plus difficile d’accéder à la propriété aujourd’hui par rapport à la moyenne des 25 dernières années », assure Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins. Une mesure qui exclut cependant la question de la mise de fonds.
Même son de cloche chez Recherche économique RBC, qui conclut que dans la plupart des segments du marché québécois, l’accessibilité à la propriété a atteint à la fin de 2014 son niveau le plus attrayant depuis les quatre dernières années. Les mesures d’accessibilité ont fléchi de 0,8 point dans le segment de la copropriété et de 0,4 point pour les maisons à deux étages – une diminution de la mesure correspond à une amélioration de l’accessibilité. « Ces indices se comparent à la moyenne des 30 dernières années », confirme Robert Hogue, économiste principal, Recherche économique RBC. Mal pris les jeunes, pas tout à fait!
Et la bonne nouvelle, c’est que l’accessibilité pourrait encore s’améliorer en 2015. Contre toute attente, la Banque du Canada a abaissé son taux directeur de 25 points en janvier. « La banque centrale envoie comme message qu’il n’y aura pas de hausse de taux d’intérêt avant 2016 », indique Paul Cardinal, directeur, analyse
résilience par rapport aux forces du marché. « Les hausses et les baisses de prix suivent la même tendance générale, à quelques mois d’écart. Ville ou banlieue, il n’existe pas un choix meilleur que l’autre », soutient Paul Cardinal, de la FCIQ , un expert dont les prévisions ratent rarement leur cible.
De toute façon, l’idée d’un gain en capital motive peu les acheteurs actuels. Ils choisissent avant tout un milieu de vie. Gabriel Yan, 57 ans, et son épouse, Marie-Ange, une infirmière de 49 ans, parents de trois enfants, envisagent de quitter Saint-Léonard pour s’établir en banlieue, où ils accéderont à la propriété pour la première fois. Ce ne sont pas les prix qui les incitent à quitter l’île, mais la congestion routière et la pollution.
« Avec tous les immeubles d’habitation qui ont poussé depuis une décennie, on ne vit plus dans un quartier tranquille. Trouver une place de stationnement en hiver est un chemin de croix », grogne ce chargé de cours à Polytechnique Montréal. Pour cette famille de cinq, dont l’aîné volera bientôt de ses propres ailes, la solution passe par Laval. « On regarde les maisons détachées du quartier Vimont-Auteuil, là où l’on pourrait retrouver notre tranquillité », rêve ce natif de la Belgique.
Mais avant de franchir la rivière des Prairies, Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal et spécialiste des questions énergétiques, prévient les consommateurs de ne pas sousestimer le coût d’une deuxième voiture dans le budget, souvent nécessaire lorsqu’on s’éloigne des axes de transport en commun en banlieue. Selon une étude qu’il a réalisée en 2013, les coûts réels d’une voiture varient entre 9 900 et 23 000 dollars par an.
Donc, une famille qui choisit une localisation ne nécessitant pas l’achat d’un deuxième véhicule peut, selon ses calculs, investir 200 000 dollars de plus dans l’acquisition d’une propriété. « En restant sur l’île, ils peuvent se permettre une propriété de 400 000 dollars plutôt que de 200 000 dollars dans la troisième couronne. Voilà une meilleure façon de se constituer un patrimoine plus important », affirme Pierre-Olivier Pineau. La maison moins chère en périphérie vous coûtera-t-elle vraiment moins cher ? Avant de déposer une offre d’achat, faites vos calculs.
ès que les couples fondent une famille, ils quittent massivement leur appartement en ville pour migrer dans une maison unifamiliale. Trois chambres à coucher, un peu de verdure à l’arrière et une architecture à la page, telle est leur quête. Toutefois, il existe des Gaulois qui résistent à l’attrait de la banlieue pour rester en ville.
Sandrine Jean, qui a fait sa thèse de doctorat en études urbaines à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a étudié les facteurs qui motivent les familles dans le choix de leur milieu de vie. Son constat : contrairement à la croyance populaire, les familles quittent rarement la ville pour des questions financières. « Dans mon étude, il n’existait pas de différence de revenus entre les urbains et les banlieusards, ce qui montre que le choix de rester ou non en ville est avant tout une question de mode de vie », affirme Sandrine Jean.
Pour les banlieusards, la superficie de leur maison, avec une chambre à coucher par enfant et un jardin arrière clôturé sont les critères les plus importants dans le choix d’une maison. « Sinon, ils pensent qu’ils n’offrent pas le maximum à leurs enfants », a-t-elle constaté. Quant aux urbains, ils accordent plus d’importance aux services qu’offre la ville, comme les parcs, la vie de quartier et la proximité de leur travail. « Ils croient qu’en économisant sur le temps de transport, ils consacrent plus de temps à leurs enfants », a-t-elle remarqué.
Les attentes des uns diffèrent de celles des autres. Malgré tout, il existe des projets, tant en ville qu’en banlieue, qui visent spécifiquement les familles. Leur point commun : ils proposent des maisons abordables de trois chambres à coucher, le rêve ultime des parents. Les Affaires Plus a fait le tour du marché pour voir ce qui est disponible. Voici quelques exemples. Pour des prix encore abordables sur l’île de Montréal, rendez-vous au Faubourg Contrecoeur, un quartier qui émerge dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Habitations Laurendeau y propose des maisons en rangée de 1 500 pi2, avec petite cour et garage, pour 350 000 dollars. « Ce quartier est une copie conforme de ce qui se fait en banlieue, mais à 2 km du métro », vante Mario Lortie, représentant commercial.
L’autre promoteur très actif de Faubourg Contrecoeur est la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), par l’intermédiaire de son programme Accès condos. Elle y érige des maisons en rangée sur trois à quatre étages, d’une superficie de 1 281 à 1 588 pi2. Leurs prix oscillent de 277 500 à 306 000 dollars. Pour devenir propriétaires, les acheteurs versent un acompte de 1 000 dollars seulement. La SHDM avance la mise de fonds de 10%, montant qu’ils devront rembourser à la revente de leur unité.