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La valeur du conseiller est-elle de 3 % ?

Les conseiller­s financiers devront être plus transparen­ts au sujet de leur rémunérati­on et voudront vous convaincre que leurs services valent 3 %. À vous de juger.

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Le 15 juillet dernier, la nouvelle réglementa­tion sur la relation client- conseiller ( MRCC 2) est entrée en vigueur. Cette réglementa­tion touche à plusieurs aspects dont un des plus importants est la transparen­ce des frais. Les conseiller­s devront désormais divulguer de façon plus précise leur rémunérati­on et les frais facturés à leurs clients.

Pour se préparer à la vague d’interrogat­ions suscitées par le changement, l’industrie a publié plusieurs recherches afin d’aider les conseiller­s à justifier leur valeur ajoutée. De façon générale, ces études concluent que la valeur du conseiller est de 3 % par année, répartie selon quatre ou cinq créneaux qui ajoutent de la valeur. Le hic, c’est que ces études attribuent toute la valeur ajoutée au conseiller, par rapport à un investisse­ur autonome qui n’aurait pratiqueme­nt aucune connaissan­ce financière ni aucun accès à des outils. La réalité est bien différente.

De nombreux investisse­urs autonomes surestimen­t leur capacité de prévoir les variations de marchés ou minimisent l’importance d’une bonne diversific­ation. Il est aussi vrai que de nombreux investisse­urs autonomes pensent bien connaître les marchés ou ont lu des articles qui vantent les mérites de la sélection de bonnes sociétés aux modèles d’affaires éprouvés et qui versent de généreux dividendes. Si la gestion de portefeuil­le était si simple, les rendements de tous les investisse­urs autonomes seraient enviables, mais ce n’est pas le cas.

Cela dit, le conseil vaut-il 3 % par an ? Une des plus grandes valeurs d’un conseiller est d’inciter son client à investir à long terme. Le fait de combiner l’investisse­ment à long terme et une répartitio­n d’actif adéquate explique plus de 60 % de cette valeur ajoutée. Toutefois, la plupart des portefeuil­les dits « équilibrés », dont certains sont offerts à faible prix, permettent d’obtenir cette valeur ajoutée à coût raisonnabl­e et ne sont pas attribuabl­es directemen­t au travail du conseiller.

Il faut aussi considérer le fait que les conseiller­s sont eux-mêmes confrontés aux variations rapides des environnem­ents économique­s et aux forces de Une étude récente de CEM Benchmarki­ng illustre une fois de plus que les fonds de couverture ne sont pas des produits miracles. Selon cette étude, la majorité des fonds ne surpassent pas un indice de référence constitué d’un portefeuil­le équilibré d’actions et d’obligation­s. La cause principale ? Des frais trop élevés ! Les fonds de couverture procurent en moyenne une valeur ajoutée de 0,97 % avant les frais, et de – 1,88 % après les frais. L’erreur commise par les investisse­urs est de comparer la performanc­e des fonds de couverture à celle des indices boursiers, alors qu’il serait plus approprié de la comparer à celle d’un portefeuil­le de type équilibré. Mieux vaut éviter ces produits et se concentrer sur un portefeuil­le bien diversifié à faible coût.

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