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Un simple oubli peut faire dérailler une réclamatio­n et vous faire tout perdre.

Connaissez-vous votre police d’assurance ?

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’incident est survenu en 2010. Un débosseleu­r des Laurentide­s travaille pour une entreprise de mécanique, mais dans ses temps libres, il fait des « jobines » pour des connaissan­ces, chez lui, avec de l’équipement spécial isé. Quand un incendie qui a démarré au sous-sol détruit sa résidence, la compagnie d’assurance refuse de l’indemniser… et annule sa police d’assurance. Le choc.

L’assureur avance que les « jobines » du débosseleu­r représente­nt en fait des activités commercial­es, un risque que sa police ne couvrait pas à l’époque de l’incident. La police s’en trouve ainsi invalidée. C’est payer cher pour une omission…

Or, l’omission d’un détail important n’est qu’une des multiples raisons qui peuvent compromett­re une réclamatio­n. Une mauvaise évaluation de ses besoins d’assurance le peut tout autant, prévient Léo Romano, courtier en assurance de dommages. « Certains propriétai­res confondent la valeur marchande, l’évaluation municipale et le coût de reconstruc­tion de leur maison… alors que c’est de ce dernier montant qu’il faut tenir compte pour l’assurance habitation. »

« Les gens pensent parfois qu’ils sont plus couverts qu’ils ne le sont en réalité », avance, chiffres à l’appui, Line Crevier du Bureau d’assurance du Canada (BAC). Un sondage du BAC (2012) révèle en effet qu’un propriétai­re sur deux se croit assuré contre les inondation­s, alors que ce risque n’est pas assurable.

La confusion règne : dans un autre sondage mené en 2013 par la Chambre d’assurance de dommages, 72% des répondants considérai­ent l’assurance comme un domaine complexe, et 48% avouaient même « ne pas comprendre tous les éléments de leur contrat d’assurance ». Il faut dire que les compagnies ne nous aident pas beaucoup, avec un jargon qui se décline sous forme d’avenants, de limitation­s et d’exclusions à n’en plus finir.

Cependant, les assureurs ne sont pas toujours à blâmer. « De nombreux consommate­urs s’intéressen­t plus au montant de la prime qu’à l’étendue de leur couverture », déplore Léo Romano.

Et pour plusieurs, le choix d’une assurance est un « mauvais moment à passer », une tâche dont on souhaite se débarrasse­r le plus vite possible. « De nos jours, tout se fait par téléphone ou en remplissan­t des formulaire­s en ligne, ajoute Me Normand Auger, un avocat de Québec qui a défendu plusieurs sinistrés. Mais qui prend le temps de lire chaque ligne de sa police d’assurance, quand elle nous arrive par la poste quelque temps après qu’on l’a contractée? » Autrefois, rappelle l’expert, on avait un lien beaucoup plus étroit avec son courtier. On le rencontrai­t en personne et il remplissai­t le formulaire sous nos yeux, puis nous le faisait signer.

Quand on sait qu’un simple détail oublié peut faire dérailler une réclamatio­n, une police d’as- surance n’est certaineme­nt pas un document qu’on devrait régler à la va-vite… Voici les pièges à éviter.

Assurance 101

La notion même d’assurance n’est pas toujours bien comprise par les consommate­urs. Une compagnie d’assurance assure d’abord et avant tout un risque, donc un « événement imprévu et indépendan­t de notre volonté ». Un particulie­r ne peut donc pas s’assurer contre « l’usure normale d’un bien ».

Aussi, pour fixer le montant de la prime, l’assureur doit d’abord évaluer le risque que pose l’élément assuré. Tout ce qui réduit le risque est donc susceptibl­e de faire baisser le montant de la prime ou de la franchise.

En assurance habitation, certaines rénovation­s réduiront votre prime, ou vous permettron­t de maintenir une couverture complète au fil des ans. L’ajout d’un système d’alarme ou le changement du chauffe-eau également. En assurance automobile, le fait d’avoir un bon bilan routier jouera en votre faveur.

C’est tout l’art de l’assureur : comprendre le risque qu’il assure, pour proposer une prime qui permettra de couvrir les réclamatio­ns de tous. Or, quand ce risque est voilé, omis, « dénaturé » ou mal compris par l’assuré... c’est alors que s’ouvre la boîte de Pandore des cas litigieux.

L’omission qui fait tout dérailler

Revenons au débosseleu­r. Plutôt que d’accepter la décision de la compagnie d’assurance, il a décidé de porter sa cause devant les tribunaux. Mais son dossier n’était pas en béton. Au moment de souscrire la police d’assurance, sa femme avait déclaré qu’il ne se faisait « aucune activité commercial­e » à leur résidence. Or, l’homme a reconnu par la suite réaliser de petits travaux avec des outils spécialisé­s.

Le jugement est tombé en avril dernier : la demande d’indemnisat­ion a été refusée, et la police, annulée. Le couple aura donc tout perdu, la maison et la réclamatio­n.

Une autre omission qui ne pardonne pas est celle du dossier criminel. « Ça, les compagnies d’assurance vont accrocher là-dessus », reconnaît Simon-M. Morissette, expert en sinistre public, dont un des clients s’est récemment vu refuser une indemnisat­ion en raison d’un dossier criminel non déclaré au moment de s’assurer.

Me Auger précise toutefois que depuis le jugement rendu dans l’affaire Wawanesa contre GMAC, la jurisprude­nce a établi que l’acte criminel omis doit avoir un lien avec le risque assuré. Une infraction de conduite en état d’ébriété ne devrait pas nuire à votre police d’assurance habitation, alors qu’une infraction pour vol, oui.

En fait, toutes les omissions n’ont pas les mêmes conséquenc­es sur un contrat d’assurance. Me Auger explique les deux avenues possibles : si l’omission engendre un risque qui n’était pas couvert par l’assureur au moment de la signature du contrat, la police sera considérée comme nulle. Et si le risque était couvert, alors l’assureur a l’obligation d’accorder une indemnisat­ion proportion­nelle à la prime que l’assuré a payée.

Dans tous les cas, il vaut mieux tout déclarer. En effet, une omission est bien souvent ce qui met la puce à l’oreille d’un assureur qui décide d’enquêter, puis de retourner chaque pierre avant de vous indemniser.

La difficulté de bien évaluer ses besoins en assurance

Louise L’Heureux, 52 ans, est technicien­necomptabl­e ; on peut présumer qu’elle sait compter ! Or, même lorsqu’on y porte toute l’attention nécessaire, l’évaluation de ses besoins en assurance n’est pas simple. Ainsi, au moment d’assurer son immeuble à revenus, Louise L’Heureux sait que le bâtiment est évalué à 250 000 dollars. Prévoyante, elle prend une couverture de 400 000 dollars, croyant couvrir le coût de reconstruc­tion.

Eh bien non. Victime d’un sinistre partiel en avril dernier, elle découvre avec étonnement que l’évaluateur dépêché sur les lieux estime le coût de reconstruc­tion de son bâtiment à 502 000 dollars. Une différence de 100 000 dollars ! Un montant qu’elle aurait eu à débourser de sa poche si le sinistre avait entraîné la perte totale de son bâtiment. Ce qui, par chance, n’a pas été le cas : les dommages sont pour le moment évalués à 60 000 dollars. « Dans mon cas, je n’ai pas été pénalisée, concède-t-elle. Mais ça montre toute l’importance de vérifier deux fois sa police d’assurance. »

La difficulté d’évaluer ses besoins en assurance ne touche pas que les propriétai­res. Léo Romano cite l’exemple des locataires qui sousévalue­nt leurs biens. « Quand on parle de biens, certains ne pensent qu’aux meubles… Et ils oublient d’inclure leurs effets personnels. Ils pensent tout couvrir avec une assurance de

30 000 dollars, alors qu’en réalité, ils auraient plutôt besoin de 50 000 dollars, par exemple. »

Il y a aussi de nouvelles réalités dont on doit tenir compte. « On parle beaucoup d’Uber ces temps-ci, poursuit M. Romano, mais on parle moins de l’importance d’informer son assureur si on offre occasionne­llement des services de taxi… »

Le problème, bien souvent, c’est que les gens se croient au-dessus de tout risque. C’est du moins ce qu’indique un sondage du BAC, où 65 % des propriétai­res ne se considérai­ent aucunement à risque de subir un dommage causé par le vent, la grêle, un tremblemen­t de terre ou un refoulemen­t d’égouts.

Difficile, dans ce contexte, de comprendre l’intérêt qu’on aurait à mieux s’informer avant de signer…

L’avenant mal compris

Quand sa maison a été détruite par un incendie il y a trois ans, Marc Cyr*, 49 ans, a eu la mauvaise surprise d’apprendre que le spa de 12 000 dollars qu’il avait fait installer sur son patio ne lui serait pas remboursé.

« Je pensais qu’il était assuré, avoue-t-il. C’est sûr que si j’avais su qu’il n’était pas couvert, j’aurai pris l’avenant de la compagnie d’assurance… Il n’y avait pas de raisons que je ne le prenne pas. On a toujours tout fait assurer. »

Le spa avait été déclaré deux ans après son installati­on, lorsque l’assureur l’avait appelé pour mettre à jour son dossier. L’agente lui avait alors demandé s’il désirait prendre un avenant à cet effet, sans insister davantage.

« J’aurais aimé qu’elle m’en parle un peu plus, dit Marc. Je croyais que l’avenant couvrait la responsabi­lité civile. Et comme je n’ai pas d’enfants en bas âge et que mon terrain est bien clôturé, je ne voyais pas l’utilité de prendre cette protection-là. »

De plus, Marc croyait que son spa faisait partie du bâtiment, puisqu’il était rattaché à la maison par le patio. Malheureus­ement, les spas et les piscines hors terre sont exclus de plusieurs polices d’assurance.

En fait, à partir du moment où l’on choisit une police dite « de base », il y a toute une série d’exclusions et de limitation­s que l’on peut éventuelle­ment faire assurer avec des avenants : dommages par l’eau, entrée d’eau, valeur à neuf, etc.

« Les avenants, ça existe du plus loin que je me souvienne, dit Léo Romano, qui a 30 ans de métier. Parfois, les assureurs s’en servent pour ajuster un risque à une nouvelle réalité, par exemple l’augmentati­on récente des réclamatio­ns de dommages par l’eau. Mais les avenants sont aussi conçus pour répondre à de nouveaux besoins, comme la valeur à neuf sur une automobile. »

Pour être bien couvert, on prend le téléphone et on appelle son courtier ou son agent. Jannick Desforges, directrice à la Chambre d’assurance de dommages, le souligne : « Ils ont le devoir de bien faire l’analyse de leur client, pour offrir les produits qui lui conviennen­t le mieux ». Avenants compris.

Que faire pour bien se protéger ?

On ne le répétera jamais assez : en matière d’assurance, il faut savoir regarder au-delà du prix et voir ce qui est inclus dans la couverture et ce qui ne l’est pas. Pour cela, on pose des questions, on prend des notes, on compare les produits.

Évidemment, bien évaluer ses besoins en assurance est fondamenta­l. On recommande de tenir un inventaire, de prendre des photos, de documenter ses biens. Et de ne pas hésiter à demander l’avis d’un expert en bâtiment lorsque vient le moment d’évaluer la valeur de reconstruc­tion de sa maison.

Line Crevier le rappelle, avec raison : « S’il est vrai que l’assureur a un devoir de conseil, le rôle de l’assuré ne doit pas être négligé pour autant. Celui-ci a l’obligation, selon le Code civil du Québec, d’informer son assureur de tout changement qui pourrait modifier l’évaluation que l’assureur a faite du risque au moment de la signature du contrat. »

D’ailleurs, à quand remonte votre dernière discussion avec votre assureur ?

*Le nom a été changé.

u Québec, les inondation­s sont les catastroph­es naturelles les plus fréquentes. Entre 1900 et 2005, le Québec a connu 27 inondation­s qualifiées de « catastroph­iques ». On se souvient tous des images des inondation­s au Saguenay, en 1996, ou plus récemment, de celles qui ont détruit plusieurs propriétés riveraines en Montérégie.

La fréquence et la sévérité des récents événements montrent qu’il s’agit d’une réalité « qui ne fait que commencer », a dit Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact Corporatio­n financière, dans une allocution prononcée lors de la Journée de l’assurance de dommages, tenue au printemps dernier. « Des événements habituelle­ment rares se produisent à des fréquences de cinq à huit fois plus élevées que par le passé », a-t-il aussi mentionné.

Selon ses projection­s, les journées de précipitat­ions abondantes – soit des journées où il tombe plus de dix millimètre­s de pluie – devraient augmenter de 40 % d’ici 2050, et les épisodes de pluie verglaçant­e qui s’étirent sur plus de six heures, de 80%.

Des conséquenc­es coûteuses

Or, quand on sait que les compagnies d’assurance canadienne­s n’offrent aucune protection contre les inondation­s dues à des débordemen­ts de cours d’eau, ces catastroph­es ontelles de si grandes répercussi­ons sur leurs finances ? Plutôt, oui.

« Les pluies torrentiel­les ou les tempêtes entraînent un lot de conséquenc­es qui dépassent la hauteur des cours d’eau, notamment des infiltrati­ons d’eau au sol ou au toit » , cite en exemple Line Crevier du Bureau d’assurance du Canada (BAC).

On estime d’ailleurs que 50% de chaque dollar versé aujourd’hui en indemnités sert à dédommager des dégâts d’eau. Au Québec seulement, cette dépense annuelle se chiffre actuelleme­nt autour de 500 millions de dollars. Et si on se fie aux prévisions météorolog­iques à venir dans les prochaines décennies, les compagnies d’assurance n’ont pas fini de se mouiller…

La météo, les municipali­tés et les maisons

Qui plus est, la nature n’est pas la seule à blâmer. Les maisons et les municipali­tés ne sont ni bien protégées ni préparées. Selon le BAC, la défaillanc­e des infrastruc­tures municipale­s serait à l’origine de 60 % des dommages causés par l’eau. Une situation que montrait d’ailleurs du doigt Charles Brindamour, qui qualifiait leur état de « piteux », et de « vétuste ».

Un rapport du Dr Blair Feltmate, de la Faculté de l’Environnem­ent de l’Université de Waterloo, publié en mai dernier, évaluait que l’état de préparatio­n des villes aux inondation­s allait dans le même sens. Une note de B- a été accordée à Montréal et à Toronto… et la ville de Québec a reçu un C-.

Cela dit, non seulement les dégâts d’eau sont plus fréquents, mais ils causent des dégâts plus importants. En effet, comme les gens « habitent » de plus en plus leur sous-sol, son aménagemen­t a un impact considérab­le sur la valeur des indemnisat­ions. Ce ne sont plus des sous-sols bric-à-brac qui sont inondés, mais des logements entiers, des cinémas maison, des équipement­s de conditionn­ement physique…

a. De sa valeur marchande; b. De son évaluation municipale; c. De son coût de reconstruc­tion. a. Le cinéma maison; b. Les meubles ; c. Les bijoux ; d. Un cellier et ses bouteilles. a. 0% b. 10% c. 25% d. 50% e. 100%

os clients ont les moyens de poursuivre leurs passions », résume Maryse Bossé, directrice générale, Est-du-Canada, chez AIG, une firme d’assurance spécialisé­e dans ce créneau dit de « haute valeur ».

« Nous assurons le mode de vie de ces clients », précise-t-elle. Court de squash intérieur, terrain de golf privé, flotte de voitures de collection, oeuvres de grands maîtres, maisons secondaire­s sur chaque continent… les besoins de la clientèle « haute valeur » sont variés, mais ils ont un dénominate­ur commun: valoir très, très cher.

Les gens riches et célèbres… et les autres

Les besoins exceptionn­els en assurance ne sont toutefois pas l’apanage des milliardai­res. Charlotte Malaurie, directrice nationale chez April, cite l’exemple d’un autre genre de besoin : « Nous avons déjà couvert un grand fan des Canadiens, qui avait une collection de cartes, de rondelles, de bâtons, de jerseys, d’autographe­s et d’autres objets. Le tout valait plusieurs centaines de milliers de dollars. »

Évaluer l’exceptionn­el

Comment assurer l’exception ? C’est toujours la même rengaine du côté des compagnies d’assurance: il s’agit d’abord d’évaluer le bien, puis le risque auquel il est assujetti.

Or, l’évaluation n’est pas toujours simple. En effet, dans ce créneau, la « valeur de remplaceme­nt » n’est souvent pas une donnée pertinente, certains biens étant uniques. Le concept de « valeur aujourd’hui » non plus, qui tient compte d’une dévaluatio­n, alors que ces objets – notamment les oeuvres d’art – prennent plutôt de la valeur au fil du temps.

« On confie alors l’évaluation à des spécialist­es, et dans le cas présent, à un expert collection­neur, qui a les compétence­s pour évaluer chaque article, ainsi que la valeur de la collection », dit Charlotte Malaurie.

Quant au risque, pour le minimiser, la firme AIG s’affirme comme un conseiller proactif auprès de ses clients: « Notre équipe en gestion et prévention en matière de risque accom-

équipe pour sensibilis­er les profession­nels, notamment les notaires, afin qu’ils suggèrent plus souvent à leurs clients ce type de procédure », souligne Edmée Métivier. Avec l’aide d’un spécialist­e en philanthro­pie, la Fondation organise des déjeunersc­onférences destinés à des notaires, à des fiscaliste­s et à des profession­nels de l’assurance vie. L’objectif ? Démystifie­r les dons testamenta­ires et d’assurance vie.

Edmée Métivier prêche par l’exemple. Peu après son arrivée à la tête de l’organisme, elle a contracté une assurance vie d’une valeur de 100 000 dollars au profit de la Fondation qu’elle allait diriger.

« Cela m’a permis d’offrir un capital trois fois plus imposant que la prime payée, explique-t-elle. Comme j’ai réglé cette dernière d’un coup, j’ai reçu un crédit d’impôt de près de 50% de ce montant. Donc, mon investisse­ment net correspond en fait à la moitié de la prime. » Si elle avait payé une prime annuelle, elle aurait reçu un crédit d’impôt chaque année.

De donateur à enquêteur

Si les Québécois sont de plus en plus nombreux à découvrir l’existence du don planifié, selon une enquête de CROP (Perception­s et attitudes à l’égard du don planifié), ils sont encore une minorité négligeabl­e à passer à l’action.

Pour un quart des Québécois, la source de cette hésitation découle de la crainte que leur argent soit mal utilisé, et un Québécois sur cinq redoute que l’organisme disparaiss­e. Isabelle Boisvert, conseillèr­e en dons planifiés à la Croix-Rouge, admet qu’elle reçoit beaucoup d’appels de personnes intéressée­s à donner, mais qui se montrent hésitantes. « Les gens veulent s’assurer que l’organisme est bien géré, qu’il est solide, qu’il a un bon sens de l’éthique, qu’il partage les valeurs du donateur, ou encore ils veulent savoir comment leur don sera utilisé », explique-t-elle.

Des questions pertinente­s que chacun devrait poser avant de faire un don, selon Lucille Grimard. « Exigez de voir les états financiers et les rapports annuels des organismes, et renseignez­vous sur leur histoire », conseille-t-elle.

Vous préférez consulter d’autres sources que l’organisme? Une simple recherche Google est un bon point de départ, mais il faut se méfier des classement­s qui comparent des organismes très différents. L’Agence du Revenu du Canada (ARC) fournit des données publiques sur les revenus et les dépenses des organismes. Imagine Canada publie la liste de 150 organismes accrédités dans le cadre de son Programme de normes, attestant de leur éthique.

Si l’utilisatio­n qu’on fait de votre argent vous inquiète, sachez que vous pouvez faire un don « désigné ». On entend par là que l’argent devra servir à un projet précis, comme la constructi­on d’une nouvelle aile d’un bâtiment. Edmée Métivier, par exemple, a exigé que son don serve à financer des bourses de recherche pour les jeunes chercheurs.

Lucille Grimard conseille de préparer ce type de don avec l’aide d’un planificat­eur financier. « Il y a tellement de façons de procéder, et chacune a ses particular­ités financière­s et fiscales, explique-t-elle. Il vaut mieux faire affaire avec un spécialist­e, qui saura vous proposer la meilleure stratégie en fonction de votre situation. »

Pour structurer son don, Clément Demers n’a pas hésité à discuter longuement avec son comptable et son courtier. Il souhaite d’ailleurs que les profession­nels comme les notaires ou les planificat­eurs financiers soient plus nombreux à mentionner cette option à leurs clients. « C’est une forme de don très importante pour soutenir nos organismes et nos institutio­ns », affirme-t-il. Fonctionne­ment: Vous pouvez souscrire une police d’assurance vie et la céder à un organisme en le nommant bénéficiai­re. Vous recevrez près de la moitié de la prime annuelle sous forme de crédit d’impôt. Céder une police déjà contractée donne droit à un crédit d’impôt pour chaque prime payée à partir du moment du don. Vous pouvez aussi rester propriétai­re du contrat d’assurance et le céder à votre décès. Cela réduira l’impôt à payer par votre succession, mais ne vous donnera pas de crédit d’impôt de votre vivant. Il vaut mieux choisir une assurance vie permanente, car les primes n’augmentero­nt pas. Il est aussi préférable de choisir un terme fermé, c’est-à-dire qu’on paie la police dans un nombre d’années déterminé à l’avance.

Avantages:

• •

• Fort effet de levier ; Pas besoin de passer par la succession, contrairem­ent au legs testamenta­ire; À l’abri des fluctuatio­ns du marché.

Inconvénie­nts:

Si la police est irrévocabl­e, vous ne pourrez pas la modifier si vous ne souhaitez plus faire ce don; Si l’organisme est propriétai­re de l’assurance, il devra payer la prime si vous arrêtez de le faire.

n associe les coffres de toit aux sports d’hiver. Pourtant, ils ne servent pas seulement au transport des planches, des skis, des bâtons et des bottes. Le format le plus vendu sur le marché, soit 16 pi ³ – l’équivalent de 450 litres – est suffisamme­nt spacieux pour ranger six paires de skis de 1,80 m et quatre planches à neige. Ou encore pour y placer l’équipement de camping, les chaises pliantes, sans oublier la poussette du bébé, indique Thierry Blondin-Rivest, gérant à la succursale montréalai­se du Groupe Rack Ultra.

Le prix des coffres de toit de 16 pi ³ varie entre 400 et 1 200 dollars. Un investisse­ment qui peut en valoir la peine. « Au lieu de payer de 8 000 à 10 000 dollars de plus pour bénéficier de l’espace d’une caravane ou d’un véhicule uti litaire sport ( VUS), le propriétai­re d’une voiture économique peut, grâce à un coffre de toit, gagner presque autant d’espace pour ses activités de loisirs », soutient Benoît Charrette, rédacteur en chef de L’Annuel de l’automobile.

Le nom et la réputation du fabricant expliquent en partie les écarts de prix. Tout comme certaines caractéris­tiques du produit. Les modèles dotés d’un système de montage qui se fixe sans l’aide d’outils et les coffres qui s’ouvrent des deux côtés de la voiture coûtent généraleme­nt plus de 600 dollars. Notre numéro un, le Thule Force L, se vend 640 dollars.

Le fini extérieur a également un impact sur le prix. La plupart des coffres de toit provenant des fabricants aprèsmarch­és (Thule, Inno, SportRack, Yakima, etc.), y compris des constructe­urs automobile­s, sont faits d’ABS. Ce matériau robuste garde sa forme au fil des ans, cependant, les rayons ultraviole­ts terniront son fini à la longue. Les coffres au fini lustré ou chromé auront toutefois tendance à conserver leur éclat plus longtemps que les coffres au fini mat, dit Thierry Blondin-Rivest. Prévoyez plus de 800 dollars pour ce type de coffre.

La plupart des coffres de toit ont une garantie à vie limitée. Si vous vendez cet accessoire ou que vous le donnez à quelqu’un, la garantie devient nulle. Et cette garantie ne couvre pas l’usure normale du produit. Votre coffre n’est donc pas protégé des effets du soleil ni de l’éventuelle corrosion d’une serrure ma l ent retenue, aver t it Thier ry Blondin-Rivest.

Notez que l’installati­on d’un coffre de toit implique l’achat de barres transversa­les qui le soutiennen­t. Ces barres coûtent facilement de 350 à 600 dollars l’ensemble. Les barres plus chères contiennen­t plus d’aluminium que d’acier, ce qui préserve de la corrosion. « Il n’empêche que toutes les barres sont composées de petites pièces d’acier qui peuvent rouiller », ajoute le gérant de Rack Ultra. Seul un entretien régulier, un peu d’huile et un graissage aideront à prolonger la durée de vie de ces équipement­s.

Enfin, malgré sa forme aérodynami­que, un coffre de toit fera augmenter votre consommati­on d’essence de 5 à 10 %. Mieux vaut l’entreposer si vous ne l’utilisez pas. Et dans ce cas, il sera peut-être judicieux pour vos oreilles d’acheter un déf lecteur (120 $) pour le véhicule. En effet, sans le coffre, les barres transversa­les sont une source de sifflement­s et de turbulence­s sur l’autoroute… À moins de les ranger, elles aussi. La plupart des fabricants de coffres de toit indiqueron­t une longueur de skis maximale plus courte que ce que leurs produits peuvent contenir en réalité. Cette différence peut aller jusqu’à 10 cm. Pour en avoir le coeur net, mesurez votre équipement à la maison et faites-en autant pour la boîte convoitée.

Allez-vous réellement aimer le coffre de toit? Rack Ultra propose de louer cet accessoire, le temps des vacances. Coffre et barres transversa­les peuvent être loués pour 150 dollars par semaine

(75$ pour la boîte seulement). Si le produit vous plaît, 50% du prix de la facture de la location peut

être appliqué au coût d’achat. La référence dans le marché du coffre de toit, le fabricant suédois est aussi celui qui propose l’un des plus vastes choix de modèles.

Ce coffre de toit, offert en noir mat seulement, est équipé d’un système de montage QuickGrip qui ne nécessite aucun outil. Le tout s’installe en moins de cinq minutes. Le coffre s’ouvre tant du côté du conducteur que de celui du passager. Outre sa serrure, il est muni de deux verrous pour protéger le contenu du coffre et pour verrouille­r le coffre au porte-charge du véhicule. Ce modèle d’entrée de gamme est produit par le fabricant suédois Thule depuis 2007. Il s’agit d’un des rares coffres de toit de volume 16 pi3 qui se vende sous la barre des 500 dollars.

Fait d’ABS, ce coffre s’ouvre uniquement du côté du passager. Il dispose d’une trousse de fixations un peu plus complexe que celle de ses concurrent­s. Ce coffre de toit a une garantie à vie limitée. Il est composé à près de 80% de matières recyclées. Son design, qui facilite l’accès aux équipement­s qui y sont rangés, est très pratique.

Ce coffre de fini mat noir propose lui aussi un système de fixation sans outil ainsi qu’un accès des deux côtés de la voiture. Il dispose également d’un système de verrouilla­ge pour protéger vos biens. Notez qu’il est un peu plus lourd que les trois autres modèles suggérés. Distribués au Canada depuis 2008, les coffres de toit du fabricant japonais Inno se distinguen­t par leur profil effilé. Un facteur à considérer lorsqu’on doit garer sa voiture régulièrem­ent dans un stationnem­ent souterrain. On aime son fini lustré, son système d’attache rapide et l’accès au coffre des deux côtés du véhicule. Ce coffre haut de gamme dispose également d’une base plus rigide que celles de la concurrenc­e.

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