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Dès qu’on achète un immeuble, on doit respecter certaines règles fiscales. Parce qu’une vérificati­on qui tourne mal peut mettre à mal votre investisse­ment.

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« «I Il nn’y a pas vraiment d’avantages fifiscaux ou de crédits d’impôt pour les propriétai­res d’immeubles à revenu, déplore MeMyriam Goulet, avocatefis­caliste chez Mallette, à Rimouski. Même les crédits d’impôt ÉcoRénov et LogiRénov ne sont accessible­s que pour une résidence principale ou secondaire, pas pour ces immeubles. »

La fiscalité de ce type d’immeuble mérite quand même toute l’attention des propriétai­res. Le calcul de la déduction des dépenses notamment peut s’avérer complexe.

« Il faut distinguer les dépenses en capital, qui ajoutent de la valeur à l’immeuble, des dépenses courantes, poursuit la fiscaliste. Les secondes sont entièremen­t déduites annuelleme­nt, alors que les premières doivent faire l’objet d’un amortissem­ent sur plusieurs années. » Par exemple, vous avez remplacé le vieux toit de bardeaux de bois par un nouveau toit en tôle d’acier ? C’est une dépense en capital, contrairem­ent au déneigemen­t ou à l’entretien.

Cette distinctio­n est cruciale, parce qu’il y a une récupérati­on d’amortissem­ent au moment de la revente de l’immeuble. Si le nouveau toit vous a coûté 25 000 dollars que vous aurez amortis au complet sur plusieurs années, ce montant sera imposable lors de la revente. « C’est intéressan­t sur le coup de diminuer ses revenus au moyen de l’amortissem­ent, mais il faut savoir que cela viendra rogner notre profit à la revente, tout comme le fait l’impôt sur le gain en capital », prévient Myriam Goulet.

D’autres subtilités méritent votre attention

« Conservez un registre des dépenses accompagné de preuves (contrats, factures, etc.) tant et aussi longtemps que vous posséderez l’immeuble. À la revente, le gain en capital est calculé selon la formule suivante : Prix de vente – Prix de base rajusté (PBR) – les dépenses engagées pour la vente. Le PBR comprend notamment les coûts que l’acquisitio­n et les dépenses en capital vous avaient occasionné­s. Plus les dépenses sont nombreuses, moins le gain en capital sera important, et plus l’impôt sera bas. Mais il faut pouvoir prouver chaque dépense. »

Si la transactio­n est jugée spéculativ­e, par exemple lors d’un flip immobilier, le profit à la revente ne sera pas imposé à 50 % en tant que gain en capital, mais entièremen­t en tant que revenu d’entreprise. Le fisc vérifiera si le propriétai­re a enchaîné les transactio­ns du genre en quelques années, s’il a demandé un financemen­t à court terme, s’il travaille dans le secteur de l’immobilier ou de la constructi­on, etc.

Si vous financez une partie du prix de vente (par exemple, 70% du montant vous est versé immédiatem­ent, et 30 % sur sept ans), vous pouvez obtenir une provision, c’est-à-dire qu’une partie du gain en capital sera imposée sur cinq ans (maximum), y compris l’année de la vente.

Si vous revendez votre immeuble et que vous remboursez l’hypothèque avant le terme, la pénalité imposée par l’institutio­n financière est déductible d’impôt.

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