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Assureurs à la rescousse de votre retraite

Les assureurs rivalisent d’audace pour offrir des solutions financière­s complément­aires aux produits de l’industrie bancaire.

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Lorsque vient le moment d’envisager la planificat­ion financière de votre retraite, les banques ne sont pas la seule option à considérer. Or, une étude publiée en 2012 par la firme Accenture souligne que 86% des épargnants n’ont qu’une connaissan­ce limitée des produits de retraite offerts par les assureurs-vie.

Pourtant, l’industrie de l’assurance est l’une des plus réglementé­es du pays, et l’actif qu’elle détient au Canada dépasse les 647 milliards de dollars. Les assureurs recueillen­t les primes de leurs assurés, en échange de la promesse de verser la prestation financière prévue au contrat lorsque survient le problème redouté. Leur expertise repose essentiell­ement sur cette capacité à quantifier certains risques, dont ceux liés à la longévité, à la volatilité des marchés et aux caractéris­tiques parfois complexes des gammes de produits proposés. Cette compétence leur permet d’offrir des solutions financière­s qui se distinguen­t de l’offre de service d’une banque traditionn­elle ! Tour d’horizon pour vous permettre d’y voir plus clair.

La rente viagère

Caroline Laflamme, directrice des ventes, produits de gestion de patrimoine à la Financière Sun Life, raconte ce qu’a vécu sa belle-mère de 86 ans pour illustrer l’importance de la rente viagère dans la planificat­ion de la retraite. La dame avait besoin d’un nouvel appareil auditif dont le coût approchait des 6 000 dollars. Elle qui ne croyait pas devoir planifier sa retraite jusqu’à un âge si avancé semblait inquiète de payer son appareil auditif… plus cher que sa première maison!

« Une rente viagère lui aurait apporté la paix de l’esprit », explique l’experte. Il suffit de débourser un montant de capital pour souscrire un contrat de rente prescrit qui vous procurera des prestation­s fixes et régulières votre vie durant. « La rente offre une garantie contre la volatilité des marchés et la protection contre le risque de survivre à vos épargnes », dit-elle. L’inconvénie­nt majeur? Vous devez laisser aller une partie de votre épargne-retraite immédiatem­ent. « La rente, c’est en quelque sorte une assurance vie inversée », dit-elle.

Le point mort d’un contrat de rente signé à 65 ans survient environ 15 ans plus tard, soit vers l’âge de 80 ans. Vous enregistre­z ensuite du rendement au-delà du capital investi. « Le rentier qui décède à l’âge de 95 ans a ainsi pu compter sur un taux de rendement interne garanti de 5,50 % chaque année », renchérit Caroline Laflamme, qui suggère de consacrer entre 25 % et 35 % de son portefeuil­le à la souscripti­on de cette solution financière. À l’inverse, si vous décédez avant d’atteindre ce point (mort), vous perdez au change, à moins d’avoir opté pour une rente assortie d’une période garantie.

L’assurance vie entière avec participat­ion aux bénéfices

Ce type de contrat a été boudé pendant une trentaine d’années à la suite du lancement de l’assurance vie universell­e. « Il pourrait pourtant vous permettre d’accumuler une belle somme en prévision de la retraite », dit Daniel Guillemett­e, conseiller en sécurité financière et président du cabinet de services financiers Diversico.

Avec ce type de contrat, les assurés obtiennent des dividendes en provenance d’un « compte de participat­ion ». Les réserves financière­s de celui-ci augmentent pour deux raisons principale­s : l’espérance de vie qui ne cesse d’augmenter et les gains réalisés lorsque les détenteurs annulent le contrat de leur vivant. Ces dividendes sont versés aux assurés pour tenir compte de la différence financière comptabili­sée annuelleme­nt entre les résultats réels de l’assureur et ceux estimés au moment de la tarificati­on. Ces ristournes sur la rentabilit­é, en quelque sorte, gonflent la valeur de rachat disponible au contrat.

« Le retraité peut accéder à ces sommes en obtenant une marge de crédit sur la base des valeurs de rachat accumulées. Dans une stratégie de décaisseme­nt, c’est bien souvent le dernier pot dans lequel il faut piger », résume Daniel Guillemett­e. Impossible de fonder l’ensemble de votre planificat­ion financière sur cette seule stratégie, puisqu’elle comporte plusieurs risques, dont l’impossibil­ité de prévoir avec certitude l’évolution de l’actif.

L’assurance vie universell­e

L’assurance vie universell­e combine à la fois une portion assurance et un volet placement. Vous avez donc le loisir de payer des primes plus importante­s que le coût d’assurance. Le surplus déboursé s’accumule à l’abri de l’impôt tant que vous ne retirez pas les sommes en question. Cette assurance s’adresse davantage à des clients fortunés et libres de tout endettemen­t, qui maximisent régulièrem­ent leurs cotisation­s au REER, au CELI et au REEE, et qui désirent léguer un patrimoine substantie­l à leurs héritiers. Elle s’avère plus efficace dans une planificat­ion successora­le que pour une utilisatio­n de votre vivant. Ce n’est pas un outil de placement en soi : vous devez avoir un besoin réel d’assurance vie à combler!

Les fonds distincts

La solution de rechange aux fonds communs de placement ! Les fonds distincts offrent la garantie de récupérer, au décès ou dans un certain nombre d’années, un pourcentag­e déterminé de votre mise initiale – quels que soient les aléas du marché – en échange d’une prime d’assurance calculée par des actuaires. L’importance de celle-ci varie notamment en fonction de l’étendue de la garantie choisie. Prévoyez débourser un ratio des frais de gestion (RFG) supérieur de quelques dizaines de points de base à celui exigé pour le fonds commun équivalent.

Daniel Guillemett­e souligne que les fonds distincts procurent une meilleure protection de votre actif contre les créanciers, puisque les bénéficiai­res sont désignés dans un contrat encadré par la Loi sur les assurances. « Cette loi est définitive­ment conçue pour protéger la veuve et l’orphelin », dit-il. Votre entreprise est à risque ? Votre endettemen­t est imposant ? « Êtes-vous alors prêt à sacrifier un meilleur rendement net de frais à long terme en échange de cette protection ? » demande-t-il.

Son de cloche similaire de la part de Denis Poitras, conseiller en sécurité fi-

et représenta­nte en épargne collective chez Mica Capital, préfère la solution qui suit (ASLD) au détriment de l’ASR. « Le délai total avant de pouvoir recevoir une prestation est beaucoup trop long avec l’ASR », explique-t-elle.

Prestation hebdomadai­re :

1 000 dollars

Délai de carence :

1 an

Durée des prestation­s :

illimitée

Coût annuel :

2 250 dollars

Prestation hebdomadai­re :

1 000 dollars

Délai de carence :

180 jours

Durée des prestation­s :

illimitée

Coût annuel :

3 325 dollars

Prestation unique :

100 000 dollars (y compris une protection ASLD mensuelle de 1 000 $).

Délai de carence :

30 jours

Coût annuel :

3 200 dollars

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