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Aoûtût Août oût 22015.2 Nicolas Lapointe conclut l’a l’l’achatl’l d’un immeuble de 25 logements dans l’arrondisse­ment montréalai­s d’Ahuntsic-Cartiervil­le. Acheté conjointem­ent avec un autre investisse­ur, l’immeuble qui coûte deux millions de dollars exige une mise de fonds de 400 000 dollars. Pour payer sa part (200 000 dollars ), l’ex-comptable renégocie l’hypothèque contractée sur un immeuble de neuf logements situé à Ville- Émard. Acheté 535 000 dollars en 2010, ce dernier est évalué à un peu plus d’un million de dollars après les rénovation­s. En refinançan­t l’hypothèque de cet immeuble, Nicolas Lapointe obtient facilement de la banque la somme dont il a besoin pour payer sa mise de fonds.

Ça n’est pas la première fois qu’il emploie cette méthode. « Je l’ai fait au moins une fois par an depuis que j’ai commencé à investir dans l’immobilier, en 2004, confie-t-il. C’est la seule manière de faire croître rapidement son parc immobilier. » Après avoir acheté un premier quadruplex sur la rue Hogan pour 180 000 dollars, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuv­e, l’ancien comptable s’est passionné pour l’immobilier. Il possède actuelleme­nt 9 immeubles et deux condos en Floride, soit un actif net d’environ deux millions de dollars, après dettes et hypothèque­s.

Acheter sans mise de fonds

En langage clair, l’effet de levier permet au propriétai­re d’un immeuble d’en acheter un autre sans avoir à verser d’argent pour payer la mise de fonds. « Pour la banque ou la caisse, l’équité équivaut à

de l’argent comptant », explique Nikolaï Ray, associé principal à Ray Harvey, une firme-conseil en investisse­ment immobilier de Québec.

En général, l’équité représente la différence entre 80% environ de la valeur marchande du premier immeuble et le solde hypothécai­re. Ce taux peut varier entre 75 % et 85 % selon les institutio­ns. Supposons que votre immeuble a une valeur de 800 000 dollars et que le solde de votre hypothèque est de 500 000 dollars. Vous aurez accès à 80 % de la différence entre la valeur de l’immeuble et le solde hypothécai­re (300 000 $), soit 240 000 dollars. Vous pourrez utiliser cette somme tout entière pour payer une mise de fonds, ou en garder une partie pour assumer d’autres frais, comme les rénovation­s.

Cette formule est encore plus avantageus­e si votre immeuble a pris de la valeur. En effet, l’équité est calculée sur la valeur marchande actuelle de votre immeuble. Si l’immeuble évalué à 800 000 dollars a été acheté 725 000 dollars, vous accédez à une partie de cette plus-value en équité. Bien sûr, tout refinancem­ent peut occasionne­r une hausse des paiements hypothécai­res mensuels, puisque le montant de l’hypothèque est augmenté, mais ils ne le sont souvent que de quelques dizaines de dollars par mois.

Attention à l’endettemen­t

Vue comme cela, la formule semble trop belle pour être vraie. Y a-t-il des risques notamment dans l’accumulati­on de prêts hypothécai­res ? « J’y vois assez peu de risque, avance Nikolaï Ray. Ce qu’il faut surveiller de près, c’est notre ratio prêtvaleur, qui ne doit pas être trop élevé. »

Ce ratio (RPV) représente le montant des prêts par rapport à la valeur des propriétés. On le calcule en divisant les prêts par la valeur marchande des propriétés, puis en multiplian­t le résultat par 100. Mais même si vous perdez votre RPV de vue, croyez bien que la banque, elle, l’aura à l’oeil ! « Pour chaque refinancem­ent demandé, la banque n’offrira qu’une partie de la valeur totale de l’équité, généraleme­nt autour de 80%, pour s’assurer de limiter l’endettemen­t par rapport à la valeur de l’immeuble », prévient Nikolaï Ray.

Le taux d’inoccupati­on d’un immeuble locatif représente un autre risque. Si une partie de vos logements n’est pas louée, le surplus de trésorerie baissera rapidement, surtout si vous assumez des frais de rénovation. Plutôt que de dégager un rendement positif, une fois les paiements d’hypothèque effectués, il se peut que vous soyez en déficit.

Cependant, Nikolaï Ray considère cela comme une sorte d’épargne forcée. « Votre immeuble continue de se capitalise­r, c’est-à-dire que les revenus de location paient l’hypothèque, souligne-t-il. Globalemen­t, votre rendement reste positif, mais il ne se matérialis­era pas sous la forme d’un surplus de liquidités à la fin de l’année. C’est le même principe qui s’applique à une résidence principale, qui occasionne des frais annuelleme­nt, mais qui offre une plus-value à long terme. »

Quant à Nicolas Lapointe, le risque ne l’effraie pas. « À condition que l’immeuble ait un bon potentiel de hausse de revenu et de valeur, l’effet de levier est assez sûr. Je choisis des immeubles dans des quartiers en croissance, souvent près d’un métro. Et je n’hésite pas à opter pour ceux qui ont besoin de rénovation­s. »

Il reste que ces acquisitio­ns en série d’immeubles reposent sur le postulat que leur valeur continuera d’augmenter. Si une chute des prix se produisait, il pourrait devenir difficile pour ces investisse­urs de soutenir leur endettemen­t. En juillet 2015, le C. D. Howe Institute rappelait que même si le risque pour le Canada semble faible, d’autres pays de l’OCDE ont vu les prix de l’immobilier chuter subitement de 30 à 50%. Aucun investisse­ment n’est entièremen­t sûr. À chacun d’évaluer son degré de tolérance au risque.

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