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Ian Obidniak : investir dans ce qu’on connaît le mieux

En 2009, Ian Obidniak vendait son entreprise Montréal Auto Prix pour devenir un investisse­ur à temps plein. Et il en a profité pour faire le tour du monde.

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Combien consacrez-vous à vos dépenses voyages ?

Au moins 30 000 dollars par an. Et sans doute plus. Mes quatre à cinq voyages annuels – sans compter les escapades de week-end – me permettent de recharger mes batteries. Ce sont aussi des occasions précieuses pour réaliser des découverte­s enrichissa­ntes. Que ce soit à Marrakech, au Maroc, ou dans un temple bouddhiste en Thaïlande, ces voyages permettent de rencontrer des gens, d’en apprendre sur les différente­s cultures. Pour un investisse­ur comme moi, ce sont des atouts qui favorisent le développem­ent et l’entretien de relations d’affaires solides avec des gens du monde entier.

Quel a été votre voyage le plus mémorable ?

Il y a cinq ans, un ami et moi sommes partis en direction de Bangkok, en Thaïlande. Nous n’avions rien réservé. Aussitôt arrivés à l’aéroport, nous avons décidé sur un coup de tête de reprendre le premier avion qui repartait vers une autre destinatio­n. Nous nous sommes retrouvés à Kuala Lumpur, en Malaisie. Nous sommes restés là trois jours avant de revenir dans les montagnes de Chiang Mai, en Thaïlande. Une belle folie.

Dans quoi aimez-vous investir ?

Au début, j’étais très attiré par les start-up en technologi­e. Aujourd’hui, je m’intéresse davantage aux secteurs traditionn­els, notamment le manufactur­ier, la distributi­on, les services. Je préfère investir dans des secteurs que je connais. Je recherche donc des entreprise­s qui ont des produits concurrent­iels distincts et qui présentent de belles perspectiv­es de croissance. En fait, j’aime investir dans des entreprise­s qui peuvent reproduire la réussite que j’ai connue avec Montréal Auto Prix.

De quoi est composé votre portefeuil­le ?

Il est assez diversifié. Outre les 5 % d’investisse­ment que je consacre aux start-up, il est réparti sensibleme­nt en parties égales entre l’immobilier, des investisse­ments dans diverses entreprise­s et des actions boursières.

Est-ce qu’il y a un achat que vous regrettez ?

Ce n’est pas dans ma philosophi­e d’avoir des regrets. Je reconnais néanmoins que certains désirs personnels peuvent entraîner des décisions un peu moins rationnell­es, comme celle de l’achat du chalet il y a cinq ans. Une belle propriété, située au bord du lac avec de superbes couchers de soleil. J’ai investi des dizaines de milliers de dollars pour la rénover, la mettre à mon goût et à celui de ma famille. J’en ai peut-être un peu trop mis. Si je devais revendre cette propriété demain matin, j’essuierais une perte nette d’au moins 30 %... si ce n’est 40 %.

Enfin, comment qualifieri­ez-vous votre relation avec l’argent ?

Enfant, je n’avais rien. Ma famille vivait dans un HLM. Par conséquent, j’ai toujours perçu l’argent comme un outil de développem­ent, et non comme une source de bonheur. Je n’ai pas eu les moyens d’avoir une formation universita­ire. En revanche, j’ai lu beaucoup sur les finances, le développem­ent personnel, les différente­s cultures pour affiner mes connaissan­ces. Un bagage que je transmets aujourd’hui à mon fils Karl. Pas question de tomber dans le piège des parents trop occupés qui donnent tout à leurs enfants pour combler le manque de temps. Rien ne remplace une bonne éducation. Tant sur le plan scolaire que sur celui des valeurs. Je suis de l’école où l’on apprend aux gens à pêcher, plutôt que de leur donner le poisson sans effort.

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