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Faut-il avoir peur d’acheter une maison ?

- par Daniel Germain

e viens de lire une dépêche de La Presse canadienne qui rapporte que le niveau d’endettemen­t des Canadiens atteint un nouveau sommet. Encore. Cette nouvelle ne doit pas être difficile à écrire. On nous a annoncé la même nouvelle le trimestre dernier. Et le précédent. Et celui d’avant… Il n’y a que le chiffre qui change.

Le taux d’endettemen­t des particulie­rs est maintenant de 163,3%. Autrement dit, on doit 1,63 dollar sur chaque dollar gagné. Est-ce que ça m’énerve? Beaucoup moins que certains, comme je l’ai déjà écrit sur mon blogue.

Tant que les prix de l’immobilier resteront au niveau actuel, il ne pourra pas en être autrement. Chaque nouvel acheteur qui entre dans le marché de l’immobilier fait gonfler cette statistiqu­e. On peut difficilem­ent acquérir une maison sans une hypothèque importante. Pour renverser la tendance, il faudrait que les locataires n’aspirent plus à devenir propriétai­res. Ou que les prix de l’immobilier s’effondrent. Ou les deux. Est-ce une solution ?

De plus, les conditions du marché de l’emprunt demeurent exception« nelles. Les taux d’intérêt sont si bas que les maisons ne sont pas moins abordables qu’il y a 25 ans, alors que les taux d’intérêt dépassaien­t encore les 10 %. Ceux qui ont acheté pendant les années 1990 et 2000 ont profité d’un contexte extraordin­aire, c’est vrai, mais ceux qui deviennent propriétai­res maintenant sont en bien meilleure position que ceux qui entraient dans le marché immobilier en 1990.

Évidemment, si les taux d’intérêt devaient monter soudaineme­nt, la donne pourrait changer. Il est évident que les ménages qui ont utilisé la totalité, ou presque, de leur capacité d’emprunt se retrouvera­ient dans une situation intenable. C’est connu: les banques ont tendance à offrir plus de corde qu’il n’en faut pour se pendre.

Je ne décourager­ais pas un jeune ménage d’acquérir une maison pour élever sa famille, même si les perspectiv­es d’enrichisse­ment à court terme paraissent minces. L’immobilier reste une bonne manière d’accumuler un actif à long terme.

Vous êtes de ces aspirants propriétai­res ? Gardez la tête froide et restez prudent ; il est facile de se laisser emporter par l’enthousias­me quand on part à la recherche d’une maison. Fixez-vous des limites tout en conservant une marge de manoeuvre. Calculez votre capacité d’emprunt avec des scénarios de hausse de taux d’intérêt. Tentez d’accumuler une bonne mise de fonds avant de plonger. Ne perdez pas de vue que le coût d’une maison dépasse largement son prix d’achat.

Et lisez notre dossier.

daniel.germain@tc.tc Ceux qui deviennent propriétai­res maintenant sont en bien meilleure position que ceux qui entraient dans le marché immobilier en 1990. »

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