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Légèreté 55

- Daniel Germain daniel.germain@tc.tc

Vous vous souvenez de la « Liberté 55 » il y a 20 ans. Cette publicité d’une compagnie d’assurance est devenue avec le temps un cliché un peu grotesque: la retraite totale dans la force de l’âge, les balades sur la plage au coucher du soleil... il ne manquait plus que le Viagra (qui n’existait pas à l’époque) et tout aurait été parfait. Lorsqu’on évoque la Liberté 55 aujourd’hui, c’est pour souligner l’échec d’un modèle utopique qui faisait miroiter 35 ans de vie aussi oisive que vide de sens. C’est tellement gros qu’on n’y croit pas.

Et maintenant, c’est l’idée même de la retraite qui laisse dubitatif. Les jeunes adultes n’adhèrent pas au discours qui cherche à les sensibilis­er à l’importance d’épargner en vue de leurs vieux jours. Cet objectif lointain ne séduit plus. Même les personnes qui sont pourtant près du but ne sont plus excitées à l’idée de sortir de la vie active.

Alors, quand on pense que tout le discours de la planificat­ion financière repose sur la retraite, il y a de gros problèmes en vue. Mais, bonne nouvelle, une autre idée plus attrayante semble vouloir prendre sa place: celle de l’indépendan­ce financière.

Contrairem­ent au concept de la retraite, qui trace une frontière nette entre la période où on travaille et celle où on profite de la vie, l’indépendan­ce financière conjugue les deux. Atteindre l’indépendan­ce, c’est se donner la possibilit­é de cesser de travailler, mais c’est surtout se donner la marge de manoeuvre pour faire des projets qui nous tiennent à coeur, occuper l’emploi qui nous plaît, prendre le temps de réfléchir sans se préoccuper du paiement des factures.

La vraie liberté, quoi! L’indépendan­ce financière évoque une sorte de légèreté, et ce, sous deux angles. D’abord celui que je viens d’évoquer: aucune nécessité de s’accrocher à un emploi pour faire face à ses obligation­s.

L’autre angle : une saine imperméabi­lité à tout ce discours ambiant qui nous incite à combler de faux besoins, à consommer. La frugalité et la simplicité sont des conditions essentiell­es à l’atteinte de l’indépendan­ce financière. Elles permettent d’accumuler plus rapidement ce qu’il faut, mais surtout, elles réduisent ce qu’il est nécessaire d’amasser pour devenir indépendan­t.

Autrement dit, l’indépendan­ce financière pourrait bien être une voie réaliste pour atteindre la liberté à 55 ans. Et même avant.

Mais, bonne nouvelle, une autre idée plus attrayante semble vouloir prendre sa place : celle de l’indépendan­ce financière.

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