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LA GUERRE DES MÉLANGEURS

Devant la multitude de modèles, magasiner un mélangeur est devenu un exercice aussi étourdissa­nt que le mécanisme de l’appareil en pleine action. Conseils pour s’y retrouver.

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epuis 10 ans, le mélangeur est un allié dans presque toutes les cuisines. Que ce soit pour broyer de la glace, préparer des jus et des smoothies, cuisiner un potage ou apprêter pesto et salsa, ce petit électromén­ager fait des merveilles quand on veut manger santé.

Faut-il pour autant payer les 600 dollars et plus que demandent les fabricants Vitamix et Breville (pour son modèle The Boss) pour obtenir un mélangeur de bonne qualité?

« Si vous cherchez la perfection, ce sont de sacrés bons appareils, très solides », souligne Christian Massicotte, gérant de la succursale montréalai­se du Centre de pièces et services DB, un réparateur d’électromén­agers. Il suffit de jeter un coup d’oeil aux mélangeurs utilisés dans les restaurant­s et les bars pour constater combien la marque Vitamix s’impose dans ces commerces.

En plus du moteur puissant de plus de 1 500 watts qui broie et déchiquett­e rapidement les aliments en bouillie (y compris la fibre du céleri), ces modèles haut de gamme proposent une fonction autonettoy­ante. Un peu d’eau, du savon, quelques tours, et hop! le récipient est propre.

Les appareils de la série profession­nelle Vitamix et The Boss de Breville bénéficien­t également d’une garantie de sept ans. Et l’ensemble de leurs pièces peuvent être remplacées. « Ce qui n’est pas le cas des appareils de nombreux fabricants, pour lesquels une pièce moteur défectueus­e signifie bien souvent recyclage », indique le réparateur.

Notez que l’univers des mélangeurs ressemble à celui des voitures. Plus le prix de l’appareil est élevé, plus le coût des pièces augmente. Le remplaceme­nt d’une jarre en- dommagée Vitamix en copolyeste­r sans BPA peut aisément coûter 150 dollars, soit le double des récipients des autres marques.

Ceci dit, la plupart des mélangeurs, quels qu’en soient la marque, peuvent durer des années, selon Christian Massicotte. Tout dépend de l’utilisatio­n qu’on en fait et de l’entretien, dit-il. Il faut tenir compte de la capacité du moteur et bien nettoyer les lames après s’en être servi. « Utilisé selon les recommanda­tions du fabricant, un modèle Oster vendu moins de 100 dollars dans un magasin grande surface peut tout aussi bien constituer un bon achat surtout si on l’utilise une ou deux fois par mois », signale-t-il.

Un avis partagé par la nutritionn­iste Geneviève O’Gleman, qui co-anime l’émission « Cuisine futée, parents pressés ». À ses yeux, ça ne vaut pas la peine d’engloutir plus de 200 dollars dans un tel appareil. « Je reconnais que le résultat n’est pas parfait avec un mélangeur plus abordable. La texture est moins veloutée. Il reste toujours deux, trois grumeaux. Mais ces mélangeurs produisent tout de même des smoothies, des potages, des pestos et des coulis. Et ils permettent de récupérer la pomme ou la banane abîmée sur le comptoir dont plus personne ne veut », indique la nutritionn­iste.

Ricardo Larrivée est d’accord. « À moins d’être un fervent amateur de smoothies tous les matins, pensez-y bien avant d’investir une fortune pour un mélangeur », indique le chef Larrivée. Depuis des années, ce dernier utilise dans ses studios d’enregistre­ment des modèles Kitchen Aid et Krupp d’une valeur qui oscille entre 200 et 300 dollars. Des mélangeurs dotés d’une dizaine de vitesses et d’un récipient en verre pour mieux voir le contenu.

« En fait, conclut Ricardo Larrivée, les gens doivent évaluer cet achat en fonction de ce qu’ils mangent… et non pas de ce qu’ils rêvent de manger. »

Quels que soient les mélangeurs, leurs moteurs émettent tous un bruit douloureux pour les oreilles. Jusqu’à 90 décibels. Soit l’équivalent d’un moteur de tondeuse à gazon. Les jarres en verre pèsent deux à trois fois plus que les contenants de copolyeste­r sans BPA. Elles ont toutefois l’avantage de ne pas s’abîmer lors du broyage de glaçons ou de la réduction répétée d’ingrédient­s secs. Foi de réparateur, selon Daniel Jean, les modèles avec lames et mécanisme en métal offrent une bien meilleure qualité de broyage et de réduction. Ils ont aussi une durée de vie plus longue. Même si plusieurs jarres peuvent aller au lave-vaisselle, il vaut mieux les laver à la main ou utiliser leur fonction autonettoy­ante, recommande Amy Rotella, conseillèr­e au départemen­t des électromén­agers du magasin Ares de Saint-Léonard. Elle suggère également de faire sécher le récipient à l’envers pour s’assurer qu’aucune goutte d’eau ne demeure dans le mécanisme après le lavage.

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