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Comment financer l’adoption et la fécondatio­n in vitro

Fonder une famille quand les parents sont infertiles peut coûter très cher, surtout depuis que Québec a mis fin au financemen­t. Quelles options s’offrent maintenant aux parents ?

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Àl’instar d’un couple québécois sur six, Kathya Roy et son conjoint Sébastien Labrie n’arrivent pas à concevoir un enfant naturellem­ent. Après deux échecs de fécondatio­ns in vitro (FIV), la jeune femme de 27 ans a préféré laisser son corps se reposer avant de tenter sa chance de nouveau.

Entre-temps, l’adoption de la Loi 20 il y a un an a mis fin à la gratuité du programme de procréatio­n assistée et peut-être au rêve de Kathya de devenir mère. Car si le transfert des deux embryons restés congelés depuis la dernière FIV échoue, le couple n’aura pas les moyens de s’offrir une nouvelle tentative.

La Loi 20 prévoit un système de crédit d’impôt pour faciliter l’accès aux traitement­s contre l’infertilit­é. En moyenne, un cycle de FIV coûte 10 000 dollars. Mais ce crédit d’impôt n’est disponible que pour les couples dont aucun des membres n’est déjà parent. Or, Sébastien a déjà un enfant d’une relation antérieure, qui vit exclusivem­ent avec lui et Kathya. Avec un revenu oscillant entre 40 000 et 50 000 dollars par an, selon le nombre d’heures cumulées par Kathya, qui travaille sur appel comme préposée aux bénéficiai­res, financer une nouvelle FIV serait au-delà de leurs moyens.

Entre l ’ hypothèque de 120000 dollars contractée pour acheter leur maison de SaintFranç­ois-Xavier-de-Brompton, les 30 000 dollars empruntés pour effectuer des rénovation­s, les deux crédits autos à rembourser et les frais relatifs à l’enfant de Sébastien, qu’il assume seul, le budget du couple est déjà serré. « Tu ne veux pas t’endetter toute ta vie pour un enfant que tu n’arriveras sans doute pas à avoir », admet Kathya, qui serait prête à emprunter si les deux précédents échecs de FIV n’avaient pas amenuisé ses espoirs de réussir à tomber enceinte.

Recourir à un prêt

Face aux difficulté­s des couples, les cliniques de fertilité s’organisent et ont négocié des partenaria­ts avec des banques. La clinique montréalai­se OVO s’est entendue avec la succursale de la Banque Scotia située en face de son établissem­ent, sur le boulevard Décarie. « On propose aux clients de la clinique un crédit à un taux de 0,99% pendant six mois. Ensuite, le taux grimpe à 11,99 %, alors on restructur­e la dette dans une marge de crédit dont le taux peut varier entre 4,5 et 7 %, selon la cote de crédit », explique Kamal Patel, directeur des finances personnell­es de cette succursale.

Pour sa part, la clinique Fertilys de Laval a décidé de traiter avec la Caisse Desjardins. Ses patients peuvent bénéficier du programme de Financemen­t FIV Accord D de Desjardins, offert à un taux de 13,5 % pour une durée de 3 à 12 mois.

Un crédit d’impôt limitatif

Ce type d’emprunt à court terme permet surtout aux couples de faire le relais entre le moment où ils doivent payer les traitement­s de procréatio­n médicaleme­nt assistée et celui où ils recevront le crédit d’impôt provincial mis en place depuis l’adoption de la Loi 20. Son taux s’échelonne de 80% pour les couples au revenu familial inférieur à 50 000 dollars pour atteindre 20 % chez ceux dont le revenu familial dépasse les 120 000 dollars. Il s’applique à un montant maximal de dépenses admissible­s de 20000 dollars.

En outre, le crédit n’est offert que pour un seul cycle de FIV pour les femmes de 36 ans et moins. « En cas d’échec, elles doivent donc attendre d’avoir 37 ans pour réessayer en bénéfician­t du crédit d’impôt », explique Michael Skene, comptable de la clinique Fertilys qui rencontre certains clients pour les guider face aux défis financiers posés par l’infertilit­é. Au total, trois cycles de FIV peuvent faire l’objet d’un crédit d’impôt.

Autre moyen de faire baisser la facture : déduire des frais médicaux dans sa déclaratio­n fédérale si la somme excède 3% du revenu. Cette option s’adresse à tous, aussi bien aux couples admissible­s au crédit d’impôt provincial qu’aux autres.

Une fois ces possibilit­és épuisées, les couples doivent trouver d’autres solutions pour financer leur projet d’enfant. « Certains finissent par puiser dans leur REER ou se font aider par leurs parents ou leurs grandspare­nts », indique Céline Braun, présidente de l’Associatio­n des couples infertiles du Québec. D’autres réhypothèq­uent leur maison ou tentent d’obtenir une marge de crédit. « Si vous pouvez avoir une marge de crédit personnell­e, allez-y », conseille Michael Skene. Il recommande aux couples d’inclure dans leur demande de financemen­t un potentiel transfert ultérieur d’embryon surnumérai­re, en cas d’échec de la FIV. « Il vaut mieux le budgéter à l’avance, car ce serait dommage de retourner voir son banquier en lui disant qu’on n’a pas pensé à demander plus d’argent ».

L’adoption : pas moins cher

Les couples en mal d’enfant peuvent aussi se tourner vers l’adoption, mais cette façon de devenir parent nécessite également souvent des sacrifices financiers. Adopter un enfant à l’étranger coûte entre 20 000 et 53 000 dollars, selon le pays. Ces sommes élevées sont justifiées par la multitude de frais qu’engendre une adoption : coûts administra­tifs et juridiques, billets d’avion et dépenses occasionné­es par le séjour sur place, don à l’orphelinat, frais de visa, d’authentifi­cation et de traduc- tion de documents, d’évaluation psychologi­que et psychosoci­ale, etc. « En Chine, par exemple, les adoptants peuvent avoir à payer des frais administra­tifs chaque année que dure le processus d’adoption », explique JoséeAnne Goupil, directrice du Secrétaria­t internatio­nal à l’adoption. Pour elle, le choix du pays d’origine de l’enfant devrait être guidé par l’accompagne­ment proposé par l’organisme d’adoption ou la culture du pays, et non par des considérat­ions financière­s.

C’est d’ailleurs leur amour pour la culture chinoise qui a poussé Mélanie Guimond et Alexandre Petit à opter pour ce pays, d’où viennent le quart des enfants adoptés l’an dernier par des Québécois. Ce couple de Drummondvi­lle a toujours souhaité fonder une famille, puis l’agrandir en adoptant. Alors, après cinq ans d’essais infructueu­x, ils se sont tournés directemen­t vers l’adoption plutôt que vers les cliniques de fertilité. En juin 2014, ils sont allés en Chine chercher Li-Ann, une petite fille qui avait alors neuf mois. Tout compris, cette adoption leur a coûté 25000 dollars. Un projet qu’ils ont financé grâce à leurs économies personnell­es, mais aussi grâce un prêt de 20000 dollars consenti par la Caisse Desjardins à un taux de 5 %. « Comme on avait cet objectif en tête depuis longtemps, on avait mis de l’argent de côté et on avait choisi une maison pas trop chère », souligne Alexandre Petit.

Le Mouvement Desjardins a mis en place un programme de soutien à la famille destiné aux couples qui adoptent par l’intermédia­ire d’un organisme reconnu. Il leur accorde un financemen­t à un taux plus avantageux qu’un prêt à la consommati­on – 4,7% sur 5 ans, par exemple – pour une durée pouvant aller jusqu’à 15 ans. « En général, les personnes empruntent 20000 dollars, constate Sophie Sylvain, conseillèr­e en développem­ent d’affaires chez Desjardins. Chaque dossier est étudié

selon le pays où l’adoption a lieu. Nous ne sommes pas toujours en mesure de couvrir la totalité de la somme, mais nous faisons tout pour octroyer le nécessaire. »

Des crédits d’impôt comme coup de pouce

Au palier fédéral, les adoptants peuvent déduire jusqu’à 15255 dollars en dépenses admissible­s, y compris les montants versés à l’organisme d’adoption et les frais de déplacemen­t, et en recevoir 15 % sous forme de crédit d’impôt non remboursab­le. À l’échelle provincial­e, le crédit s’élève à 50% des frais admissible­s, jusqu’à hauteur de 20000 dollars. Ce crédit d’impôt remboursab­le atteint donc 10000 dollars par enfant au maximum. Au final, Alexandre et Mélanie ont reçu 10000 dollars de Québec et 2288 dollars d’Ottawa.

Ce remboursem­ent d’impôt devrait leur permettre de payer leur prêt plus rapidement. En attendant, ce sont 250 dollars qui sortent chaque mois de leur compte. Un montant appelé à augmenter, puisque le couple de trentenair­es a décidé de donner un frère ou une soeur à Li-Ann. En raison de l’inflation et de la baisse du huard, ils devront cette fois débourser 28 500 dollars pour adopter un deuxième bébé en Chine. « Dès notre retour de la première adoption, nous savions que nous adopterion­s à nouveau, et nous avons donc planifié notre budget en conséquenc­e », dit l’heureux papa. Depuis deux ans, Alexandre et Mélanie rognent sur les dépenses de vacances et se sont abstenus de changer d’auto afin d’économiser 5 000 dollars. Pour financer le reste de la somme, ils planifient d’emprunter auprès de leur institutio­n financière. La Banque Nationale leur propose un prêt à 3,75 %, remboursab­le sur 15 ans.

Un endettemen­t supplément­aire que le couple peut se permettre de supporter, car tous les deux travaillen­t dans le réseau des soins de santé et bénéficien­t d’un bon régime de retraite. « On a donc moins besoin de mettre de l’argent de côté, précise Alexandre. Sans ces deux bons emplois, Li-Ann resterait fille unique. »

L’adoption reste l’apanage des bourses bien garnies. En 2015, 83 % des adoptants qui avaient ouvert un dossier au Québec ont déclaré des revenus d’au moins 75 000 dollars, et 66 % d’entre eux avaient des revenus supérieurs à 100 000 dollars. C’est plus que le revenu familial médian, estimé à 72 000 dollars au Québec, selon les derniers chiffres de Statistiqu­e Canada.

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pertes substantie­lles qui auraient facilement pu être évitées.

La diversific­ation ne se limite pas à investir dans un portefeuil­le de 20 ou 30 titres. Il faut tenir compte du fait qu’il y a plusieurs régions géographiq­ues, plusieurs secteurs d’activité, plusieurs catégories d’actif, plusieurs risques macroécono­miques. Pour réduire adéquateme­nt le risque d’un portefeuil­le, c’est-à-dire pour ne pas s’exposer inutilemen­t à des risques importants, il est préférable d’avoir plusieurs centaines, voire des milliers de titres dans un portefeuil­le. Une telle diversific­ation ne se fait pas en analysant chaque titre individuel­lement, mais plutôt en adoptant une gestion qui imite des indices de marché ou une gestion basée sur des règles. Dans le contexte d’un portefeuil­le mondialeme­nt diversifié, la répartitio­n entre les différente­s catégories d’actif sera toujours plus importante que la sélection de titres individuel­s.

Pour avoir analysé la source des rendements de plusieurs centaines de gestionnai­res institutio­nnels, je suis convaincu que la clé d’un bon rendement à long terme est une bonne diversific­ation de l’actif et une réduction du risque global du portefeuil­le. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre de risques, mais qu’il faut savoir prendre les bons risques.

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